Olympe de Gouges : en route pour la construction d’un mythe féministe anti-révolutionnnaire avec Julie Gayet…
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Tout y est, la destruction de la mémoire du peuple français a été méthodique et cela se poursuit. Le féminisme a été de plus en plus isolé et opposé à la révolution. La promotion par la gauche atlantiste, Hollande, Glucksman de la contre-révolutionnaire Olympe de Gouges fait partie de cet arsenal. Lundi un film avec la muse épouse de Hollande Julie Gayet va ouvrir les festivités de la célébration de la cause des femmes selon cette logique.
Alors qu’il nous soit permis de rappeler qui était Olympe de Gouges. Remarquez, nous sommes déjà passé de l’apologie d’olympe de Gouges à celle directement de Marie Antoinette, on remonte vite ce genre de pente en matière de contrerévolution. Julie Gayet nous révèle avec émotion qu’incarner Olympe de Gouges l’a complètement transformée…
note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete
mercredi 26 février 2025, par Alcide CARTON_1

Ce soir, 26 février, France TV projette en avant première « Olympe de Gouges » avec Julie Gayet et co-réalisé avec Mathieu Busson. Gros coup de « com » pour annoncer le 8 mars prochain « la journée internationale pour les droits de femmes ».
Il fallait un mythe féministe. En voilà un tout trouvé et de surcroit fort utile pour fustiger l’œuvre de la Révolution française, les philosophes des Lumières en filigrane, et surtout accabler Robespierre, le tyran heureusement dénoncé par Tallien et les thermidoriens.
À lire le synopsis du film et les intentions des auteurs, à suivre les commentaires dithyrambes du Président du conseil départemental du Tarn et Garonne à l’égard de Julie Gayet l’on peut s’attendre à tout, sauf peut-être, au recul nécessaire à porter sur cette période et les engagements girondins de l’héroïne à l’essentiel de ce qui fut l’action politique d’Olympe de Gouges, dont Restif de la Bretonne l’écrivain de cette époque parle dans son ouvrage « Les nuits révolutionnaires » d’une manière bien plus nuancée.
Aussi, il nous a semblé nécessaire de re-publier une mise au point de notre amie Florence Gauthier, Historienne des Révolutions de France et de St-Domingue/Haïti, [une femme, (sic) ] avait publié dans le Canard Républicain à propos de l’article « Olympe de Gouges, une femme contre la Terreur », de Myriam Perfetti, paru dans Marianne, n°852 du 17-23 août 2013, p. 76-79, et qui en la circonstance de la sortie de ce film demeure d’une nécessaire relecture
À propos de l’article « Olympe de Gouges, une femme contre la Terreur », de Myriam Perfetti, paru dans Marianne, n°852 du 17-23 août 2013, p. 76-79.
Par Florence Gauthier, Historienne des Révolutions de France et de St-Domingue/Haïti, Université Paris 7 – Diderot
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Je viens de lire cet article et j’en reste perplexe. Que d’erreurs accumulées ! que de fantaisies ! et qui conduisent dans leur simple logique à des interprétations fausses ou fallacieuses qui leurrent le lecteur sur les faits, au lieu d’éclairer sa lanterne. Il y a une question de méthode qui se pose ici !
Le chapeau de l’article résume la thèse de l’auteur : « Elle (Olympe de Gouges) fut la première des féministes et le paya de sa vie ». Dans le rappel chronologique, on peut lire : « Arrêtée en juillet 1793 pour avoir violemment interpellé Robespierre », elle « est condamnée à mort ».
Le rappel de ses activités est plein d’enthousiasme pour « la pionnière », qui donna « l’acte fondateur d’un féminisme qui ignorait son nom », elle est même comparée à Simone de Beauvoir, à Hypatie philosophe néoplatonicienne du IVe siècle de notre ère, et aux Femen dans leur récent combat en Tunisie, et tout cela en même temps ! Et puis encore, cette femme « en avance sur son temps » a tant apporté par ses « anticipations » : elle a prévu « le Pacs avec deux cents d’avance » ! et même « l’impôt sur le revenu » ! et puis encore des réformes sociales, « qui ne seront mises en place qu’au… XXe siècle »… Elle se réclame de la justice sociale, de l’égalité en droits entre les sexes, du droit au divorce, de la recherche en paternité et se prononce pour l’abolition de la peine de mort.
Elle fut arrêtée le 20 juillet 1793 pour avoir placardé des affiches politiques à Paris, condamnée par le Tribunal révolutionnaire, le 2 novembre suivant, et exécutée le lendemain.
Elle aurait donc été exécutée pour son féminisme précurseur en rédigeant une déclaration des droits de la femme et de citoyenne, qui se serait heurtée à la misogynie de « la » Révolution et plus précisément de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui, selon l’auteur de l’article, serait « paradoxale ». Pourquoi ? Je cite l’article : « Car le paradoxe majeur de la Révolution française, fondée sur l’universalité du droit naturel, est qu’elle écarta des droits politiques et civiques la moitié de la société ».
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