En démantelant les camps de réfugiés palestiniens, Israël veut parachever l’annexion de la Cisjordanie

Publié le par FSC

Rosa Moussaoui
L'Humanité du 30 mars 2025

 

 

Le gouvernement de Benyamin Netanyahou ne dissimule plus rien de ses intentions, jusqu’aux plus hideuses. Avec la création au sein du ministère de la Défense d’une agence spéciale chargée d’orchestrer l’expulsion des Palestiniens de Gaza, il revendique ouvertement sa politique de nettoyage ethnique.


Celle-ci ne se limite pas à l’enclave livrée depuis dix-huit mois à l’anéantissement. Elle se déploie aussi, sous les yeux de tous, dans les territoires occupés de Cisjordanie, où l’opération « Mur de fer » lancée le 21 janvier a déjà provoqué le déplacement forcé de 40 000 Palestiniens chassés des camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem, Nour Chams, Tubas.


L’intensification des opérations militaires israéliennes dans ces camps fait chaque jour de nombreuses victimes civiles ; elle installe une situation humanitaire alarmante pour les déplacés privés de tout, d’abris, d’accès aux soins de santé. Des infrastructures vitales sont sciemment détruites pour empêcher le retour des populations qui ont fui les bombardements. « J’ai donné pour instruction (…) de ne pas permettre le retour des habitants » de ces camps, reconnaît le ministre de la Défense, Israël Katz.


Ce violent démantèlement des camps de réfugiés, où vivent les descendants des Palestiniens chassés de leurs terres en 1948, coïncide avec l’approbation donnée par les autorités israéliennes à la séparation administrative de treize quartiers dans des colonies de Cisjordanie occupée, une mesure destinée à favoriser leur croissance comme entités indépendantes.


À la fin du mois de novembre 2024, le mouvement La Paix maintenant recensait dans ces territoires occupés depuis 1967 147 colonies, ainsi que 224 avant-postes. L’année 2023 avait marqué un record : jamais depuis trente ans autant de permis de construire n’avaient été délivrés aux colons.


L’occupation, la colonisation des territoires palestiniens sont illégales ; la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction de l’ONU, l’a encore rappelé en juillet 2024 en exhortant Israël à « cesser immédiatement toute nouvelle activité de colonisation » et à « évacuer tous les colons ».
Scénario exclu par le fasciste Bezalel Smotrich, ministre des Finances : « Au lieu de nous cacher et de nous excuser, nous levons le drapeau, nous construisons et nous nous installons C’est un pas important vers la souveraineté effective en Judée-Samarie. » Tout déplacement forcé de populations est attentatoire au droit international ; l’opération d’annexion en cours en Cisjordanie le piétine. L’impunité dont jouit l’extrême droite israélienne au pouvoir doit cesser sans délai.

 

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