Salaires, temps de travail : trois jours de grève dans le plus grand centre Amazon de France à Metz

Publié le par FSC

Révolution Permanente

A l’appel de la CGT Amazon France et face au mépris de la direction pour les négociations annuelles obligatoires (NAO), les travailleurs et travailleuses du site d’Augny, à côté de Metz, en Moselle, ont rejoint la grève nationale de ces 16, 17 et 18 mars.

Salaires

 

C’est dans le plus grand centre logistique Amazon de France, rassemblant 4000 salariés, que les grévistes sont parvenus à « faire tourner la production au minimum », avec notamment des opérations de filtrage des camions. Cette action sur le site Mosellan s’inscrit dans une mobilisation nationale appelée par la CGT Amazon France Logistics, dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires. Ainsi, des actions de grèves ont eu lieu dans de nombreux sites en France comme à Senlis, Sevrey ou encore Chalon-sur-Saône. La CGT revendique des grèves dans six des huit sites Amazon du pays.

Tandis que la direction ne proposait que 2% d’augmentation, soit moins que l’inflation, la CGT revendique 15% d’augmentation générale, 32 heures payées 35, retour de la prime alignée sur l’action, prime de partage de la valeur, prise en charge totale de la journée de solidarité. Les dernières négociations se sont tenues le mardi 18 mars contre une direction rodée à l’exercice. Sylvain*, élu CGT sur le site d’Augny rapporte « Slides à l’appui, tous les arguments ont été donnés pour montrer tout ce qui a déjà été fait pour les salariés chez Amazon. » Le syndicaliste dénonce que « des propositions qui ne leur coûtent rien ont été retenues, à l’image du retour du 5ième jour de “flex day” annuel, permettant aux salariés de poser un jour de congé la veille pour le lendemain ».

La répression « made in Amazon »

Dès lundi 18h, la gendarmerie est intervenue sur le piquet du site d’Augny pour casser la grève. Sylvain* rapporte : « ils ont menacé de nous embarquer prétextant que nous n’avions pas déclaré le rassemblement assez tôt, avec la complicité de la municipalité ! » Déjà pendant le piquet, « des cadres faisaient des allers-retours à proximité du piquet pour intimider les grévistes, et notamment les salariés non protégés par des mandats syndicaux ». Ces tensions sur le piquet de grève n’ont pas eu lieu qu’à Augny. La CGT Amazon France Logistics dénonce notamment une agression de grévistes à Chalon-sur-Saône.

En outre, le système de contrat proposé chez Amazon exerce une pression constante sur les travailleurs pour les discipliner. En effet, les horaires de nuit et de week-end sont distribués par des avenants aux contrats pour une durée de 6 mois à 1 an, renouvelables. Ainsi, même un employé en situation de CDI peut voir son contrat se dégrader au simple non-renouvellement de ses avenants, sans aucune forme de justification de la part de la direction, qui est seule juge de qui mérite ces prolongations.

Sylvain* raconte : « c’est un boulot compliqué, de l’esclavage moderne avec un rendement à tenir au jour, à l’heure près. Toutes les pauses, même le temps aux toilettes est chronométré. Chaque retard entraîne un entretien où les salariés doivent se justifier. Les arrêts maladie sont systématiquement contestés, même pour des accidents de travail ». Une pression qui pour Sylvain* est « d’autant plus forte sur les employés connus comme proches des syndicats ».

Dans ce géant détenu par Jeff Bezos, connu pour son anti-syndicalisme viscéral, l’élu CGT dénonce la difficulté à réaliser les heures de délégation et « la rétention d’informations envers certains syndicats ».

*Le prénom a été modifié

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