La Syrie djihadiste et la France macronienne unies contre la Résistance palestinienne

Publié le par FSC

Un texte transmis par Jean Jouanaud, utile pour éclairer la situation syrienne.

Lors de la conférence de presse commune avec Emmanuel Macron, à Paris le 7 mai 2025, le « président autoproclamé » de la Syrie confirme des négociations indirectes avec Israël.

Le président « autoproclamé » syrien Ahmed al-Sharaa a confirmé mercredi soir, 7 mai 2025, que des pourparlers indirects sont en cours entre la Syrie et Israël. Cette révélation a été faite lors d'une conférence de presse conjointe avec le président français Emmanuel Macron à Paris. « Ces échanges visent à calmer la situation et à empêcher toute perte de contrôle », a déclaré Ahmed al-Sharaa, confirmant ainsi les informations publiées par l'agence Reuters.

Le président français Emmanuel Macron (à droite) reçoit le président « autoproclamé » de la Syrie Ahmed al-Sharaa (à gauche) au palais de l'Élysée à Paris, en France, le 7 mai 2025.
Ahmed Al-Sharaa : « Nous menons des discussions avec Israël »

Selon trois sources citées par Reuters, les Émirats arabes unis jouent un rôle de médiateur entre les la Syrie et Israël. Les discussions se concentrent principalement sur des questions de sécurité, de renseignement et sur l'établissement de mesures de confiance mutuelle. « Les contacts ont débuté suite à la visite du président syrien aux Émirats le 13 avril 2025 », précise l'une des sources. « Actuellement, les échanges portent essentiellement sur des questions techniques ».

Bien que « tous les sujets possibles soient sur la table », une source sécuritaire syrienne a tenu à souligner que les pourparlers concernent uniquement « la lutte contre le terrorisme ». Cette même source a par ailleurs clarifié que les questions militaires, notamment celles liées aux opérations d'Israël contre le territoire syrien, ne font pas partie du cadre de ces discussions.

Ces pourparlers interviennent dans un contexte régional tendu, marqué par plusieurs bombardements israéliens récents sur le territoire syrien, dont une près du palais présidentiel syrien à Damas. Le président autoproclamé Ahmed al-Sharaa a alors « exigé » un retrait immédiat des forces israéliennes du sud de la Syrie.

L'initiative diplomatique dévoilée à Paris représente une évolution significative dans les relations entre les deux pays, qui demeurent techniquement en état de guerre depuis 1948.

Selon la Chronique de Palestine

À la suite de sa rencontre « cordiale » avec le président français Emmanuel Macron, le président syrien « autoproclamé » Ahmed al-Shara'a annonce publiquement que des négociations indirectes avec Israël sont en cours. Pourtant c'est dans un contexte d'invasion israélienne en cours en Syrie, de frappes aériennes fréquentes et d'annexion de terres.

Cette annonce publique du « président autoproclamé » al-Shara'a a été un choc pour de nombreux Syriens. Alors que les Syriens n'ont cessé d'organiser des manifestations propalestiniennes et de manifester pour que leur gouvernement réagisse à l'invasion israélienne, qui dure depuis quatre mois, la réponse de leur « président autoproclamé » a été précisément le contraire.

Rappelons le contexte.

Dès le début de son mandat, l'armée a ouvert le feu sur des militants du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). De nombreux dirigeants palestiniens basés à Damas ont fui le pays. Le message du nouveau régime a été très clairement communiqué dès le départ que le Hamas, le Jihad islamique palestinien (JIP), le FPLP et d'autres groupes palestiniens n'étaient plus les bienvenus à Damas comme ils l'avaient été sous l'ancien régime.

À la mi-avril 2025, l'armée syrienne a arrêté deux dirigeants du Jihad islamique palestinien : Khaled Khaled et Yasser al Zafari ont été emprisonnés pendant cinq jours. Après plus d'une semaine, Damas a publié une déclaration affirmant qu'ils avaient été arrêtés pour possession d'armes à feu « non enregistrées ». Dans le cadre d'une lutte à mort avec l'État sioniste, on croit rêver.

Le lendemain d'un bombardement israélien, les dirigeant « autoproclamés » ont décidé d'arrêter le secrétaire général du FPLP-CG, Talal Naji. Il a également été signalé qu'un comité spécial se met en place à Damas, spécialement conçu pour s'occuper, en d'autres termes, de la répression des mouvements palestiniens à l'intérieur de la Syrie.

Deux responsables américains qui se sont rendus à Damas et ont assisté à une réunion avec al-Shara'a ont déclaré publiquement qu'il était impatient de normaliser les liens avec les Israéliens et qu'il cherchait à rejoindre les soi-disant « accords d'Abraham ».

Le gouvernement syrien a été pris en flagrant délit d'utilisation d'une carte de la Syrie où manque le plateau du Golan, occupé illégalement. Israël a clairement indiqué qu'il refuserait non seulement de restituer le territoire du plateau du Golan qu'il a officiellement annexé et qu'il occupe depuis 1967, mais qu'il conserverait le territoire saisi en décembre 2024. D'autant plus étonnant qu'al-Shara'a a été appelé Abou Mohammed al-Jolani – ce qui signifie du Golan – pendant la majeure partie de sa vie publique ; pendant son mandat de commandant de Daech, puis de chef de la branche syrienne d'Al-Qaïda.

On peut noter qu'en tant que chef de Jabhat al-Nusra, al-Shara'a a été soutenu par Israël. Les combattants d'al-Nosra ont reçu des armes, des fonds et un soutien médical dans les hôpitaux de campagne israéliens.

De nombreux Syriens pensaient qu'al-Shara'a adopterait une position propalestinienne. Aujourd'hui, la réalité s'installe : le nouveau gouvernement de Damas n'est pas seulement neutre à l'égard de la Palestine, il tient déjà des pourparlers avec Israël, refuse de défendre son propre territoire et signale à plusieurs reprises son intention de trahir la cause palestinienne.

Ceci à un moment où près de 2 millions de Palestiniens meurent lentement de faim à Gaza et au cours d'un génocide en cours.

Pendant ce temps, le Yémen continue d'intensifier ses efforts pour défendre le peuple palestinien à plus de 2000 km de distance.

La position des communistes européens

Les communistes européens ne tombent pas des nues. Notre compréhension profonde du rôle du parti Baas, depuis les années 70, nous a fait comprendre qu'une véritable révolution avait lieu en Syrie. Nous savions donc que l'intervention d'une force comme celle d'al-Shara'a, ne pouvait être que d'origine impérialiste. En suivant l'itinéraire de ces dirigeants depuis Daesh jusqu'au mois de novembre 2024, on savait qu'ils n'étaient pas porteurs de progressisme ni de soutien à la Palestine.

Il reste au peuple syrien à faire la clarté, à se débarrasser de ses ennemis, à renouer le front de résistance qui d'Iran à la Palestine permet de tenir tête et de battre le sionisme et ses alliés.

Pour les communistes en Europe, il faut démasquer la connivence entre le régime impérialiste de la France et de l'UE et les forces contre révolutionnaires en Syrie.

Vive la lutte révolutionnaire du peuple palestinien !
Vive la lutte révolutionnaire du peuple syrien !
Vive la solidarité révolutionnaire des luttes populaires !
Vive le communisme !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article