Les Palestiniens obtiennent plus de droits à l’OMS
Roland RICHA
Avec l'afp du 31 mai 2024
Les pays membres de l’Organisation mondiale de la santé ont décidé vendredi d’accorder des droits supplémentaires aux Palestiniens, faisant écho à une décision similaire prise plus tôt ce mois-ci par l’Assemblée générale des Nations unies.
Les pays membres réunis cette semaine pour l’Assemblée mondiale de la santé - l’organe suprême de décision de l’OMS - ont voté massivement en faveur d’un projet de résolution visant à « aligner la participation de la Palestine » à l’OMS avec sa participation à l’ONU.
Sur les 177 pays disposant du droit de vote, 101 ont soutenu le texte, et cinq s’y sont opposés. Le résultat du vote, qui s’est fait à main levée a été longuement applaudi.
La résolution, présentée par un groupe de pays majoritairement arabes et musulmans, ainsi que la Chine, le Nicaragua et le Venezuela, appelle à ce que les Palestiniens, qui ont déjà le statut d’observateur auprès de l’OMS, se voient accorder pratiquement les mêmes droits que s’ils étaient membres à part entière.
Le scrutin à Genève a eu lieu après que les membres de l’ONU ont voté plus tôt ce mois-ci à New York à une écrasante majorité en faveur de davantage de droits aux Palestiniens au sein de l’organisation mondiale, après que leur campagne pour une adhésion à part entière a été bloquée par les Etats-Unis au Conseil de sécurité.
Lors de l’AMS à Genève, les Palestiniens et leurs partisans ont renoncé à demander l’adhésion à part entière. Plusieurs sources diplomatiques ont suggéré que cela était dû à la crainte qu’un vote en faveur de l’adhésion palestinienne ne déclenche une suspension automatique du financement américain à l’Organisation mondiale de la santé.
Une accusation reprise par l’ambassadeur palestinien à Genève, Ibrahim Mohammad Khraishi, qui s’est néanmoins félicité du vote et a promis de collaborer y compris avec « ceux qui disent que les Palestiniens n’ont pas le droit de voter » à l’OMS.
Il a aussi rappelé à la représentante américaine que les Américains avaient chassé leur colonisateur par la force.
« C’est un droit inaliénable et un droit absolu pour nous, lorsque nous sommes confrontés à un génocide, de pouvoir exercer notre droit à l’autodétermination », a-t-il dit en arabe, selon la traduction en anglais de l’ONU.
La représentante américaine, présente dans la salle, a pris la parole pour expliquer l’opposition de Washington.
« Les Etats-Unis restent convaincus que des mesures unilatérales telles que cette décision ne permettront pas d’atteindre » l’objectif de deux Etats. « Les Etats-Unis ont donc voté non », a-t-elle indiqué, estimant que le vote de vendredi n’apportera « aucun changement concret » aux Palestiniens.
Le texte approuvé vendredi accorde en revanche aux Palestiniens, entre autres, « le droit de siéger parmi les Etats membres, (...) le droit de soumettre des propositions et des amendements, (...) (et) d’être élus au bureau de la plénière et des commissions principales de l’Assemblée de la Santé ».
Il souligne cependant que « la Palestine, en sa qualité d’Etat observateur, n’a pas le droit de voter à l’Assemblée de la Santé ni de présenter sa candidature aux organes de l’OMS ».