Snuipp-FSU Paris : Non aux "nouveaux" rythmes scolaires dès 2013 à Paris !
La grève du 22 sera encore plus massive et historique avec plus de 90% d’enseignants grévistes. Sur 447 écoles recensées à ce jour sur les 662, 318 seront fermées ! MAJ au 21/01 à
9h
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Le Maire de Paris vient d’annoncer, en marge de ses vœux, sa décision de mettre en place la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013.
L’Hôtel de Ville de Paris n’a jamais autant ressemblé à une tour d’ivoire. M. Delanoé est bien éloigné de la réalité des écoles parisiennes sinon il ne se fourvoierait pas dans une telle
décision contestée par une large majorité d’enseignant-es et de parents d’élèves.
Même les chronobiologistes comme Claire Lecomte se montrent très critiques envers les propositions ministérielles de réforme de la semaine scolaire.
Pour le SNUipp-FSU, après la manifestation unitaire qui a rassemblé un millier d’enseignant-es le 19 décembre, la mobilisation importante des enseignant-es doit s’amplifier et ce sous toutes ses
formes : réunions avec les parents d’élèves, adresse aux élu-es parisien-nes, participation massive aux AG unitaires organisées dans tous les arrondissements du lundi 14 au vendredi 18
janvier…
L’intersyndicale parisienne appelle les enseignants parisiens à se mettre massivement en grève mardi 22 janvier pour faire reculer le ministre et le Maire de Paris.
L’abandon de la réforme est une nécessité pour qu’enfin s’ouvre un vrai débat sur l’école pour qu’elle se transforme vraiment. Nous sommes à un tournant historique, les élèves dont nous avons la
charge ne peuvent se permettre de le rater, les enseignants non plus !
Cette réforme accroitrait les temps péri-scolaires des élèves parisiens alors que la réalité aujourd’hui est loin d’être satisfaisante. Au delà de quelques écoles vitrines, on constate une
absence de formation des surveillants, un statut précaire pour une grande partie d’entre eux, un non-remplacement des absences et un « turn-over » important, un criant manque de
locaux... Même l’académie de Paris reconnait qu’il y a des progrès à faire...
Comment le Maire peut-il croire que la Ville sera prête en 5 mois pour organiser plus que ce qu’elle n’arrive déjà pas à faire aujourd’hui ? Il manque déjà de nombreux candidats pour
pourvoir les postes actuels d’animateurs. Au lieu d’engager une réflexion sur ces difficultés de recrutement, le gouvernement envisage de dégrader les normes actuelles d’encadrement du
péri-scolaire.
Pourquoi la Ville de Paris n’a-t-elle pas adopté la même prudence que les autres communes qui ont déjà annoncé la demande de report de l’application de la réforme à la rentrée 2014 ?
Les pressions politiques ont dû être fortes pour que le Maire de Paris prenne le risque de subir le même camouflet que le Ministre avec le très large rejet de son projet de décret au conseil
supérieur de l’éducation du 8 janvier où seuls 5 voix sur 97 se sont prononcées en faveur du décret. Le SNUipp au sein de la FSU a voté contre ce texte inacceptable.
Plus largement, pour le SNUipp-FSU, l’articulation scolaire / péri-scolaire est indispensable mais doit s’effectuer dans le respect des compétences de chacun. Le projet de décret prévoit, au
contraire, un mélange de ces compétences.
Le Maire entend donc porter la responsabilité d’une dégradation des conditions d’accueil et d’enseignement des élèves ainsi que des conditions de travail et d’emploi des enseignant-es
parisien-nes avec une amplitude hebdomadaire plus longue et un temps de présence dans les écoles plus important.
Il ne compte pas consulter les enseignants ni la communauté éducative parisienne. La « concertation » que souhaiterait initier le Maire de Paris n’a rien à voir avec le débat que le
SNUipp-FSU demande au sein de la communauté éducative parisienne. En effet, elle ne porterait que sur la mise en œuvre et les modalités d’application d’une décision contestée par tous. Pour toute
réforme des rythmes scolaires, le SNUipp-FSU exige d’associer les enseignants par le biais des conseils d’école. Toute proposition de modification d’organisation du temps scolaire doit recueillir
l’accord du conseil d’école. Le SNUipp-FSU Paris a demandé la tenue d’un CDEN au plus vite au Dasen qui a enregistré la demande.
Cette réforme aurait de lourdes conséquences sur les conditions de travail et d’emploi de milliers d’agents de la Ville de Paris alors que rien n’est prêt pour la rentrée 2013 et rien ne peut
l’être dans des conditions acceptables pour le service public et les personnels.
Les conditions de travail des professeurs de la Ville de Paris, dont on supprime des postes chaque année, seraient également impactées. Leur périmètre d’intervention pourrait s’élargir au
péri-scolaire, au détriment du temps scolaire et des élèves. Le SNUipp-FSU refuse cette nouvelle dégradation des conditons d’apprentissage des élèves !
Avec le projet de modification des rythmes, l’aide personnalisée, inefficace et massivement rejetée par les enseignants, se transformerait en « activité pédagogique complémentaire »,
dont les modalités d’organisation seraient inchangées. Les seuls changements envisagés sont une ouverture possible à tous les élèves et une diminution du volume horaire.
D’une façon générale, les aides personnalisées et les APC entérinent la culpabilisation des familles, en proposant une aide au travail personnel hors du temps scolaire qui légitime l’explication
exclusivement individuelle de la difficulté tout en exonérant le travail ordinaire de l’école.
Le projet de décret sur les rythmes entretient un flou qui caractérise la présentation des activités pédagogiques complémentaires dans leur nature, leur organisation et leur volume. Elles
permettraient juste une prise en charge par les enseignants d’une partie des heures libérées par la passage à une semaine de 4,5 jours.
Une réforme aussi complexe que celle des rythmes scolaires doit être correctement préparée et correctement financée pour améliorer concrètement le fonctionnement de l’école. Le SNUipp-FSU
n’accepte pas que le ministre de l’Education refuse de consulter les enseignants, préférant bâcler un projet relevant plus du bricolage politique que d’une réelle vision de l’école.
La réussite de tous les élèves suppose une réelle démocratisation scolaire, le statu quo n’est pas possible. Elle est loin de dépendre uniquement des rythmes scolaires. Elle dépend aussi et
surtout du contenu et des pratiques d’enseignement, des effectifs dans les classes, des Rased, de la formation des enseignants… Dans l’enquête réalisée par le SNUipp-FSU (plus de 24 000
réponses), si la question du travail sur 4 jours ou 4,5 jours partage la profession, les personnels placent très majoritairement la réforme des rythmes en toute dernière place des priorités. Le
SNUipp-FSU promeut un projet pour une école progressiste et démocratique tout en portant ses revendications d’amélioration des conditions de travail et d’emploi des enseignant-es.
Le projet ministériel n’améliore en rien les conditions d’apprentissages des élèves ni leur réussite scolaire. Il dégrade les conditions de travail et d’emploi des enseignants. Il porte en germe la territorialisation du service public d’éducation que le SNUipp-FSU condamne.
Ensemble, nous pouvons gagner et imposer le retrait de cette pseudo-réforme ! Non pas dans le but de maintenir le statu quo actuel, mais bien d’imposer un vrai débat pour l’école au
sein de la communauté éducative dans l’intérêt des élèves et des enseignants !
C’est à la mobilisation générale que le SNUipp-FSU invite l’ensemble des enseignant-es parisien-nes ! Rassemblons-nous dans l’action unitaire ! Renforcez l’action du SNUipp-FSU, syndiquez-vous !