Coopération répressive Israël - Mairie de New-York ... La france macronienne pas en reste !

Publié le par FSC

Charlotte Recoquillon
L'Humanité du 04 juin 2024

 

Rafles au coeur de Tulkarem en Cisjordanie occupée...
(Photo correspondance locale - Mardi, 04 juin 2024)

 

Eric Adams, le maire de New York, vient de dévoiler le projet de construction d’un centre d’entraînement pour sa police municipale à l’horizon 2030. Il est vrai que le budget prévisionnel de 225 millions de dollars peut paraître une goutte d’eau par rapport aux 11 milliards de dollars alloués au New York City Police Department (NYPD), chaque année.


Pourtant, dans un contexte fiscal contraint, c’est un choix politique risqué pour l’élu démocrate. Il a, en effet, récemment préféré fermer les bibliothèques municipales, le dimanche, et les créneaux réservés aux adultes à la piscine, faute de maîtres-nageurs en nombre suffisant. Quand il s’agit de recruter des policiers et de les déployer contre des étudiants, là, par contre, il n’y a pas de problème de budget. Surtout si ces étudiants critiquent la politique israélienne.

La France excelle aussi dans les brutalités policières


Car les liens étroits entre les États-Unis et Tel-Aviv (12,5 milliards d’aide militaire accordée en 2024) se déclinent à l’échelle locale. Régulièrement, les départements de police envoient leurs agents se former en Israël et organisent des entraînements conjoints. « À domicile », ils utilisent leurs armes et leurs tactiques. Ces programmes sont anciens mais se sont intensifiés depuis le 11 septembre 2001, et la priorité a été donnée à la lutte antiterroriste.


À New York surtout – où vit la plus importante communauté juive au monde –, les programmes de surveillance et d’espionnage ont alors connu une recrudescence, violant systématiquement les droits des musulmans américains. Depuis 2012, le NYPD dispose même d’une antenne dans la ville israélienne de Kfar Saba.


En août 2023, Eric Adams s’y était rendu en visite officielle pour « découvrir les technologies israéliennes et discuter d’efforts conjoints pour combattre l’antisémitisme ». En octobre, une délégation du NYPD y a été envoyée pour marquer son soutien. On le comprend, il n’y a rien d’anodin lorsque les policiers sont ensuite déployés pour réprimer les manifestations pro-Palestiniens.


Et si je vous parle des États-Unis, il ne nous aura pas échappé que la complicité de la France est de plus en plus manifeste. Tandis que Netanyahou s’adresse à nous comme s’il s’agissait d’une allocution officielle, les brutalités policières se multiplient, notamment à l’encontre des journalistes.


D’ailleurs, les temps sont particulièrement difficiles pour ces derniers. Alors qu’ils sont intentionnellement massacrés à Gaza, Géraldine Woessner, la rédactrice en chef du Point, a osé twitter : « Il n’y a pas de journalistes palestiniens. Vous collez un concept occidental sur une entité qui n’existe pas. » Et j’emprunterai les mots de ma consœur Widad Ketfi pour conclure : « Dixit des journalistes même pas foutus d’aller en banlieue sans fixeur. »

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