Gaza: cinq journalistes d’Al Jazeera tués dans une frappe israélienne

Publié le par FSC

Par Roland RICHA
Avec les agences de presse du 11 août 25
 
Le journaliste martyr Anas al-Sharif

 

Al Jazeera a annoncé la mort de cinq de ses journalistes dimanche 10 août 25 lors d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza, dont un reporter bien connu des  téléspectateurs que l’armée israélienne a reconnu avoir ciblé, le qualifiant de « terroriste ».
Au moment où le gouvernement israélien se montre déterminé à mettre en oeuvre son nouveau plan d’opération dans le territoire palestinien dévasté et affamé par 22 mois de guerre, la chaîne basée au Qatar a fait état de « ce qui semble être une attaque ciblée israélienne » sur une tente utilisée par ses journalistes à Gaza-ville, devant l’hôpital al-Chifa.
Elle a fait part du décès de ses correspondants Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que des cameramen Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa.


Leurs noms s’ajoutent à la liste des près de 200 journalistes tués, selon Reporters sans frontières, depuis le 7 octobre 2023.
Anas al-Sharif, 28 ans, était l’un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien le conflit à Gaza.
L’armée israélienne a confirmé l’avoir ciblé, le qualifiant de « terroriste » qui « se faisait passer pour un journaliste ».
Dans ses derniers messages postés sur X dimanche, Anas al-Sharif faisait état d’« intenses bombardements israéliens sur le territoire palestinien » et avait diffusé une courte vidéo montrant des frappes sur la ville de Gaza.
Un texte posthume que le journaliste avait écrit en avril en cas de décès a été publié sur son compte lundi matin, où il appelle à « ne pas oublier Gaza ».


En juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait accusé l’armée israélienne de mener « une campagne de diffamation envers le journaliste en le présentant dans des messages en ligne comme un membre du Hamas. »
« La tendance d’Israël consistant à qualifier les journalistes de militants sans fournir de preuves crédibles soulève de sérieuses questions sur ses intentions et son respect de la liberté de la presse », a dénoncé Sara Qudah, directrice régionale de l’organisation basée à New York dans la nuit de dimanche à lundi.
« Les journalistes sont des civils et ne doivent jamais être pris pour cible. Ceux qui sont responsables de ces meurtres doivent rendre des comptes », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Plus généralement, la presse internationale n’est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien depuis le début du conflit.
Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués (en « embed ») avec l’armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.
La presse internationale travaille en s’appuyant sur des journalistes et correspondants locaux, qui ont payé un lourd tribut au conflit.

 

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