PSA : une grève solide

Publié le par FSC

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Lettre d'information n°10
18/03/2013
 
A LA UNE
 

Une grève solide

Un des moments importants de la grève a été quand nous avons organisé la distribution de l'argent de la caisse de grève.
L'assemblée générale avait discuté de la façon de répartir cet argent venu de la solidarité du monde du travail. Unanimement les grévistes ont décidé de verser une somme même à ceux qui n'ont fait qu'une ou deux semaines de grève. Ainsi tous les grévistes ont pu avoir un versement. Et ceux qui ont fait quatre semaines ont reçu 800 euros. De quoi tenir.
En plus, la distribution s'est faite dans une organisation impeccable et sous les caméras de télévision. Tous les travailleurs qui nous ont soutenu ont pu voir en direct que leur argent est arrivé dans les bonnes poches. Et par cette lettre, nous tenons une nouvelle fois à remercier tous ceux qui ont tenu à apporter leur soutien financier, aussi petit soit-il.
La force de notre grève c'est notre détermination, mais aussi notre organisation collective. La grève est l'œuvre de chacun, chacun y participe, chacun décide avec les autres en assemblée générale. Cette organisation nous soude et nous rend plus fort. 
Rencontre avec le directeur de cabinet de Michel Sapin au Ministère du Travail.
Au tout début de mars, après avoir rencontré plusieurs fois le faux médiateur envoyé par le gouvernement -ce facilitateur qui ne facilite rien- nous avons décidé d'aller directement demander des comptes au  ministère du travail. L'accueil a été particulièrement peu chaleureux. Beaucoup de CRS, matraques à la main, nous attendaient. Une délégation a quand même été reçue par le directeur de cabinet de Sapin. Celui-ci a été très clair : le gouvernement ne nommera pas de médiateur pour ne pas mettre la direction de PSA en difficulté. En effet, nommer un médiateur obligerait PSA à le refuser car pour le patron il n'est pas question de rouvrir des négociations. Nous ne nous faisions pas d'illusion sur la perspective de ce médiateur. Mais en revanche, l'attitude du gouvernement a été une leçon pour beaucoup d'entre nous. Ce qui a été traduit clairement par le slogan «  Gouvernement PS...A. Ministère Peugeot » 
Visite surprise à l'UIMM avec occupation
PSA veut faire de la fermeture de l'usine un exemple pour tous les patrons. C'est pour cela qu'il résiste au maximum pour ne pas céder, quitte à perdre beaucoup de voitures. L'attitude complice du gouvernement montre que notre grève les inquiète. C'est aussi pour cela que chaque coup que nous portons est important.
Alors vendredi 8 mars, déjouant la  surveillance constante des services de police, nous avons investi par surprise le siège de l'UIMM. Nous nous sommes installés dans ces somptueux locaux. On a vu le luxe qui s'étale jusque dans les pissotières de ces messieurs. Mais quel dommage, on n'a pas trouvé leur caisse noire ! Et c'est dans la salle de réunion de ces patrons licencieurs que nous avons tenu notre propre assemblée générale.
Quand les gendarmes mobiles sont venus nous déloger, c'est fièrement et en manifestation que nous sommes partis, savourant notre victoire et leur manque de réactivité. 
La direction vide les chaines, mais ne trouve pas assez de volontaires pour aller à Poissy
La semaine dernière la direction a voulu saper le moral des grévistes en vidant totalement les chaines de production. La direction voudrait nous faire croire qu'elle n'a plus besoin de la production d'Aulnay. Mais même les chiffres de volontaires qui partent à Poissy montrent que ce n'est pas si facile pour elle. Seuls 180 travailleurs se sont portés volontaires. Et certains sont déjà revenus, écœurés par les conditions qu'ils trouvent là-bas.
Alors, notre grève continue à gêner la direction, non seulement dans sa production, mais surtout par la démonstration que nous faisons qu'il est possible de combattre un patron comme PSA. 
Les minoritaires c'est eux !
La direction a convoqué un CCE extraordinaire le lundi 18 mars. Comme elle ne peut toujours pas faire passer au vote son plan de 11 000 suppressions d'emplois (car les délais légaux ne sont pas finis), elle veut faire voter aux 20 élus du CCE son projet d'accord, même si pour le moment elle ne peut le mettre en application. Pourquoi ce cinéma ? D'abord, pour tenter de se protéger d'attaques juridiques futures et surtout pour tenter de faire croire à l'opinion publique que son projet d'accord rencontre un soutien majoritaire de syndicalistes et que les salariés, grévistes ou non, sont minoritaires et isolés.
Les travailleurs en grève ont décidé de contre attaquer. Nous avons fait circuler une pétition contre ce projet qui a recueilli en deux jours (car l'usine était fermée à cause des intempéries une partie de la semaine) près de 1000 signatures. Nos camarades non grévistes ont largement participé à son succès. C'est aux travailleurs concernés par le plan de suppressions d'emplois de décider s'ils veulent de l'accord de la direction. Ce n'est pas aux 20 élus du CCE de décider à leur place.
 
Et nous comptons bien venir très nombreux manifester devant le siège
ce lundi 18 mars.  
Tous ceux qui veulent nous soutenir sont les bienvenus :
13h30 au 75 avenue de la grande armée.
 
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