L’ONU réclame un cessez-le-feu « immédiat » et « inconditionnel » à Gaza, les États-Unis et Israël votent contre
Leur conception de la démocratie, des droits de l'homme et du respect des populations civiles
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L'Humanité du 12 décembre 2024
Réunie ce mercredi 11 décembre, l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) a réclamé, à une très large majorité, un cessez-le-feu « immédiat » et « inconditionnel » dans la bande de Gaza. La résolution a été adoptée avec 158 voix pour, 13 abstentions et 9 contre, dont les États-Unis et Israël.
L’histoire se répète inlassablement. Comme à leur habitude, les États-Unis et Israël ont rejeté toute avancée en ce qui concerne les territoires palestiniens. Les deux alliés ont voté contre un appel – seulement symbolique et non contraignant – de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU), qui réclamait, à une très large majorité, un cessez-le-feu « immédiat » et « inconditionnel » à Gaza.
« Nous sommes reconnaissants de ce soutien écrasant, a néanmoins déclaré l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour. Nous continuerons à frapper à la porte du Conseil de sécurité et de l’Assemblée jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu soit mis en place. » La résolution, adoptée sous les applaudissements par 158 voix pour, 9 contre et 13 abstentions, exige « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent » ainsi que « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ». Une formulation similaire au texte qui a été bloqué par les États-Unis, fin novembre, lors d’un Conseil de sécurité.
« Une blessure ouverte pour l’humanité »
La première puissance mondiale avait alors utilisé une énième fois son droit de veto afin de protéger son allié israélien, dont la politique génocidaire et coloniale ne cesse de s’amplifier depuis plus d’un an. « Gaza est le cœur sanglant de la Palestine et une blessure ouverte pour l’humanité », s’est insurgé Riyad Mansour, évoquant les images de souffrances qui devraient « hanter la conscience du monde ». Les États-Unis, qui insistent pour que la trêve soit conditionnée à la libération des otages, ont ainsi réaffirmé leur position face à l’Assemblée générale de l’ONU, ce mercredi 11 décembre.
La résolution, qu’il serait « honteux » d’adopter selon eux, « risque d’envoyer au Hamas le message dangereux qu’il n’y a pas besoin de négocier ou de libérer les otages », a déclaré avant le vote l’ambassadeur américain adjoint, Robert Wood, alors que le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a évoqué, dans le même temps, « une chance » d’accord pour cette libération.
La résolution adoptée par les Nations unies demande, par ailleurs, à son secrétaire général, Antonio Guterres, de présenter des « propositions » concrètes. L’Assemblée générale met notamment en avant l’existence de mécanismes établis et déjà testés auparavant. Par exemple en Syrie, suite au lancement de la guerre civile en 2011, lorsque les Nations unies ont eu besoin d’une aide internationale pour collecter des preuves de crimes commis sur place.
Une deuxième résolution, adoptée par 159 voix pour, 9 contre, 11 abstentions, appelle aussi Israël à permettre la poursuite des opérations de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dans les territoires palestiniens. Pour rappel, le gouvernement israélien a adopté, le 28 octobre dernier, deux textes interdisant les activités en Israël de l’agence des Nations unies et prohibant aux responsables israéliens de travailler avec elle. Une décision qui fut dénoncée par le Conseil de sécurité de l’ONU – dont les États-Unis. Israël accuse sans preuve des employés de l’agence d’avoir participé aux attaques du 7 octobre.
Ces deux résolutions des Nations unies relèvent du symbolique, Israël n’ayant pas l’obligation de s’y conformer. L’Assemblée générale a cependant été l’occasion pour de nombreux pays d’affirmer leur soutien envers le peuple palestinien. Les représentants de dizaines d’États membres ont ainsi défilé à la tribune avant le vote.
« Gaza n’existe plus, elle est détruite, a par exemple fustigé l’ambassadeur slovène, Samuel Zbogar. L’Histoire est la plus dure des critiques contre l’inaction. » L’ambassadeur algérien adjoint, Nacim Gaouaoui, a quant à lui prévenu que « le prix du silence et de l’échec face à la tragédie palestinienne est lourd, et sera encore plus lourd demain ».
Depuis plus d’un an, l’armée israélienne a causé la mort d’au moins 44 805 morts, juste dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, et ce chiffre continue de grimper. La Défense civile locale a notamment indiqué que 21 personnes – parmi lesquelles plusieurs enfants – ont été tuées par les frappes d’avions de chasse israéliens, dans la soirée de ce mercredi 11 décembre. Soit dans la foulée de l’appel lancé par l’Assemblée générale des Nations unies.