Israël annonce une nouvelle extension de la guerre à Gaza
Benjamin König
L'Humanité du 12 avril 2025
Ce samedi 12 avril, le gouvernement de Benyamin Netanyahou a annoncé une nouvelle intensification des opérations militaires dans l'enclave palestinienne. Deux tiers de la bande de Gaza sont inaccessibles à la population, à nouveau poussée à évacuer, sans échappatoire. La guerre génocidaire menée par l’armée israélienne ne connaît plus de limites.
Plus de 50 000 morts au total, 1563 nouvelles victimes depuis la rupture de la trêve par Israël, le 18 mars : la population de Gaza ne connaît aucun répit. Mais la situation déjà catastrophique pourrait bien empirer : ce 12 avril, le gouvernement israélien a annoncé une intensification des combats et des bombardements sur la quasi-totalité du territoire. « Bientôt, les opérations des forces israéliennes s’intensifieront et s’étendront à d’autres zones dans la plus grande partie de Gaza, et vous devrez évacuer les zones de combat », a annoncé le ministre de la Défense, Israël Katz, s’adressant aux habitants de l’enclave palestinienne. Il a également appelé les habitants de Khan Younes, située dans le sud du territoire, à évacuer la ville. Mais les lieux où peuvent se réfugier les Gazaouis sont de plus en plus restreints, au fil des déplacements incessants, sous la menace des bombes.
Désormais, la guerre sans limites s’étend sur toute la bande de Gaza, et l’armée israélienne contrôle deux tiers du territoire, qui sont inaccessibles à la population. Vendredi, les soldats israéliens ont également pris le contrôle du « corridor de Morag », du nom d’une colonie juive démantelée en 2005, qui relie les villes de Rafah et Khan Younes. Un des axes clés, dont la prise par l’armée israélienne a pour conséquence de séparer physiquement le sud du reste du territoire. La stratégie a été affirmée par Benyamin Netanyahou lui-même : « Nous morcelons la bande de Gaza et nous augmentons la pression pas à pas, afin qu’ils nous rendent nos otages. L’armée prend des territoires, frappe les terroristes et détruit les infrastructures. »
Ce samedi, une vidéo d’un otage israélien enlevé lors des attaques terroristes du 7 octobre, et en vie, a été publiée par la branche armée du Hamas. L’otage en question, dont le nom n’a pour l’heure pas été dévoilé, y critique le gouvernement israélien sur la conduite d’une guerre qui n’a pas permis sa libération. Dans le même temps, le Hamas a annoncé que les négociations se poursuivaient en Égypte, qui propose un nouvel accord de trêve, lequel prévoirait le retour en Israël de huit otages vivants et des corps de huit otages morts, en échange d’une trêve de 40 à 70 jours, ainsi que de la libération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens. L’émissaire de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a indiqué qu’« un accord très sérieux prend forme, c’est une question de jours ». Il est permis d’en douter, au vu de la stratégie guerrière du gouvernement israélien.
À terme, le premier ministre israélien compte bien mettre en œuvre le plan Trump, dont la mesure la plus importante consiste en un déplacement massif et forcé de la population de Gaza, un crime contre l’humanité selon le droit international. C’est la raison pour laquelle Donald Trump et Benyamin Netanyahou se gardent bien de l’évoquer ainsi, préférant parler de « migration volontaire ».