Gaza : le massacre continue avant de nouveaux pourparlers au Qatar

Publié le par FSC

Bruno Odent
L'Humanité du 08 juillet 2024

 

Des personnes se lamentent après une attaque israélienne sur une école, qui a été utilisée comme abri pour les familles qui ont fui leurs maisons, le 7 juillet 2024. © Abed Rahim Khatib/ PictureAlliance / Icon Sport

Une reprise de négociations pour un règlement du confit sous l’égide des médiateurs qataris semble annoncée cette semaine, alors que les bombardements et leur lot de massacres continuent de plus belle dans l’enclave palestinienne.


Le fil des négociations pour une éventuelle trêve à Gaza semble en passe d’être retrouvé en ce début de semaine. Le premier ministre israélien a ainsi annoncé le renvoi d’un émissaire auprès des médiateurs qataris, quand le Hamas fait part de nouvelles propositions pour débloquer la situation. Même si, au même moment, les exactions commises sur le terrain par l’armée israélienne connaissent de nouveaux épisodes très sanglants ces dernières heures.


Au centre des discussions, le processus avancé, il y a un peu plus d’un mois, par Washington. Joe Biden avait alors appuyé un règlement du conflit progressif en trois étapes présenté comme d’émanation israélienne. Les négociations bloquaient jusqu’ici sur le refus de la partie israélienne d’envisager autre chose qu’un cessez-le-feu provisoire, Benyamin Netanyahou martelant qu’il s’en tenait toujours à son objectif de guerre, soit « une destruction complète de l’organisation terroriste » qui gère l’enclave palestinienne.
Ce qui suppose de laisser la voie ouverte à une reprise des frappes et des combats tant que cet objectif n’est pas atteint. Les représentants du Hamas auprès des médiateurs qataris exigeaient, eux, un arrêt complet des combats dès la phase initiale de l’accord.

Une école visée par Israël fait au moins 16 morts


Le bureau du premier ministre israélien a annoncé que le chef du Mossad, les services secrets, avait repris le chemin de Doha pour des pourparlers par le biais des médiateurs qataris. Des « écarts » persisteraient avec le Hamas, qui a cru bon de tempérer toutefois Tel-Aviv sur l’amorce d’une véritable ouverture dans la voie de négociations destinées à mettre fin à près de dix mois de destructions et de massacres dans la bande de Gaza.


Rien n’est donc encore fait. Même si chaque jour qui passe enregistre un nouveau degré de souffrances faisant de l’instauration d’un cessez-le-feu une urgence absolue. Alors même qu’était annoncée cette reprise des négociations, une frappe aérienne israélienne sur une école transformée en lieu d’accueil pour réfugiés a fait au moins 16 morts et une cinquantaine de blessés.
Des milliers de déplacés y avaient trouvé un abri improvisé, selon l’Unrwa (l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens). Quelques-uns des nombreux enfants qui fréquentaient ce lieu figurent parmi les victimes. Deux bambins de 3 et 4 ans ont également été tués ce dimanche 7 juillet à Zawaida par un autre pilonnage de l’aviation israélienne, selon le Croissant-Rouge palestinien.


Mettre fin à l’apocalypse et aux carnages se fait chaque jour plus urgent. D’autant que ces attaques incessantes sur tout le territoire ou plus particulièrement autour des villes de Khan Younès et de Rafah, où se sont entassés des centaines de milliers de déplacés, rendent toujours plus dantesque la situation humanitaire sur le territoire.
Les convois sont bloqués alors qu’il faudrait, selon les Nations unies, laisser le passage à environ 600 camions d’aide humanitaire pour soulager les affres des populations qui manquent de tout, jusqu’au minimum vital des rations d’eau et de nourriture.

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