Benyamin Nétanyahou déclare à Donald Trump que les « plus beaux jours » de leur alliance sont à venir
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a félicité lundi le nouveau président américain Donald Trump à l’occasion de son investiture, lui promettant « les plus beaux jours » des relations entre les deux pays dans les années à venir. « Je pense que retravailler ensemble va porter l’alliance Etats-Unis - Israël à de plus hauts sommets encore », a-t-il déclaré dans un message vidéo.
Le chef du gouvernement israélien a par ailleurs salué les « moments révolutionnaires » qui ont marqué selon lui le premier mandat de Donald Trump. « Vous vous êtes retiré du dangereux accord sur le nucléaire iranien, vous avez reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël, vous avez déplacé l’ambassade américaine à Jérusalem et avez reconnu la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan », a-t-il souligné. « Vous avez négocié les historiques accords d’Abraham, par lesquels Israël a fait la paix avec quatre pays arabes », a-t-il encore poursuivi, se disant confiant que leur alliance « [achèverait] la défaite de l’axe de terreur iranien ».
M. Nétanyahou a enfin remercié Donald Trump pour ses « efforts » dans la libération des otages israéliens. « Je suis impatient de travailler avec vous pour faire revenir les derniers otages, détruire les capacités militaires du Hamas et mettre un terme à son pouvoir politique à Gaza, et assurer que Gaza ne représente plus jamais de menace pour Israël », a-t-il martelé.
Donald Trump ne se dit « pas confiant » que le cessez-le-feu puisse durer à Gaza
Quelques heures après son investiture, le nouveau président américain Donald Trump a avoué lundi qu’il n’était « pas sûr » que la trêve à Gaza conclue entre Israël et le Hamas tienne.
« Ce n’est pas notre guerre, c’est leur guerre. Mais je ne suis pas confiant », a-t-il répondu à la presse, ajoutant toutefois qu’il voyait le Hamas « affaibli ». « J’ai regardé une photo de Gaza. Gaza ressemble à un chantier de démolition », a affirmé le nouveau président américain.
Avant d’ajouter que le territoire palestinien dévasté par quinze mois de guerre pourrait connaître une « fantastique » reconstruction si les termes du cessez-le-feu étaient respectés jusqu’au bout.
Donald Trump lève des sanctions mises en place par Joe Biden contre des colons israéliens
Le nouveau président américain, Donald Trump, a révoqué lundi un décret de son prédécesseur Joe Biden qui plaçait sur la liste des sanctions américaines des colons israéliens accusés de violences à l’encontre de Palestiniens en Cisjordanie, a annoncé la Maison Blanche.
Le décret, pris en février 2024 par le président Biden, concernait quatre colons juifs accusés d’avoir participé au « déplacement forcé de personnes et de villages, et [à] la destruction de biens ». Les quatre personnes visées étaient notamment interdites d’entrée sur le territoire américain.
Selon l’ONU, 915 camions d’aide humanitaire sont entrés lundi dans la bande de Gaza
Plus de 900 camions d’aide humanitaire sont entrés lundi dans la bande de Gaza, soit plus que le nombre fixé par l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis dimanche, selon des chiffres annoncés par l’ONU.
« L’aide humanitaire continue d’entrer dans la bande de Gaza dans le cadre de l’augmentation préparée de l’aide aux survivants. Aujourd’hui, 915 camions sont entrés à Gaza, selon les informations reçues des autorités israéliennes et des garants de l’accord de cessez-le-feu » (Qatar, Egypte, Etats-Unis), a annoncé le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
Dimanche, au premier jour de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’ONU avait annoncé l’entrée de 630 camions, dont 300 destinés au nord de la bande de Gaza, alors que les 2 millions d’habitants du territoire font face à une situation humanitaire catastrophique.
L’ONU n’avait de cesse depuis des mois de dénoncer les obstacles à l’entrée et à la distribution de l’aide humanitaire à Gaza après 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas. La trêve initiale de 42 jours entre Israël et le Hamas est censée permettre un afflux d’aide humanitaire dans le territoire palestinien et prévoit l’entrée de 600 camions par jour.
Mahmoud Abbas se dit prêt à travailler avec Donald Trump pour une « solution à deux Etats »
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a félicité lundi le nouveau président américain, Donald Trump.
« Nous sommes prêts à travailler avec vous pour obtenir la paix pendant votre mandat, avec une solution à deux Etats internationalement reconnus (…) vivant côte à côte dans la sécurité et dans la paix », a-t-il déclaré, selon l’agence de presse officielle palestinienne Wafa.
Vendredi, Mahmoud Abbas avait déclaré que l’Autorité palestinienne était prête à « assumer pleinement ses responsabilités » dans la bande de Gaza, dans sa première réaction officielle à l’annonce d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste du Hamas.
Les forces de sécurité du Hamas déployées à Gaza après la trêve
La police et les forces de sécurité du Hamas opéraient lundi dans la bande de Gaza, au deuxième jour du cessez-le-feu avec Israël, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Le vice-ministre de l’intérieur du Hamas, Mahmoud Abou Watfah, a inspecté les policiers armés, certains en tenue militaire, d’autres en uniformes noirs de fortune, avant qu’ils ne patrouillent dans les rues de la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave palestinienne. « Nous nous soucions du confort et de la protection de ceux qui se sont sacrifiés pour la résistance et ont payé un lourd tribut dans cette guerre sanglante », a déclaré le responsable. Les forces de sécurité souhaitent également « contrôler la situation sur le terrain en cas de troubles », a-t-il ajouté.
Les dirigeants israéliens ont déclaré à plusieurs reprises que le but de la guerre était de démanteler les capacités militaires et politiques du mouvement islamiste palestinien. Ils ont également insisté sur le fait que ces objectifs seraient atteints malgré l’accord de cessez-le-feu, violemment critiqué par les membres d’extrême droite de la coalition gouvernementale.
Annexer la Cisjordanie serait une « très grave violation du droit international », alerte le secrétaire général de l’ONU
Toute annexion totale ou partielle de la Cisjordanie par Israël serait « une très grave violation du droit international », a mis en garde lundi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient, dénonçant les déclarations en ce sens de hauts responsables israéliens.
« Je suis profondément préoccupé par la menace existentielle qui pèse sur l’intégrité et la contiguïté du territoire palestinien occupé de Gaza et de Cisjordanie, a-t-il déclaré. De hauts responsables israéliens parlent ouvertement d’une annexion formelle de la totalité ou de parties de la Cisjordanie dans les mois qui viennent », a-t-il déploré, alors que l’investiture de Donald Trump ravive en Israël le débat sur cette question sensible. Lors de son premier mandat, le président américain avait présenté un plan prévoyant l’annexion par Israël de près de 30 % de la Cisjordanie. Et son intention de nommer Mike Huckabee, proche des milieux israéliens pro-colonisation, au poste d’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, a galvanisé les partisans de l’annexion.
Répétant son soutien à une solution à deux Etats, « avec Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et sécurité », Antonio Guterres a appelé à un « effort collectif » pour permettre « la réunification effective de Gaza avec la Cisjordanie, aux niveaux politique, économique, social, et administratif ». Il a également salué comme une « lueur d’espoir » l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur dimanche à Gaza, qui comprend la libération d’otages, et a appelé les parties à respecter leurs engagements.
Les recherches pour trouver des palestiniens encore sous les décombres
La défense civile palestinienne a annoncé ce 20 janvier avoir engagé des recherches pour retrouver les corps de milliers de Palestiniens ensevelis sous les décombres dans la bande de Gaza. Son porte-parole, Mahmoud Bassal, a indiqué à l’agence de presse Reuters que les secours étaient à la recherche de « 10 000 martyrs [morts] dont les corps sont encore sous les décombres ». Il a ajouté qu’« au moins 2 840 » d’entre eux se sont décomposés ; il n’en reste plus de traces.
Selon le dernier bilan du ministère de la santé de la bande de Gaza, publié à la mi-journée, 47 035 personnes sont mortes – en grande majorité des civils – depuis le début du conflit avec Israël en octobre 2023.
Des milliards de dollars seront nécessaires pour reconstruire Gaza après la guerre. Une évaluation des dommages réalisée par les Nations unies et publiée ce mois-ci a montré que le déblaiement de plus de 50 millions de tonnes de décombres pourrait prendre vingt et un ans et coûter jusqu’à 1,2 milliard de dollars.
Le Qatar annonce l’envoi quotidien de 1,25 million de litres de carburant pendant dix jours
Le Qatar a annoncé lundi avoir « mis en place un pont terrestre » pour fournir « 12,5 millions de litres de carburant pendant les dix premiers jours de l’accord de cessez-le-feu (…), à raison de 1,25 million de litres par jour », pour les besoins du territoire palestinien, qui compte 2,4 millions d’habitants.
« La bande de Gaza a reçu lundi 25 camions remplis de carburant financé par le Qatar », par le point de passage de Kerem Shalom, au sud, a précisé le ministère des affaires étrangères qatari dans un communiqué, affirmant que cette cargaison servira notamment à « fournir en électricité les hôpitaux et les abris pour déplacés ». A titre de comparaison, en novembre 2023, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) avait estimé ses besoins en carburant à 160 000 litres par jour pour ses opérations humanitaires de base.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti fin décembre que restaurer le système de santé à Gaza sera « une tâche complexe et difficile ». Les hôpitaux manquent en particulier de carburant. Or, « sans carburant, il n’y a pas du tout d’opérations humanitaires », avertissait en novembre Rik Peeperkorn, le représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens.