50e congrès CGT : Contribution de Jacky OMER, section retraités CGT des cheminots de Marseille.

Publié le par FSC

50éme CONGRES DE LA CGT A TOULOUSE.

Contribution de Jacky OMER, section retraités CGT des cheminots de Marseille.

 

Voila 43 ans que je suis syndiqué, j’ai eu plusieurs responsabilités syndicales et d’élu. Ancien secrétaire général du syndicat des cheminots d’Ivry S/Seine, secrétaire d’UL de Paris 13, ma contribution est personnelle et transmise à ma section et FD. A la lecture des différents documents préparatoires mon analyse, concernant ce 50éme congrès confédéral, qui se tiendra dans la ville rose du Sud-ouest, est très critique et m’inquiète dans sa globalité.

1) les documents manquent, comme lors du congrès précédent, de lisibilité et n’inspire pas à un

renforcement de notre organisation, faute de véritables revendications à l’exemple du SMIC, pas de montant fixé, point II 241,

 

2) l’objectif de 1 million d’adhérents ou en est-il ? La barre est en dessous des 500 000 avec les

retraités. Cela n’est pas du au hasard,

 

3) le bilan réel n’est pas fait, plusieurs raisons à cela, l’abandon de nombreux repères depuis

1995 pour aller vers un syndicalisme rassemblé sous l’idéologie dominante réformiste et obtenir ainsi notre adhésion à la CES,

 

4) le manque de tactique et de convergences des luttes ont conduit à l’épuisement et au

renoncement. Parmi celles-ci, les cheminots payent cher celle de 2007 avec la décote et, qui de plus, met un frein important aux recrutements de jeunes à statut,

 

5) notre stratégie de rassemblement de sommet s’est soldée par des défaites qui ont constitué un

tournant important dans la lutte de classes au profit de la classe dominante, comme n’a pas manqué de le souligner Warren Buffet 3éme fortune mondiale,

 

6) le syndicalisme rassemblé et d’accompagnement fait parti de ces mauvais choix de stratégie

qui aura amené le monde du travail à aller de reculs en reculs et à s’enfoncer de plus en plus profondément dans une paupérisation générale et casse de notre potentiel industriel. Il faut une stratégie qui s’appuie sur une orientation de lutte de classes avec comme revendication la socialisation des moyens de production et d’échanges. C'est d'ailleurs ce qu’ont fait les Fralib et que revendiquaient les PSA et Sea France…. ?

 

Sur nos ambitions, concernant la démocratie syndicale, celle-ci est en danger surtout avec l’ajout d’annexes au statut ce qui amènera notre CGT à être gérée comme une entreprise et permettre d’écarter les camarades contestataires. Il faut rejeter ces annexes. Au point II.246. il est écrit : « …avec la démocratie sociale » cette ambition revendicative s’inscrit dans cette panoplie de repères qui ont été effacés pour répondre aux orientations de la CES afin de ne plus parler de démocratie ouvrière et de retirer du dictionnaire militant le terme « ouvrière » et ce pour plusieurs raisons :

- au vue de la future CEC, celle-ci sera composée au 2/3 de cadres,

- cette faute de langage profite aux médias et au MEDEF qui se font un malin plaisir de baptiser les

responsables syndicaux de "partenaires sociaux",

- à cette étape du langage nous en sommes (ILS) arrivés à rayer les termes classe ouvrière et lutte de

classes. Comme si il n’y avait pas une classe dominante et celle des exploité(e)s !!

 

Nous devons refuser à ce congrès de perdre notre identité CGT et de devenir comme les autres OS

réformistes que des simples « facteurs »des orientations de l’union européenne qui trouve ses appuis sur la CES ? La proposition de résolution au point I.117 : « … l’exigence d’une Europe sociale en contribuant à des mobilisations » ou au point II.265. « La CGT agit pour réorienter la politique européenne vers l’Europe sociale », sont claires à ce sujet.

 

Depuis le traité de Rome, en 1957, l’Europe a été construite que pour les intérêts du grand capital et nous refusons de la combattre, le TCE en 2005 en est un exemple tout comme ce fut le cas pour le TSCG, le MES et la règle d’or.

 

Proposition de modification sur ces points : « la CGT agit…pour combattre cette Europe qui n’est faite que pour les intérêts des banques et du capital, au détriment du peuple et de nos services publics ».

 

Point II.264. Pour une construction européenne solidaire….internationales. La aussi s’est se faire plaisir que d’écrire cela. Quelles luttes et tactique développées par la CES en 2003, 2007, 2010 ?

 

Une journée éphémère comme le 14/11/2012 et point. Cette stratégie internationale est sans lendemain et est à l’image de la position confédérale vis à vis de la Syrie et des interventions armées de la France à l’étranger. Notre adhésion à la CSI, obédience du Vatican et de la CIA, nous contraint à oublier notre position anti coloniale.

 

Proposition : la CGT de doit plus être adhérente de la CES et de la CSI, ces confédérations détruisent notre identité de classe.

 

Transport, un des points qui m’interroge le plus est le II.266. « La CGT considère urgent de définir les services publics en Europe….au moyen d’une directive cadre sur les services publics ».

 

Le terme employé, nouvelle directive est douteux ! Par la suite, définir au lieu d’exiger pose questions ?

 

A ce sujet, je marquerais un temps d’arrêt en particulier, pas besoin de chiffon rouge, sur celui des TER à la SNCF.

 

La politique définie par les traités européens casse nos transports publics en France et principalement la SNCF. Dernièrement au CESE (conseil économique, sociale et environnemental) T.Lepaon, certainement futur secrétaire général de la CGT, a été le rapporteur d’un avis positif à l’ouverture à la concurrence des services ferroviaires régionaux de voyageurs, les TER !

 

A la séance du 27 juin 2012, T.Lepaon après avoir joué ironiquement sur le terme chiffon rouge, page 13, pour imager l’arrêt d’urgence de l’activité dans l’entreprise, n’a pas manqué de rajouter : « « …j’ai personnellement considéré…….qu’il était possible, et même utile, de dépasser le stade de la réaction allergique afin de clarifier les idées en affrontent la réalité » !

 

Il termine par : « …il faut bannir autant l’attentisme que la précipitation. Brûler les étapes, c’est risquer d’aller dans le mur, mais à trop jouer la montre, on peut aussi louper le train et rester sur le quai de la gare ».

Alors est-il le simple lecteur de l’avis d’un audit ou se positionne-t-il? Il faut noter aussi que le représentant CGT, CFDT, CFTC et autres CGC ont voté pour cet avis!

 

Voila bien un avis contraire aux points II.253, 254, 255 et 256 qu’il va devoir gérer. Les cheminots se sont battus contre le traité de Maastricht contre les différents paquets ferroviaires, principalement en 1995, quand B.Thibeault était le SG de la fédération CGT des cheminots. Désormais ils vont devoir se battre contre ce nouveau paquet franco-français du CESE qui attend l’aval de l’Etat. Comme le dit LePaon, (vive Ponce pilât), « .. .Ce sera à l’Etat de décider d’une telle initiative… ». Privatisation, concurrence libre et non faussée et TCE, obligent. La lutte sera dure, ces derniers jours T.Lepaon déclarait dans l’Humanité du 28/02, par rapport à l’action du 5 mars: « …cette action n’est pas dirigée contre le gouvernement Ayrault … » !

 

Comment défendre réellement les services publics à partir de tels propos ?

 

Voila ce qu’est certainement la nouvelle revendication : « …définir les services publics européen », (au service du capital) !

 

Je demande une intervention des délégués de ma fédération au 50éme congrès sur les points précités, dénoncer et condamner cet avis donné au CESE et revendiquer : «… la défense de nos services publics et de leur unicité ». Cette année sera celle du 70éme anniversaire du programme du CNR, mémoire à Benoit Frachon et à Pierre Sémard.

Publié dans CGT 50e CONGRES

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