Stéphane SIROT à la fête de l'Huma
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Stéphane Sirot
La révolution technologique en cours comme les stratégies du capitalisme néolibéral ont profondément bouleversé le travail. La classe ouvrière qui a marqué la révolution industrielle et la période fordiste s’est radicalement transformée. Les grandes unités de production, lieux de sa concentration et de la structuration de sa conscience de classe, sont devenues beaucoup moins nombreuses en Europe.
Dans le même temps, les chaines de création de la valeur se sont beaucoup diversifiées. Aujourd’hui, la création des richesses repose sur des collectifs intégrant des catégories salariales bien plus larges. Pour autant, le travail reste un déterminant essentiel du devenir de la société alors qu’il existe une tendance actuelle à invisibiliser les conflits autour de l’emploi et du travail.
Les mutations contemporaines conduisent à une interrogation de fond pour le mouvement de transformation de la société : ne doit-on pas accorder une place particulière à la classe travailleuse tout entière en montrant, ce qui, objectivement, constitue les intérêts communs entre groupes de travailleurs ?
Ne doit-on pas apprécier plus finement son rôle dans le fonctionnement de la société et dans les perspectives de sa transformation ? Comment surmonter dans les consciences les divisions internes aux milieux populaires ? Ces mutations conduisent aussi à mieux cerner la notion de classes populaires sans renvoyer le populaire à de simples modes de vie communautaires et en dépassant les notions piégeuses de couches modestes ou de couches moyennes qui occultent les déterminations d’appartenance sociale.