La Croix-Rouge « profondément inquiète » de la situation en Cisjordanie

Publié le par FSC

 

Des soldats israéliens près du camp de Jénine, en Cisjordanie, le 24 février 2025. RANEEN SAWAFTA / REUTERS

 

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est déclaré « profondément inquiet » des conséquences des opérations militaires israéliennes « sur les populations civiles à Jénine, à Tulkarem, à Tubas et dans d’autres lieux dans le nord de la Cisjordanie ». Le CICR a ajouté que « les gens ont des difficultés à accéder aux besoins de base comme l’eau potable, la nourriture, des soins médicaux et des abris ».
Israël a déclaré, dimanche, que ses troupes resteraient pendant plusieurs mois dans trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie, dont des dizaines de milliers d’habitants ont été expulsés, avec interdiction de rentrer chez eux. Vendredi, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a effectué une rare visite aux troupes sur le territoire occupé, donnant l’ordre à l’armée d’y intensifier ses opérations.
Selon l’Organisation des Nations unies, l’opération militaire israélienne en cours en Cisjordanie, lancée quarante-huit heures après le début de la trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, le 19 janvier, a causé la mort d’au moins 51 Palestiniens, dont sept enfants, et trois soldats israéliens.


Depuis le 7 octobre 2023, au moins 900 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon les chiffres du ministère de la santé palestinien. Au moins 32 Israéliens, dont des soldats, ont, eux, été tués dans des attaques palestiniennes ou lors d’opérations militaires israéliennes, selon les données officielles israéliennes.

Le Jihad islamique accuse Israël de vouloir annexer la Cisjordanie


Le Jihad islamique palestinien (JIP) a dénoncé, lundi, « les plans de l’occupation [Israël] visant à annexer la Cisjordanie par la force », condamnant aussi la « décision (…) d’évacuer trois camps de réfugiés palestiniens » dans ce territoire, occupé depuis 1967.


Dimanche, Israël a déclaré que ses troupes resteraient pendant plusieurs mois dans trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie, dont des dizaines de milliers d’habitants ont été expulsés, avec interdiction de rentrer chez eux, dans le cadre d’une opération militaire qui dure depuis plus d’un mois et s’est intensifiée ces derniers jours.
Des journalistes de l’Agence France-Presse ont aussi constaté la présence de chars à proximité de Jénine, dans le secteur. L’armée a confirmé le déploiement d’une unité de chars, une première en Cisjordanie occupée depuis la deuxième Intifada, le soulèvement palestinien de 2000-2005.


Condamnant « l’utilisation par les forces d’occupation des chars comme un outil supplémentaire de répression », le JIP a accusé Israël d’être engagé dans une « escalade continue » contre les Palestiniens de Cisjordanie, où le mouvement islamiste – allié au Hamas – est très implanté.

Les forces israéliennes ont arrêté au moins 365 Palestiniens à Jénine et Tulkarem depuis le début de l’agression dans le nord de la Cisjordanie, selon une ONG palestinienne


Depuis le début de l’« agression » israélienne dans le nord de la Cisjordanie, « le nombre d’arrestations dans les gouvernorats de Jénine et de Tulkarem a atteint environ 365 », a fait savoir le Club des prisonniers, une ONG palestinienne de défense des détenus, lundi, alors qu’Israël a annoncé dimanche qu’elle prolongerait sa présence militaire dans trois camps de réfugiés de la région.


Ces données incluent « les personnes arrêtées et maintenues en détention par l’occupation, et celles qui ont été libérées plus tard », précise l’ONG dans un communiqué, dénonçant une « extension de la politique systématique d’arrestations ».
« Les arrestations en cours, qui s’intensifient, s’accompagnent d’exécutions sur le terrain, de tirs directs ou de menaces de le faire, ainsi que de passages à tabac sévères et d’enquêtes sur le terrain qui ont touché des centaines de personnes », rapporte aussi le Club des palestiniens.

Benyamin Nétanyahou salue la décision de Friedrich Merz de l’inviter prochainement en Allemagne, malgré le mandat de la CPI contre lui


Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé avoir félicité Friedrich Merz pour sa victoire aux élections législatives allemandes, rapportant une « conversation chaleureuse » avec le président des conservateurs du bloc CDU/CSU, que cette victoire met sur les rails pour devenir le prochain chancelier, probablement dans un gouvernement de coalition.
Pendant cet appel, « [Friedrich] Merz a remercié le premier ministre pour son appel et a déclaré qu’il l’inviterait pour une visite officielle en Allemagne, bravant ainsi ouvertement la décision scandaleuse de la Cour pénale internationale de qualifier le premier ministre de criminel de guerre », précise un communiqué du bureau de M. Nétanyahou.


« Je me suis engagé à ce que nous trouvions un moyen pour qu’il puisse visiter l’Allemagne et repartir sans être arrêté », a dit de son côté à la presse M. Merz.
Le premier ministre israélien est visé, comme l’ancien ministre de la défense Yoav Gallant, par un mandat d’arrêt de la CPI émis fin novembre 2024 pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans la bande de Gaza. Israël a fait appel contre cette procédure, dénonçant une décision « antisémite » et des « accusations absurdes ».

La décision israélienne de retarder la libération de 600 prisonniers révèle une « mentalité immorale et inhumaine », estime la Commission des affaires des prisonniers de l’Autorité palestinienne


La Commission des affaires des prisonniers de l’Autorité palestinienne a condamné, lundi, le « crime permanent » que constitue le refus israélien de libérer le septième groupe de prisonniers, alors que quelque 600 Palestiniens devaient être libérés samedi, en échange du retour en Israël de six otages, libérés par le Hamas.
Dénonçant la « mentalité immorale et inhumaine » de cette décision, le chef de la Commission affirme dans un communiqué que ce retard a « provoqué un état de tension et de confusion pour les prisonniers et leurs familles », et appelle le Qatar et l’Egypte à « faire pression » pour accélérer les négociations sur la libération des prisonniers.

L’ONU demande une « enquête indépendante sur les graves violations du droit international » commises par Israël à Gaza, et par le Hamas


Volker Türk, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a appelé, lundi, à mener une « enquête indépendante sur les graves violations du droit international commises par Israël lors de ses attaques contre Gaza, ainsi que par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ». « Toute solution durable doit être fondée sur la responsabilité, la justice, le droit à l’autodétermination, les droits de l’homme, et la dignité des Israéliens comme des Palestiniens », a-t-il ajouté devant le Conseil des droits de l’homme, à Genève.

L’UE suspend des sanctions économiques contre la Syrie, qui servaient d’« outils contre le régime de Bachar Al-Assad »


L’Union européenne (UE) a suspendu, lundi, des sanctions contre la Syrie visant des secteurs-clés de l’économie. « Cette décision s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’UE pour soutenir une transition politique inclusive en Syrie, ainsi qu’un redressement, une reconstruction et une stabilisation économiques rapides », fait valoir le Conseil de l’Union dans un communiqué.
Les ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept, réunis à Bruxelles, ont formellement décidé de cette suspension, qui concerne les secteurs bancaire, de l’énergie et des transports.
« Les mesures restrictives de l’UE ont été utilisées comme un outil contre le régime de [Bachar] Al-Assad, responsable de la répression violente de la population civile syrienne », justifie le Conseil, estimant que la chute du régime « marque le début d’une nouvelle ère ». « L’UE est aux côtés du peuple syrien en cette période de transition », ajoute-t-il.

Le secrétaire général de l’ONU « gravement préoccupé » par la montée de la violence en Cisjordanie et les « appels à l’annexion »


« Je suis gravement préoccupé par la montée des violences et des autres violations commises en Cisjordanie occupée par les colons israéliens, ainsi que par les appels à l’annexion », a lancé Antonio Guterres devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, au moment où Israël a vidé de ses habitants trois camps de réfugiés et interdit leur retour.
Le secrétaire de l’ONU s’est aussi inquiété d’un « cessez-le-feu précaire » à Gaza, appelant à « éviter à tout prix la reprise des hostilités » et réitérant son soutien pour une solution à deux Etats.

L’armée israélienne impose un « siège rigoureux » à Tulkarem et Nour Shams, après l’envoi de chars à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie


Les forces israéliennes « poursuivent leur agression » dans le camp de Jénine et « ont pris d’assaut un certain nombre de villes, sabotant délibérément les infrastructures et détruisant les rues », rapporte l’agence de presse palestinienne WAFa, au lendemain d’un « développement dangereux », avec l’envoi d’une division de chars, qui a « pris l’entrée ouest, et rejoint les abords du camp ». Le dernier déploiement de chars israéliens en Cisjordanie remonte à 2002, dans le cadre de l’opération « Rempart », pendant la seconde Intifada.


Du côté des camps de Tulkarem et de Nour Shams, WAFa fait aussi état d’un « siège rigoureux » imposé par les forces israéliennes, rapporte des « renforcements militaires » et des « raids continus contre les habitations et les infrastructures ». Israël « a déployé des escouades d’infanterie dans les rues » et continue d’« effectuer des descentes dans les maisons des Palestiniens, de vandaliser ce qu’elles contiennent, même lorsqu’elles sont vides, pour en faire des casernes militaires », ajoute-t-elle.
Le ministre de la défense israélienne, Israel Katz, a annoncé, dimanche, qu’il allait prolonger d’un an la présence de l’armée dans les trois camps de réfugiés palestiniens du nord de la Cisjordanie.

 

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