Mardi 9 Octobre 2012: Tous au salon de l’auto avec les PSA Aulnay !
Editorial du bulletin de la CGT Ingénierie Renault-Lardy :
Mardi 9 octobre 2012, une journée d’action et de mobilisation européenne pour le développement de l’industrie et de l’emploi est organisée. Dans ce cadre, deux initiatives sont organisées à Paris : un rassemblement le matin devant le Salon de l’Auto (Porte de Versailles) à l’initiative des syndicats de PSA-Aulnay et qui regroupera des syndicats de l’automobile (PSA, Renault, sous-traitants) ; l’après-midi, une manifestation (Place d’Italie à Montparnasse) qui regroupera toute l’industrie. La CGT Renault-Lardy appelle à la grève pour se joindre à ces deux mobilisations.
Sur l’emploi, il y a vraiment urgence !
Plus de 3 millions de chômeurs, totalement privés d ’emploi, 6 millions de travailleurs en sous-emploi ou en situation de précarité, 8 millions de travailleurs vivant en dessous du seuil de pauvreté.
Malgré cela, le patronat poursuit sa politique de casse de l ’emploi. Et les plans sociaux se multiplient dans tous les secteurs d ’activité, auxquels s ’ajoutent les fins de contrats précaires (CDD, Intérim), qui représentent la grande majorité des inscriptions au chômage. Sans compter les licenciements déguisés dans les 900.000 « ruptures conventionnelles » annuelles.
Aulnay : un début ou une menace brandie ?
Depuis l ’annonce de la suppression de 8.000 emplois chez PSA et de son projet de fermeture de l ’usine d ’Aulnay, PSA apparaît comme la pointe avancée de la remise en cause du droit vital à un emploi.
Ce qui amène le quotidien « Le Monde » de mardi à poser à haute voix la question que beaucoup de travailleurs de l ’automobile ont en tête : « Une digue a-t-elle sauté en Europe ? Après l ’annonce par PSA Peugeot Citroën, en juillet, de la fermeture de son usine d ’Aulnay-sous-Bois en 2014, ainsi que l ’arrêt d ’une ligne de production à Rennes, tous les constructeurs généralistes présents en Europe semblent tentés de suivre. »
Une hypothèse qui renvoie à la réponse de Carlos Ghosn, en avril, au journal « Les Echos » : « Nous pouvons arriver à gérer nos surcapacités européennes à moyen et long terme, si et seulement si aucun constructeur ne se lance dans une restructuration. Si un le fait, il forcera les autres à le suivre. Il faut que tout le monde soit sur un pied d ’égalité ».
C ’est exactement la position que défend Sergio Marchionne – patron de Fiat-Chrysler et président de l ’Association des Constructeurs Automobiles Européens (ACEA). Lui qui estimait, en janvier, que l ’Europe a besoin de détruire 10 à 20% de ses capacités de production !
Fermeture… ou chantage à la fermeture pour imposer la régression sociale
A l ’opposé, les responsables de Volkswagen expliquent que « le débat sur les surcapacités n ’est pas le bon. Le débat doit porter sur la compétitivité industrielle. »
Cette « compétitivité » au nom de laquelle tous les constructeurs veulent imposer encore plus de flexibilité, l ’augmentation de la charge de travail, le blocage ou la baisse des salaires. Avec à la clef une spirale de concessions sans fin, sous prétexte que ce serait le seul moyen de ne pas décider la fermeture de telle ou telle usine.
Chez Renault, le son de cloche est le même que VW. C. Tavares, lors du dernier CCE extraordinaire, a écarté une fermeture de site mais a bien insisté sur les gains nécessaires en flexibilité et en « compétitivité », tout comme C. Ghosn hier dans une interview au Figaro.
C ’est exactement l ’enjeu de la « négociation » portant sur la « compétitivité » de Renault France, qui s ’est engagée en juillet et devrait aboutir, dès octobre, à la signature d ’un nouvel « accord » dont le texte n ’a pas encore été présenté aux syndicats.
A l ’usine de Sevelnord (filiale PSA), c ’est ce type d ’accord que viennent de signer la CGC, FO et SPI/GSEA. Il va imposer le prêt des travailleurs de l ’usine hors métallurgie en cas de sous-activité, l ’organisation du temps de travail sur un cycle de plusieurs semaines avec 3, 4, 5 ou 6 jours par semaine, un rattrapage quotidien non payé de 21 minutes décidé 2 heures avant la fin du poste au cas où la production journalière ne serait pas atteinte, l ’obligation de prendre les congés d ’ancienneté sur l ’année et pas étalés, la perte de jours de RTT, le blocage des salaires sur 2 ans…
A Lardy et dans l’ingénierie, les baisses d’effectif sont obtenues jusqu’à maintenant par les départs à la retraite ou en GPEC non remplacés. Mais ce qui nous attend à coup sûr, ce sont bien des attaques sur les salaires, les conditions de travail, le temps de travail, les congés, etc. et tout ça, au nom de la « compétitivité ».
Ce n’est pas le coût du travail qui est en cause mais la rémunération du capital
Contrairement à ce que prône le patronat, ce ne sont ni le « coût du travail », ni la « rigidité du marché du travail » qui plombent la compétitivité des entreprises.
Ce sont les travailleurs qui créent toutes les vraies richesses par leur travail. Ce qui est en jeu dans la « guerre » que le patronat a déclaré aux salariés, c ’est seulement la répartition des richesses entre le capital et le travail. La part des salaires dans les richesses créées est aujourd’hui plus faible qu ’à la sortie de la guerre !
Alors que la rentabilité des entreprises est en hausse, le chômage explose et le pouvoir d ’achat s ’effondre !
Alors, pour exiger l’arrêt des suppressions d’emplois, sans devoir céder au chantage des accords de compétitivité,
C ’est MAINTENANT et TOUS ENSEMBLE qu ’il faut reconstruire un rapport de force.
Mardi 9 octobre 2012 , Tous Ensemble, salariés de Renault, de PSA et des sous-traitants,
Manifestons au Mondial de l ’automobile à Paris