Liban : comme à Gaza, Israël refuse le cessez-le-feu
Axel Nodinot
L'Humanité du 26 septembre 2024
La communauté internationale est impuissante à arrêter les massacres en Palestine et au Liban, où l’armée israélienne envisage une invasion terrestre.
Les Libanais ne semblent pas être au bout de leur peine. Toute la semaine, le sud du pays jusqu’à la capitale a été pilonné par l’armée israélienne. Ce jeudi 26 septembre, celle-ci a encore « mené des frappes précises à Beyrouth ». Si l’administration Netanyahou use du même vocable qu’à Gaza en affirmant vouloir « écraser le Hezbollah », elle a tué plus de 600 personnes ces derniers jours, dont de nombreux civils. Plus de 90 000 Libanais ont fui leur foyer.
« Nous ne vous demandons pas plus que d’appliquer le droit international »
Et le sursaut de la communauté internationale n’est qu’une convulsion. Une trentaine de pays ont signé un communiqué pendant l’Assemblée générale des Nations unies, dans lequel ils appellent à un cessez-le-feu de vingt et un jours entre le Liban et Israël. Ainsi qu’à « un règlement diplomatique conforme à la résolution 1 701 du Conseil de sécurité des Nations unies, et à la mise en œuvre de la résolution 2735 », soit respectivement celle qui prévoit le retrait du Hezbollah de la zone frontalière avec Israël et celle, adoptée en juin, concernant un cessez-le-feu à Gaza. Mais Benyamin Netanyahou n’en a cure.
« Je peux vous promettre une chose : nous ne cesserons pas avant (que les habitants du nord d’Israël) reviennent chez eux », a encore déclaré le premier ministre, mercredi, dans une vidéo. L’invasion terrestre dans le sud du pays du Cèdre est même une « possibilité », comme l’a affirmé le chef d’état-major Herzi Halevi à des soldats d’une unité de blindés, selon un communiqué de l’armée israélienne. Cette dernière continue par ailleurs de massacrer la population gazaouie. Jeudi, encore 15 personnes ont été tuées par une frappe israélienne sur une école accueillant des déplacés dans le camp de Jabaliya, au nord de la bande de Gaza.
« Faites cesser maintenant le génocide. Cette folie ne peut pas continuer. Le monde entier est responsable ! a assené Mahmoud Abbas à la tribune de l’ONU, ce jeudi. Nous déplorons que le gouvernement des États-Unis, la plus grande démocratie au monde, nous ait entravé trois fois avec son droit de veto, continue d’envoyer des armes à Israël et refuse le statut d’État membre à la Palestine. Nous ne sommes pas inférieurs aux autres. Nous ne vous demandons pas plus que d’appliquer le droit international. »
Malgré cela, Joe Biden se refuse toujours à user du levier des armes vendues par les États-Unis à Israël, à l’exception d’une livraison de bombes en mai. Et un changement de stratégie semble peu probable à l’approche de l’élection présidentielle du 5 novembre.