Macron, la guerre pour l'Europe
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Macron veut envoyer des troupes en Ukraine. Il argumente sa proposition irresponsable sur la base de la défense de l’Europe face à la menace russe.
Ce qui est frappant dans cette prise de position, c’est que les références à l’intérêt national français et à la protection du territoire et de la population nationales ont complètement disparu, et il est encore plus inquiétant qu’elles aient aussi disparu chez tous les commentateurs, y compris chez ceux qui s'indignent de cette proposition. Si le tollé provoqué dans la classe politique dénonce justement la menace d’escalade nucléaire et l’inconscience du personnage qui nous sert de président, personne ne semble mettre le holà en faisant remarquer que si méchants qu’on suppose que soient les Russes, c’est en premier comme en dernier lieu cet intérêt national qui devrait justifier d’envisager des actions militaires. Tout le monde semble l’avoir oublié.
La guerre n’est pourtant pas un jeu où les pays et leurs dirigeants politiques chercheraient à illustrer leur excellence morale et à obtenir des « likes ».
Macron à supposer qu’il sache de quoi il parle ne veut sans doute pas vraiment faire la guerre aux Russes, seulement les narguer, même s’il partage complètement la haine de la classe dominante globale envers ce pays, mais il veut utiliser l’occasion pour réaliser une Europe supranationale, ou pour mieux dire euro-nationale et euro-nationaliste, qui a besoin pour se réaliser de se structurer contre un ennemi, et dont il se verrait bien pourquoi pas le premier chef d'État.
Ce projet est cohérent avec la méthode politique de construction de L’UE par coup d’État permanent, et notamment depuis le traité de Lisbonne en 2008, coup d’État dont les victimes semblent bien peu conscientes, et quasi consentantes. Si on leur demande leur avis et bien elles disent non, mais si on ne leur demande pas elles n’y prêtent aucune attention. Alors pourquoi se gêner ?
Si elle finit par nous entraîner dans une guerre directe contre la Russie, ils vont peu-être enfin se réveiller.
Le guerre d’Ukraine est utilisée à Bruxelles, et dans les capitales soumises à son orientation politique, comme justification imparable pour fonder un super-État européen, le doter d’une armée et d'un commissaire à la défense, suivant le programme d’Ursula Von der Leyden pour son prochain mandat à la tête de la Commission, pour lui donner des pouvoirs de police et de répression - dont l'interdiction des médias russes sans base légale offre un avant-goût, avec la mise en œuvre du « Schengen militaire » qui permettra de déployer partout en Europe des troupes sans l’autorisation des gouvernements nationaux concernés, et encore une fois personne ne semble dérangé par ces perspectives toutes antipatriotiques, liberticides et antidémocratiques qu'elles soient.
Le suprématisme européen (implicitement blanc-chrétien-riche) semble avoir remplacé le patriotisme et la démocratie électorale comme fond de sauce de l'idéologie de base en Occident. La référence aux droits de l’homme, et au continent qui est censé en avoir été le berceau civilisateur a remplacé l’attachement viscéral au territoire natal et à la souveraineté populaire exprimée par le suffrage universel.
Un clou chasse l'autre, comme on dit.
D’où on constate dans les Pays Baltes, en Pologne, ou en Finlande des provocations anti-russes déraisonnables et hyperboliques et une fuite en avant à caractère quasi suicidaire, et il est clair que les « Donald Duck » , les pervers polymorphes et les escort-girls qui gouvernent ces pays ne sont pas loyales à leurs propres peuples mais à l’Occident global qui les a formatées, envoyées et payées pour ça, et Macron sort du même moule.
Les prophéties autoréalisatrices de l’OTAN, après leur succès en Ukraine, risquent donc de transformer en champ de bataille et de ravager d’autres pays. Et le président idiot que des banquiers - idiots aussi - nous ont choisi, pour qui le Donbass ukrainien est une nouvelle Alsace-Lorraine pour l'Empire du Bien va nous y mener tout droit, nous aussi, comme en Quarante, si rien n'est fait pour le dégager avant.
GQ, 3 mars 2024, relu le 22 mars