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Pénuries, coupures d’eau et d’électricité, la Grande Île connaît les plus graves difficultés économiques de ces dernières décennies. Le blocus que subit la population depuis 1962 et les mesures de rétorsion prises par Donald Trump lors de son premier mandat impactent durablement les habitants qui parlent de solidarité, de craintes pour l’avenir et d’exil.

Vinales, Playa Larga, Trinidad, Santa Clara, Soroa, La Havane (Cuba), correspondance particulière.
Près du bohio des charbonniers qui partagèrent avec Fidel Castro le premier réveillon de la révolution, un immense palmier, tout du long jeté à terre, tente de se redresser au « ciénaga » de Zapata. Derrière cette image exotique, Cuba vit veines ouvertes avec une économie effondrée. La société résiste, comme David, paysan à Vinales : « Il nous a fallu cinq siècles pour devenir les maîtres chez nous. Construire le socialisme à 150 kilomètres des États-Unis, voilà notre malheur, notre défi, notre fierté. »
Le blocus creuse des plaies. Le plus long, le plus injuste, le plus cruel de l’histoire, qui a été maintenu en 2016, sous la présidence de Barack Obama, malgré le rétablissement des relations, aggravant l’étranglement financier de l’île. Il a été durci par son successeur, Donald Trump (243 mesures de plus pendant la pandémie), et les blessures sont désormais béantes : un change officiel de 120 pesos pour 1 euro, 320 pesos au marché noir, une forte inflation, de nombreuses coupures d’électricité et d’eau, un manque de combustible, de gaz et de pièces de rechange.