Dans l'école aussi ça résiste!

Publié le par FSC

Toutes et tous en grève le jeudi 14 novembre pour l’abrogation de la réforme des rythmes scolaires


La réforme des rythmes imposée par le ministre Peillon est une vraie catastrophe. Cela ne surprendra personne dans le département des Hauts-de-Seine où bon nombre de collègues ont participé à la lutte du printemps dernier contre le décret, émaillée de six jours de grève. La réalité, pour les 20 % de communes qui expérimentent en ce moment la "réforme" est conforme aux prévisions. Elle va à l’encontre des intérêts des enfants et de l’ensemble des personnels (territoriaux et enseignants) et des usagers (notamment des parents salariés).

 

Ma commune est pauvre, mon péri-éducatif aussi…

 

En faisant glisser les missions d’enseignement de l’Education nationale vers les communes, la réforme aggrave les inégalités territoriales déjà existantes ; elle créée aussi une confusion entre activités scolaires et périscolaires (locaux, activités…). Le coût de la réforme est très important. La commune des Lilas, en Seine-Saint-Denis, l’a récemment estimé entre 400 000 et 600 000 euros. La municipalité de Gennevilliers estime aujourd’hui à 3 000 € par enfant les services complémentaires extrascolaires qu’elle propose. L’aumône ministérielle liée à la réforme est, elle, de 45 €… Depuis des années, les municipalités se voient accorder par l’Etat, sous prétexte de décentralisation, de nouvelles charges sans transfert de moyens. La suppression de la taxe professionnelle les a déjà rendues exsangues ; ce nouveau désengagement de l’Etat constitue une nouvelle charge écrasante que nombre de communes ne pourront financer dans la durée. En clair, une partie de la journée de classe, via les temps péri-éducatifs est, partout où le décret s’applique, à la charge des communes. Qui va payer ? Inévitablement ce seront les usagers, soit directement, avec des activités payantes, soit indirectement, avec les impôts locaux. Par exemple, la ville de l’Ile-Saint-Denis, en Seine- Saint-Denis, en bon élève enthousiaste, a décrété le paiement des activités péri-éducatives pour l’ensemble des élèves de maternelles. C’est une remise en cause de la gratuité scolaire. Les dispositifs sont différents d’une commune à l’autre voire parfois au sein d’une même commune lorsque l’on fait appel à des associations qui ont des moyens. C’est dessin ici, rassemblement dans la cour là, goûter prolongé ailleurs ou encore atelier payant de danse dans certains endroits huppés.

 

Un état des lieux global : des élèves et des personnels fatigués

 

Les témoignages des enseignants, des personnels municipaux, des parents concordent pour décrire une dégradation sans précédent des conditions de travail et d’apprentissages. Toutes les remontées, notamment au travers d’une enquête menée par la CGT Educ’Action, font état d’écoles noyées dans le périscolaire et d’activités morcelées.

 

Quel est le bilan ?

 

pour les élèves, plus de fatigue, car plus de temps de présence en structures collectives ; de multiples intervenants saucissonnant les projets pédagogiques et les rendant illisibles ; 

pour les enseignant-es, un élargissement de la semaine de travail, sans que le salaire ne soit modifié, avec des coûts supplémentaires de transports ; cela entraînera si l’on n’y met pas un terme un accroissement des amplitudes horaires et des postes avec des coupures ; 

pour les personnels municipaux, une remise en cause non concertée des horaires de travail, des profils de postes, de la nature des activités du mercredi ; en particulier, les animateurs ont leurs conditions de travail aggravées par l’application dérogatoire du décret « jeunesse et sport ».

 

La CGT Educ’Action réclame encore et toujours :
l’abrogation du décret

 

 

Mis en difficulté, le ministre défend mordicus sa réforme. Seule la lutte déterminée des personnels pourra lui démontrer son erreur et permettre de voir disparaître définitivement un état des lieux pire que celui d’avant. C’est pourquoi, avec SUD-Education, le SNUDI-FO, la CNT, la FAEN, mais aussi les organisations syndicales des personnels territoriaux CGT, FO et Solidaires, la CGT Educ’Action appelle à la grève jeudi 14 novembre.
 
une autre réforme qui :

 

  • Résulte d’une large concertation avec l’ensemble des acteurs de l’École ;
  • Supprime l’APC et marque la reprise en main de la difficulté scolaire par des enseignants spécialisés ;
  • Garantisse la réelle gratuité de l’école et le cadrage national de ces rythmes ;
  • N’entraîne pas une régression des droits et des conditions de travail des personnels ; dans le respect des métiers et des fiches de postes des personnel, sans aggravation de l’annualisation du temps de travail des animateurs ;
  • Combatte les vraies raisons de la fatigue des élèves : classes surchargées, bâtiments non adaptés, temps en collectivité très long, ennui des apprentissages vides de sens, programmes réactionnaires de 2008 ;
  • Mette fin à la semaine de 4 jours de Darcos et rétablisse les 26 heures pour tous les élèves ;
  • Déconnecte le temps des élèves (26h) de celui des enseignants (18h) ;
  • Investisse dans les écoles : limitation des effectifs, remise en état des locaux ;
  • Supprime le zonage des vacances et respecte l’alternance stricte 7 semaines de classe et 2 semaines de vacances. Nous pouvons gagner !

A Aubervilliers (93), à Toulouse (31), à Ris-Orangis (91) des journées de grève ont déjà eu lieu en octobre. Dans de nombreux départements, des actions locales auront lieu les 12 et 13 novembre, pour préparer la grève nationale du 14 novembre. La pression monte partout, des élus, des chrono-biologistes dénoncent aussi le funeste décret. Des communes rurales ont suspendu son application ou annoncé qu’elles ne le mettraient pas en place en 2014.

 

Alors toutes et tous en grève jeudi 14 novembre !

Assemblée générale à 9h00 à la Bourse du travail de Gennevilliers (5 rue Lamartine, station de métro Les Agnettes, ligne 13)

Manifestation 14h30 à Paris (RER Luxembourg)

Publié dans Luttes - actualités

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