Pour Sophie Binet , la CGT doit rallier l’union sacrée !
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Ce contexte inimaginable il y a encore quelques mois, est un révélateur éloquent des contradictions du système hégémonique, de ses échecs, de l’état des résistances à celui-ci et des nouveaux rapports des forces. Entre guerre et paix, cette évolution inédite permet d’apprécier les positions réelles des différentes organisations sociales, syndicales et politiques en France, en Europe comme internationalement. Période de décantation ou tout le monde est au pied du mur et en devoir de choisir ou il se situe. C’est le cas de la CGT.
« La guerre est semblable au feu, si elle se prolonge elle met en péril ceux qui l’ont provoquée » . Sun Tzu
Nous sommes dans une de ces périodes de l’histoire ou tout s’accélère et où il faut être capable d’anticiper pour s’élever à la hauteur de ce que la situation exige. La guerre par procuration en Ukraine a contribué à bouleverser l’ordre des choses. La tragédie à Gaza a mis en évidence la politique de deux poids deux mesures et le double langage des occidentaux. Malgré une répression brutale, la cause palestinienne a entrainé une solidarité mondiale sans aucun précédent. Israël est dorénavant un état paria, isolé, condamné et à l’avenir incertain.
Que reste t-il du nouvel ordre mondial promis et voulu par Washington ? L’importance des changements politiques qui sont intervenus aux Etats-Unis reflète l’étendue de la crise de domination impérialiste et la décomposition d’un système anachronique. La guerre ouverte entre deux visions du comment sauver le capitalisme en est l’image éloquente.
Une clarification nécessaire.
Cette évolution inattendue par son ampleur était paradoxalement prévisible tant les contradictions se sont aiguisées. Le déclassement des vassaux européens malgré leur agitation en est également l’illustration, le statut de la France s’est effacé ! Des forces montantes s’imposent quand d’autres déclinent et sont comme désemparées. Nous n’en sommes qu’au tout début. Nous assistons en fait, à une clarification et à l’émergence d’une nouvelle architecture mondiale. Il reste à construire de véritables alternatives, c’est dire l’ampleur de la tâche. En Chine, le mot crise est décrit par deux idéogrammes signifiant conjointement « danger » et « opportunité » soulignant qu’en période imprévisible, mauvaises nouvelles ou situations désagréables sont autant d’opportunités pour reconsidérer l’avenir autrement.
Ce contexte inimaginable il y a encore quelques mois, est un révélateur éloquent des contradictions du système hégémonique, de ses échecs, de l’état des résistances à celui-ci et des nouveaux rapports des forces. Entre guerre et paix, cette évolution inédite permet d’apprécier les positions réelles des différentes organisations sociales, syndicales et politiques en France, en Europe comme internationalement. Période de décantation ou tout le monde est au pied du mur et en devoir de choisir ou il se situe. C’est le cas de la CGT.
Ainsi récemment, on a pu lire de la part de cette Confédération, une affirmation sans réplique : « Face à l’internationale d’extrême droite, l’urgence est de renforcer nos démocraties pour défendre une paix juste et durable. (1) . Ce jugement péremptoire dans la forme et le fond ressemble à s’y méprendre à un copié/collé d’un commentaire d’Emmanuel Macron le nouveau capitaine Matamore de l’Union Européenne. Pourtant non, il s’agit d’un communiqué de la Confédération Générale du Travail (CGT). La CGT qui aura 130 ans cette année et qui aura traversé notre histoire avec honneur, en résistant à deux guerres mondiales, en contribuant aux brigades internationales, aux luttes anticoloniales, aux combats patriotiques antifascistes, au mouvements pour la paix, à un progrès social de référence et surtout à une conception de la démocratie qui repose sur la souveraineté populaire et sur la démocratie ouvrière. C’est-à-dire autre chose que cette démocratie foulée aux pieds par le capitalisme au point de la réduire à une caricature. C’est pourtant à celle-ci que la CGT semble s’être ralliée.
Le communiqué poursuit : la CGT entend contribuer à « ce que la France et l’Europe tirent les conséquences dans le but de construire une stratégie commune au plan européen au service d’une diplomatie et d’une défense ! » (2). En d’autres termes, elle appelle à « l’union sacrée » au service d’une politique étrangère, d’une armée et d’une défense européenne qui tourne le dos à ce que sont les fondements de toute souveraineté nationale indépendante. C’est-à-dire à ce qu’est le combat de toujours de la CGT. En d’autres termes, la CGT de S. Binet se prononce en faveur d’une Europe fédérale. Si le combat anti-impérialiste demeure une priorité pour la CGT que devient son action contre les prétentions impérialistes d’Emmanuel Macron et les intérêts dont il est le fondé de pouvoir et cela d’autant que nous assistons à un effondrement social que la hausse du budget militaire devra ignorer. Plus de 300 000 emplois supprimés, des services publics en lambeaux et dont le démantèlement se poursuit, une protection sociale qu’il faut sacrifier plus encore, des libertés piétinées qu’accompagnent une fascisation évidente. Toutes les raisons légitimant un vaste mouvement social existe mais ce qui est à l’ordre du jour selon les syndicats serait l’avenir du dialogue social ! On croit rêver !
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