Quand la France s’éveillera à la Chine Un livre qui devrait faire date

Publié le par FSC

Le livre vient donc de paraître

 

 

par Esteban Evrard

Publié le 25 avril 2025

 

« Nous n’allons pas vers un nouveau monde inconnu : il est déjà là. ». C’est avec ces mots que se présente le nouveau livre de Danielle Bleitrach, avec Marianne Dunlop, Jean Jullien et Franck Marsal. « Quand la France s’éveillera à la Chine », préfacé par Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF, vient d’être publié aux Éditions Delga.

Véritable plaidoyer pour l’amitié entre les peuples, l’ouvrage se débarrasse du futile pour aller à l’essentiel : le déplacement du centre de gravité mondial. Une « longue marche vers un monde multipolaire ».

Ne pas lire dans le marc de café

Déplacement des réserves d’or, nouvelles coopérations internationales, dédollarisation, nouvelles industries, nouvelles routes commerciales ; il serait long d’énumérer une à une les réalités de ce nouveau monde. Ce dont on peut être certain, c’est qu’il est objectivement là – pour des raisons matérielles et très concrètes. Voir le monde tel qu’il est et pas tel qu’on voudrait qu’il soit. C’est la promesse de ce livre.

Les auteurs ne prétendent pas lire dans le marc de café. En revanche, ils peuvent prétendre anticiper les événements qui vont suivre, grâce à une analyse attentive des forces productives. D’emblée, nous sommes prévenus. Karl Marx ne lisait pas davantage dans le marc de café et, s’il a pu anticiper tant de choses, ce n’est « que » parce qu’il était un bourreau de travail, pétri d’une culture livresque et historique, et qu’il « s’appuyait sur une théorie, le matérialisme et sur une méthode, la dialectique ».

Plaidoyer pour l’amitié entre les peuples

« L’Europe doit être forte et indépendante » lançait Gabriel Attal à l’Assemblée nationale le 3 mars 2025, lors d’une séance sur le conflit en Ukraine. Mais au-delà des mots et du lyrisme – relatif – de son intervention, que peuvent entendre ces dirigeants européens par une « Europe plus forte » ? Plus forte en quoi et pour quoi ? Plus forte contre qui ? Bien sûr, la dimension martiale du discours ne laisse aucun doute. L’ancien Premier ministre concluait son intervention ainsi : «  L’Ukraine vaincra, l’Europe sera ».

Le « repli sur soi », cette vieille critique faite à ceux qui refusent l’intégration européenne et le saut fédéral, semble se retourner contre leurs auteurs. Pour qui décentre un tant soit peu le regard et observe l’évolution des forces productives et du commerce mondial, il est évident que, finalement, c’est l’Union européenne qui mène au « repli sur soi ».

À l’image de Marx qui voyait dans la découverte des mines d’or de Californie un événement bien plus important pour l’histoire que toutes les révolutions de février 1848 ; les auteurs peuvent raisonnablement avancer que chaque nouveau navire qui traverse l’Océan Indien, que chaque conteneur qui passe par le détroit de Malacca, est bien plus important pour la suite des événements que toutes les gesticulations d’un dirigeant replié sur lui-même.

Les auteurs posent la question essentielle. Comment construire la paix ? Non pas seulement refuser la guerre et faire une pause entre deux conflits, mais bien construire la paix et l’amitié entre les peuples ? Dans un monde « objectivement solidaire » et interdépendant, le développement industriel exige des coopérations internationales. Les coopérations internationales exigent la paix. La paix exige de détruire tous les murs de haine dressés entre les peuples. Voilà l’essentiel.

Et finalement, peut-être que c’est sans la France que le monde – dans toutes ses contradictions – est en train de reprendre les mots d’un Français pour dire que « le bonheur est toujours une idée neuve ».

Recension à venir.

Quand la France s’éveillera à la Chine par Danielle Bleitrach, Marianne Dunlop, Jean Jullien et Franck Marsal, préface de Fabien Roussel – 22 € – 340 p – Éditions Delga

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