Libération des 58 otages israéliens et trêve de cinq ans : le Hamas envisage un « accord global » de fin de guerre à Gaza
Antoine Portoles
L'Humanité du 27 avril 2025
Des responsables du mouvement islamiste ont évoqué, samedi 26 avril, la possibilité d’une libération de l’ensemble des otages israéliens toujours entre leurs mains, ainsi que la mise en place d’une trêve de cinq ans avec Israël.
Alors que les bombardements israéliens continuent de pleuvoir sur une bande de Gaza déjà réduite à un champ de ruines, les négociations se poursuivent. Le Hamas s’est déclaré, samedi 26 avril, prêt à un « accord global » pour la libération en une fois des 58 otages israéliens – 34 seraient déjà morts, d’après l’armée israélienne – encore retenus à Gaza et une trêve de cinq ans avec Israël.
Le même jour, Oussama Hamdan, un haut responsable du mouvement, a affirmé auprès de l’AFP que « toute proposition qui n’inclut pas un arrêt complet et permanent de la guerre ne sera pas prise en considération ». Cela implique l’arrêt des hostilités, le retrait complet et définitif des troupes de l’armée israélienne, l’échange des otages israéliens contre des prisonniers palestiniens, ainsi que l’entrée de l’aide humanitaire dans Gaza.
Pire situation humanitaire depuis le début de la guerre
À l’intérieur de l’enclave palestinienne, les 2,4 millions d’habitants font face à la pire situation humanitaire depuis le début de la guerre, alertait cette semaine l’ONU par la voix du chef de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini. La famine, qui constitue un crime de guerre, s’intensifie. Ce week-end, ce sont 51 personnes qui ont péri sous les bombes, ainsi que 115 blessées, en majeure partie des enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Après deux mois de trêve, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a décidé d’aller jusqu’au bout de son projet génocidaire et d’annexion de la Cisjordanie occupée en reprenant le 18 mars son offensive mortifère, en plus de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire depuis le 2 mars.
Accord en une seule phase
Le 17 avril, le Hamas, qui souhaite un accord total sur la fin de la guerre, a rejeté une proposition de trêve de quarante-cinq jours en échange du retour de dix otages vivants. Israël aligne les offres à la portée limitée pour mieux gagner du temps et poursuivre ainsi le génocide. Une délégation de l’organisation islamiste se trouvait pas plus que tard que samedi au Caire, aux côtés des responsables égyptiens.
L’Égypte, le Qatar et les États-Unis avaient été à l’initiative des négociations sur l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza, rompu par Israël. Au Qatar justement, une autre entrevue s’est tenue jeudi. Le premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al Thani, a par ailleurs constaté au sortir de la réunion « un peu de progrès » quant à l’éventualité d’une trêve. « Nous devons toutefois encore trouver une réponse à la question essentielle : comment mettre fin à cette guerre, a-t-il expliqué.
C’est, à mon sens, le point clé de l’ensemble des négociations. »
L’objectif des négociateurs est de parvenir à un accord qui ne soit pas mis en œuvre en plusieurs phases, comme ce fut le cas en janvier. Israël « peut reprendre la guerre après un accord partiel, mais ne pourra pas le faire après un accord global assorti de garanties internationales », a averti Mahmoud Mardawi, un dirigeant du Hamas, dans un communiqué. Reste à savoir quelles sont ces garanties. Selon un dernier bilan actualisé du ministère de la Santé de l’organisation, plus de 52 000 personnes ont trouvé la mort dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.