Lettre d'Annie LAcroix-Riz à la direction du SNESUP-FSU

Publié le par FSC

Le 16 Octobre, Thierry CADART, Secrétaire général, Sgen-CFDT, Luc CHEVALIER, Secrétaire général, SE-UNSA, Yves MARKOWICZ, Co-secrétaire général de Sup Recherche-UNSA, Gilles MOINDROT, Secrétaire général, SNUIpp-FSU
Jean-Baptiste PRÉVOST, Président, UNEF, Stéphane TASSEL, Secrétaire général, SNESup-FSU, ont envoyé une lettre ouverte-supplique au ministre de l'Education pour lui demander poliment d'aménager leur réforme-casse du recrtuemetn des enseignants.

Voici le courrier d'Annie LAcroix-Riz (snesup et membre du FSC) à la direction du SNESup :

Chers camarades,

On ne peut qu'être sidéré du ton et du fond de cette supplique révérencieuse adressée à la ministre (pardon, à nos ministres) de tutelle, et que je ne crois pas avoir reçue du Snesup lui-même (mais peut-être ce courrier m'a-t-il échappé).

Ce texte est émis en compagnie d'organisations, de personnels et d'étudiants, dont la contribution à l'échec de notre mouvement de l'an dernier a été éminente, sachant qu’à cette date rien  n'est venu améliorer à cet égard leur lourd bilan. Et, si j'ai bien compris, il n'a pas préalablement été communiqué à la FSU et au SNES, qui, s’ils en ont été avisés, ne l’ont pas signé (ce serait tout à leur honneur). Cette absence est d'autant plus étonnante que le Snesup a grandement veillé, également l'an dernier, à ne pas indisposer notre fédération et son syndicat le plus important ‑ vu l'ampleur des désaccords avec eux sur la "masterisation" et les illusions qu’ils entretenaient parmi leurs adhérents sur  "la revalorisation de la condition enseignante" via le miracle du "niveau M2" ou l’allongement du temps d’études avant concours.

Nos ministres ont curieusement « choisi de publier le 28 juillet dernier, contre l’avis de nombreuses organisations syndicales, de structures institutionnelles et de personnalités, les décrets statutaires portant sur le recrutement des enseignants en imposant la place du concours en deuxième année de master et actant la mise en extinction des IUFM ». Il est fort aimable de leur signaler leur choix contestable, et de nous laisser croire, à nous, les personnels, que nous allons obtenir satisfaction maintenant que nous sommes plus gentils, plus respectueux, et que nous allons cesser de les irriter sottement comme l’an dernier.

Trêve d’ironie. L’obsession d’une « unité » mal comprise – unité qui désormais s’opère hors fédération alors que l’an dernier le Snesup  a longtemps réclamé le « report » des « réformes » (ou ne s'est pas clairement prononcé) pour ne pas déplaire à notre fédération – nous mène à l’impasse dans la mesure où cette « unité » se borne à être celle de la capitulation. Bref, nous suivons l’exemple de l’idylle Thibault-Chérèque qui, à ma connaissance ne s'est pas traduite par autre chose que des visites à l’Elysée, plus ou moins médiatisées (ah, et, c’est vrai, par l’introduction, a-t-on appris aujourd'hui, du nom du secrétaire général de la CGT au Who’s who, ce qui ne manquera pas d’émouvoir au plus profond les militants qui ont fait la grande CGT de 1936 et de 1945). Les salariés n’ont à cette date ressenti aucun effet bénéfique de la ligne dans laquelle des directions syndicales naguère combatives se complaisent, pas plus que leur sort n’a été amélioré par les « journées » destinées à les user et à les décourager, démonstration faite amplement entre l’hiver et l’été derniers.

Je rappelle pour mémoire que nous n'avons pas obtenu satisfaction parce que notre mouvement n'était pas assez ample, et précisément parce qu’il n’était soutenu ni par les signataires de la supplique, ni, c’est vrai, par notre fédération (et son syndicat le plus important). Tout ceci est-il de nature à mener les personnels au succès? Nul ne peut le croire, et on voudrait bien comprendre où le syndicat conduit ses mandants en pratiquant cette surenchère dans la capitulation contre laquelle il faut réagir de tout urgence.

 

Amitiés syndicalistes,

 

Annie Lacroix-Riz

 

PS. Le texte du 16 octobre est-il une des étapes vers l’adhésion à la confédération européenne des syndicats à la journée de laquelle on nous a récemment appelés à participer (en faveur d’un « travail décent »)? Vieille militante UA, et habituée des manifestations, j’avoue avoir jugé inutile de participer à pareille mascarade, comme beaucoup de mes camarades, semble-t-il.

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