Des travailleurs d’une ONG américaine tués par une frappe israélienne à Gaza
Agence France-Presse du 02 avril 2024
Des collaborateurs d’une organisation non-gouvernementale américaine qui livre de la nourriture dans la bande de Gaza menacée de famine ont été tués dans une frappe israélienne lundi 1er avril, a annoncé son fondateur, le ministère local de la Santé faisant état pour sa part de cinq victimes, dont quatre étrangers.
« Aujourd’hui, World Central Kitchen a perdu plusieurs de ses soeurs et frères dans une frappe de l’armée israélienne à Gaza », a déclaré sur X (ex-Twitter) le patron et fondateur de cette ONG basée aux Etats-Unis, le cuisinier américano-espagnol José Andrés.
Ils ont été tués « alors qu’ils travaillaient pour soutenir notre oeuvre humanitaire de livraison de nourriture à Gaza », selon un communiqué distinct de l’organisation, dénonçant une « tragédie ».
Les Etats-Unis, qui prennent de plus en plus leurs distances avec leur allié israélien après quasiment six mois de guerre dans la bande de Gaza, se sont déclarés « profondément troublés » par cet événement.
« Nous avons le coeur brisé et sommes profondément troublés par la frappe », a déclaré sur le réseau social X la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, qui dépend de la Maison Blanche, Adrienne Watson.
« Les travailleurs humanitaires doivent être protégés, car ils apportent une aide dont les Palestiniens ont désespérément besoin, et nous exhortons Israël à promptement enquêter sur ce qu’il s’est passé », a-t-elle ajouté.
Le ministère local de la Santé a fait état de cinq victimes arrivées dans un hôpital de Deir el-Balah, après « une frappe aérienne israélienne ayant visé un véhicule de l’organisation américaine World Central Kitchen » dans le centre de la bande de Gaza.
« Ils possèdent la nationalité britannique, australienne et polonaise et la quatrième nationalité n’est pas connue », a rapporté dans un autre communiqué cette source du ministère, précisant que la cinquième personne était un chauffeur et traducteur palestinien.
Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a confirmé qu’une Australienne, Zomi Frankcom, figurait parmi les victimes. « C’est complètement inacceptable. L’Australie exige que tous les responsables de la mort de travailleurs humanitaires rendent des comptes », a-t-il déclaré.
Un correspondant de l’AFP a vu à l’hôpital des Martyrs d’Al Aqsa de Deir el-Balah cinq corps et trois passeports étrangers près des dépouilles. Des images de ces corps et des passeports circulent également sur les réseaux sociaux.
World Central Kitchen est impliquée dans l’envoi d’aide par bateau de Chypre vers Gaza et dans la construction d’une jetée temporaire dans le territoire palestinien assiégé. Un premier bateau y avait déchargé sa cargaison mi-mars sous la supervision de l’armée israélienne.
Près de six mois après le début du conflit, le ministère local de la Santé a annoncé lundi la mort d’au moins 70 personnes au cours des dernières 24 heures, dans « des dizaines » de frappes israéliennes à travers la bande de Gaza.
Dans le nord de la bande de Gaza, les équipes médicales fouillaient lundi les décombres de l’hôpital al-Chifa pour extraire des blessés et cadavres après le retrait de l’armée israélienne qui y a mené une vaste opération, laissant derrière elle ruines et cadavres.
Un porte-parole de l’agence de défense civile de Gaza a fait état de 300 morts à l’intérieur et autour de l’hôpital durant l’opération israélienne.
Des médecins et civils présents dans le complexe ont déclaré à l’AFP qu’au moins 20 corps avaient été retrouvés, dont certains semblaient s’être fait rouler dessus par des véhicules militaires.
L’ONG World Central Kitchen affirme que 7 de ses employés ont été tués dans une frappe israélienne
Une frappe israélienne à Gaza a tué sept travailleurs de l’organisation d’aide alimentaire World Central Kitchen, a affirmé l’ONG américaine mardi.
« World Central Kitchen est dévastée de confirmer que sept membres de notre équipe ont été tués à Gaza dans une frappe des FDI », les forces armées israéliennes , a déclaré l’ONG basée aux Etats-Unis dans un communiqué, ajoutant que les personnes tuées étaient « originaires d’Australie, de Pologne, du Royaume-Uni, d’une personne ayant la double nationalité américaine et canadienne et palestinienne ».