PCF Hérault : Il ne peux y avoir de Jours Heureux sans Jours de Paix
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Rapport d’introduction par Nicolas Cossange
Chères et chers camarades,
Donald Trump, investi président des États-Unis depuis un mois, donne un coup d’accélérateur sans précédent à l’impérialisme américain. Menace d’annexion du Canada, du Groenland, volonté de mettre un coup fatal à la bande de Gaza en voulant chasser sa population et reconstruire une Riviera sur les ruines laissées par l’armée Israélienne, négociations bilatérales avec la Russie sur un cessez- le-feu avec l’Ukraine… Rarement un chef d’État Américain n’aura autant multiplié les déclarations de politique internationale, bien souvent et volontairement polémiques.
Bien sûr il ne faut pas omettre de la grille d’analyse son besoin, dans l’opinion américaine, de donner une impression de rupture avec les politiques de son prédécesseur. Politiques, particulièrement internationales, qu’il a tant vilipendé. Ne tombons pas pour autant dans la facilité de ne voir dans ses annonces que des coups de mentons, des postures de matamore, de business- man, qui annonce prou pour obtenir peu .
Donald Trump et ses soutiens, qui vont des conservateurs traditionnels aux milliardaires de la Silicon Valley en passant par les intégristes évangélistes, les pétroliers et gaziers, les magnats des Bourses de New-York et Chicago sans oublier les mafias anti-castristes, sonnent la charge ultime d’un impérialisme américain mis au pied du mur par un monde qui se multiporalise, se désoccidentalise et en premier lieu en remettant en cause la prédominance de l’un des outils de la puissance des USA, le Dollar.
Sous l’impulsion des BRICS, désormais BRICS+, et bien qu’eux-mêmes ne soit pas exempts de multiples et complexes contradictions, ce sont les mécanismes de contrôle de l’économie mondiale par l’Occident, tels que définis depuis l’ère industrielle, qui sont profondément remis en cause.
En effet, depuis l’ère des Empires, abattus par le fracas des deux guerres mondiales, ou depuis la fin de la guerre froide et le triomphe d’un capitalisme qui se pensait « fin de l’histoire », jamais l’Occident, son leader États-unien et son modèle de société n’étaient apparus aussi fragilisés, isolés face à ce que l’on appelait il y a encore 30 ans le Tiers-Monde.
Industrie, production, démographie, innovation, recherche et en particulier contre le réchauffement climatique, lutte contre la pauvreté ou encore contre les crises sanitaires sont autant de dossiers brûlants de notre époque sur lesquels les BRICS+ ont pris le leadership ou sont en passe de le prendre.
Mais l’impérialisme ne désarme jamais et les USA, via l’OTAN, disposent d’un véritable bras armé au service de leur monnaie, capables d’intervenir n’importe où sur terre en moins de 24h.
La guerre, la destruction, le pillage des ressources demeurent les recours ultimes du Capital pour se régénérer au mépris de la planète, des femmes et hommes qui y vivent.
Si les BRICS+ sont complexes et contradictoires, l’Occident ne l’est pas moins et tous les peuples qui vivent en Europe, dont le notre, se trouvent à une véritable croisée des chemins.
L’Union Européenne, véritable outil supranational au service du capital, dès sa création dans la CECA puis la CEE, se révèle de plus en plus comme le valet des intérêts de l’impérialisme américain, comme le bras séculaire de l’OTAN.
Après avoir fait le choix d’investir des sommes colossales pour alimenter la guerre, pour qu’elle dure jusqu’au dernier Ukrainien ou au dernier Russe, la voici prête à envoyer des troupes de maintien de la paix dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu.
Loin de maintenir la paix, ce sont les investissements américains réalisés en échanges des armes à Kiev que l’Europe irait garantir. Alors que la défaite sur le terrain des Ukrainiens apporte d’inéluctables concessions territoriales dans les zones russophones bombardées depuis 2014 par Kiev, la question n’est pas uniquement de savoir si oui ou non l’Ukraine demeurera neutre et hors l’OTAN sous l’égide d’un cessez-le-feu qui ne peut-être que fragile.
La question est celle d’un véritable processus de paix et d’accord de sécurité de l’ensemble du continent européen dont la Russie, qui ne peut passer que par le démantèlement des bases américaines en Europe et la dissolution de l’OTAN. Dans la même logique d’ailleurs que la construction d’un accord de paix autour de deux états viables, la Palestine et Israël, ne peut se faire sans poser sur la table non seulement les frontières de 1967 mais surtout, dans le respect de celles- ci, le démantèlement de toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie, à Gaza ainsi que la restitution du Golan à la Syrie.
Là aussi au proche-orient l’Union Européenne s’est affirmée en valet des USA en armant le génocidaire Netanyahou et l’extrême-droite Israélienne. Lesquels avaient, rappelons-le, favorisés l’ascension du Hamas dans la bande de Gaza et emprisonnés un grand nombre de responsables politiques palestiniens pour empêcher toute solution politique, toute remise en cause de la colonisation.
Ces deux sujets, l’Ukraine et la Palestine, sont, à mon sens, nos deux failles des campagnes présidentielles de 2022 et européenne de 2024. C’est pourquoi je suis satisfait depuis quelques mois de voir que les déclarations du Parti, la résolution de notre Conférence Nationale ou encore les interventions télé de Fabien Roussel cette semaine même, ont pris un tournant important.
Car la bataille pour la paix est l’ADN même du PCF comme l’a justement martelé Yvan Garcia lors de la campagne des européennes. Mais la paix n’est pas notre ADN parce que nous serions des pacifistes idéalistes pétris de bonnes intentions et déconnectés de la violence du monde qui nous entoure : le combat pour la paix est un combat révolutionnaire, indissociable de celui pour la construction d’une autre société. Nous voulons créer un chemin vers un socialisme à la française au XXIe siècle. Il ne peux y avoir de Jours Heureux sans Jours de Paix.