Crimes de guerre à Gaza : Microsoft ne sait rien

Publié le par FSC

Charlotte Recoquillon
L'Humanité du 19 mai 2025

 

 

Dans un communiqué officiel daté du 15 mai, Microsoft répond aux accusations de complicité de crimes de guerre. Selon plusieurs enquêtes journalistiques, des dizaines d’unités militaires israéliennes utilisent les technologies de l’entreprise américaine et de son partenaire OpenAI (ChatGPT).
Les militaires ont ainsi recours à son cloud Azure et à des outils de surveillance, de traduction ou de gestion de données pour cibler, traquer, assassiner des Palestiniens à Gaza. « Nous prenons ces inquiétudes au sérieux », s’émeut Microsoft, qui indique avoir mené une enquête interne et commandité un audit externe. « Nous n’avons trouvé aucune preuve à ce jour qu’Azure et des technologies d’IA ont été utilisées pour cibler ou nuire à des civils dans le conflit à Gaza. »


La blague ne s’arrête pas là. Dans le paragraphe suivant, Microsoft explique vendre ses services au gouvernement israélien et au ministère de la Défense pour garantir la sécurité de son cyberespace. « Une relation commerciale standard », selon eux.
Mais c’est vrai, ajoute le communiqué, que « nous donnons occasionnellement accès à nos services au-delà du contrat ». Suivent d’autres prétextes : « Les militaires sont propriétaires de leurs propres technologies », « on ne sait pas comment les clients utilisent nos services sur leurs serveurs ou appareils »… En bref, on ne sait rien, tout va bien, aucun droit humain n’est bafoué à l’aide de notre cloud.


Pourtant, Microsoft pourrait suivre les exemples de Palantir et Blackwater, qui ne rougissent pas de leurs activités, bien au contraire. Palantir Technologies Inc., dirigée par Peter Thiel, fournit ainsi des outils de surveillance et d’analyse à l’armée et la police israéliennes, mais aussi aux États-Unis, en Europe, aux polices locales comme nationales… Leur prochain front est la guerre contre les migrants.


L’entreprise vient ainsi de signer un contrat de 30 millions de dollars avec l’administration Trump afin de créer un fichier géant recensant des données sur leur emploi, leurs impôts, leurs enfants, leur statut administratif, leur santé, leurs réseaux sociaux… et qui permettrait de les suivre en temps réel.
Quant à Blackwater, l’entreprise militaire privée connue pour les actions et crimes de ses mercenaires en Irak entre 2001 et 2007, son nouveau CEO, Erik Prince, projette de signer un contrat de 25 millions de dollars pour gérer les chaînes logistiques des déportations massives souhaitées par Trump. Selon leurs plans, 12 millions de migrants seraient ainsi déportés d’ici aux élections de mi-mandat de 2026. Pendant ce temps, le département de Sécurité intérieure envisage une émission de télé-réalité dans laquelle des migrants seraient en compétition pour obtenir la nationalité américaine.


 

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