« Il est urgent de faire face à la stratégie israélienne », affirme le secrétaire général du Parti du peuple palestinien ( PPP )Bassam Saleh

Publié le par FSC

Pierre Barbancey
L'Humanité du 08 octobre 2024

 

       Bassam Saleh, secrétaire général du PPP, prône l’unité de toutes les organisations politiques et de la société civile au sein de l’OLP. © Lucien Lung / Riva Press

 

Le secrétaire général du Parti du peuple palestinien (PPP), Bassam Saleh, prône l’unité de toutes les organisations politiques et de la société civile au sein de l’OLP. La création d’un État doit être la première étape de toute négociation avec Israël et non l’aboutissement.
Benyamin Netanyahou a prévenu : « Nous sommes en train de changer la réalité de la sécurité régionale sur le terrain pour le bien de nos enfants, pour notre avenir et pour faire en sorte qu’il n’y ait plus jamais de 7 octobre, plus jamais ! » Un avenir qu’il veut imaginer débarrassé des Palestiniens. D’ailleurs, les cartes qu’il aime exhiber ne mentionnent pas la Palestine. L’annihilation comme arme définitive.


À la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le 26 septembre, Mahmoud Abbas a accusé Israël d’être responsable d’une « guerre génocidaire » à Gaza qui a fait plus de 42 000 morts, dont 30 000 femmes et enfants, 100 000 blessés et 2 millions de personnes déplacées. Le président de l’Autorité palestinienne a condamné Benyamin Netanyahou qui veut expulser la population de Gaza et de Cisjordanie vers l’Égypte et la Jordanie.
Dans ce discours combatif, Mahmoud Abbas a également demandé un retour de la souveraineté et de la juridiction de l’État de Palestine sur Gaza, la tenue dans l’année d’une conférence de la paix sous les auspices de l’ONU pour mettre en place la solution à deux États et le déploiement d’une force de maintien de la paix par les Nations unies entre l’État de Palestine et Israël.

« Il est urgent de faire face à la stratégie israélienne »


Pour le secrétaire général du Parti du peuple palestinien (PPP), Bassam Saleh, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), « il est urgent de faire face à la stratégie israélienne ». Pour cela, « le problème principal est de retrouver l’unité de toutes nos organisations ».
Israël se bat contre les droits des Palestiniens et refuse la création d’un État de Palestine. Cela a même été acté par un vote majoritaire à la Knesset en juillet. Les dirigeants israéliens « veulent juste continuer leur génocide et la colonisation. Il faut donc poursuivre la lutte de libération » ! martèle le dirigeant communiste.


Bassam Saleh constate que « d’un côté, Israël ne veut pas se retirer de la bande de Gaza et, de l’autre, les États-Unis cherchent à mettre en place un gouvernement de technocrates qui serait déconnecté de la Cisjordanie ». Pour le secrétaire général du PPP, « ce qu’on appelle « le jour d’après », c’est-à-dire après un accord sur un cessez-le-feu, doit se traduire par la création de l’État de Palestine. Après toutes les victimes de Gaza, les Palestiniens n’accepteront pas de revenir à la situation d’avant le 7 octobre. »

« Oslo ne fonctionne pas »


Le dirigeant communiste constate par ailleurs qu’« Oslo ne fonctionne pas », en référence à l’accord signé en 1993 entre l’OLP et Israël qui a créé une Autorité palestinienne, entité politico-administrative gérant un pseudo-État, mais qui n’a mis fin ni à l’occupation ni à la colonisation.
Face à cette impasse, le Parti du peuple palestinien estime qu’il convient d’inverser le processus. La création d’un État de Palestine ne doit pas être l’aboutissement de discussions, mais bien la première étape des négociations. Pour bien se faire comprendre, il ajoute : « L’important, c’est notre libération. L’État de Palestine est un élément de cette libération, car il n’est pas question de concevoir un État sous occupation. »


Des idées qui semblent avancer au sein de l’OLP, non sans mal. Car, l’une des clés de la relance du combat de libération nationale passe par l’unité de toutes les forces. C’est la première difficulté. Par le passé, plusieurs réunions, tenues au Caire, à Tunis ou à Alger, auxquelles participaient tous les membres de l’organisation palestinienne, ainsi que le Hamas et le Djihad islamique, n’ont pas abouti.

Vers un accord entre tous les mouvements


Un premier pas a été réalisé avec la déclaration de Pékin, le 23 juillet, où tous les participants se sont engagés à parvenir à la réconciliation et à l’unité, et ont affirmé que l’OLP demeurait le seul représentant légitime de l’ensemble du peuple palestinien.
Alors que, selon nos informations, des contacts sont en cours entre le Fatah et le Hamas, les communistes palestiniens ont proposé trois axes de travail : relancer le mouvement politique, utiliser l’État de Palestine pour reconstruire un système politique qui ne serait pas celui mis en place dans le cadre des accords d’Oslo et, enfin, élargir l’OLP afin d’y inclure le Hamas et le Djihad islamique.


Si rien n’a encore été adopté officiellement, les rencontres se multiplient, y compris avec des personnalités de la société civile. Bassam Saleh ne cache pas les difficultés car il s’agit de modifier une stratégie datant de plusieurs décennies, mais, dit-il, « on peut y arriver. C’est une stratégie révolutionnaire. Le cessez-le-feu et la reconstruction de Gaza sont importants, mais le véritable enjeu est d’en finir avec l’occupation ».
Ce que ne veut pas entendre Benyamin Netanyahou, engagé dans une politique coloniale guerrière et destructrice pour l’ensemble des peuples de la région, israélien compris.

 

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