Hôtel-Dieu : le personnel empêche le déménagement de lits en médecine interne
Des membres du comité de soutien des urgences de l’Hôtel-Dieu à Paris ont bloqué vendredi matin une tentative de déménagement d’une vingtaine de lits d’un autre
service, celui de médecine interne, a-t-on appris auprès de la CGT.
"Les membres du comité de soutien se sont rassemblés aux portes de l’hôpital pour empêcher le déménagement prévu en catimini de 17 lits du service de médecine
interne, un des services d’aval des urgences", a indiqué le syndicat CGT de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un SMS envoyé à la presse.
"Nous avons décidé de bloquer cette opération de démantèlement afin que l’hôpital du centre de Paris continue à soigner en toute sécurité", ont indiqué par ailleurs
dans un communiqué quelques membres du personnel soignant, dont le Dr Gérald Kierzek, l’urgentiste qui mène la résistance contre la fermeture des urgences du plus vieil hôpital
parisien.
La direction de l’AP-HP et les responsables de la communauté médicale, qui ont un projet de reconversion de l’Hôtel-Dieu en "Hôpital universitaire de santé
publique", dépourvu de lits, ont fait procéder depuis quelques mois à un déménagement progressif de plusieurs services de l’établissement.
Ils avaient décidé de fermer en dernier le service d’accueil des urgences le 4 novembre prochain. Mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a décidé, le mois
dernier, de repousser la date de fermeture à une date indéterminée, que l’on suppose postérieure aux élections municipales de mars 2014, ce conflit prenant un tour très politique.
La CGT et le Dr Kierzek ont interprété cette décision comme une prise en compte de leurs arguments pour conserver à l’Hôtel-Dieu une part d’hospitalisation classique.
Jeudi, la plus haute autorité médicale de l’AP-HP, le Pr Loïc Capron, président de la Commission médicale d’établissement (CME), a adressé par communiqué une mise
en garde contre le risque sanitaire qu’il y aurait à ne pas fermer ces urgences rapidement, étant donné qu’il n’y a pratiquement plus de services d’aval (pour soigner les patients après leur
passage aux urgences), à l’exception du service de médecine interne.
Les opposants à la fermeture estiment au contraire qu’en cette période de canicule, "la nécessité du maintien des urgences avec ses lits d’hospitalisation à l’Hôtel-Dieu, apparaît plus que jamais comme essentielle".
Source : (02-08-2013 - Avec les agences de presse)