Syndicat CGT du CHS VINATIER - Rhône : Prise de position pour le 49ème congrès confédéral

Publié le par FSC

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Syndicat CGT du CHS VINATIER - Rhône

 

Prise de position pour le 49ème congrès confédéral issue de la réflexion collective de notre syndicat. (Document d'orientation du congrès local de notre syndicat en 2007 et de deux réunions les 16 et 21 octobre 2009).

Voté à l'unanimité par la commission exécutive de nôtre syndicat le 10 novembre 2009.

 

Rapport financier : Non. C'est un vote politique : nous tenons à rappeler notre désaccord total sur la question de la gestion des cotisations à travers CoGéTise et la déresponsabilisation des bases syndicales.

 

Rapport d'activité : Non. Notre opposition a été tellement vive tout au long de ce mandat tant sur la question des orientations syndicales que sur la manière de conduire les luttes qu'il serait grotesque de voter pour ou même de nous abstenir.

 

Rapport d'orientation

Tout d'abord nous tenons à réaffirmer que nous nous battons pour que la CGT n'ait de cesse de se réclamer d'un syndicalisme de lutte de classe et de masse, nous nous battons pour que ce "repère revendicatif" ne soit jamais effacé.

C'est un repère intellectuel, idéologique qui doit encadrer toute notre action et éviter ainsi un glissement vers un syndicalisme de gestion commune et d'accompagnement. C'est pourquoi nous marquons notre opposition de manière catégorique au document d'orientation proposé. Loin de nous l'idée de désigner les "bons" et les "mauvais" militants (de quel droit pourrions-nous le faire ?), par contre pour nous la réflexion collective et la force collective doivent sans conteste être basés sur un syndicalisme qui se revendique de classe et de masse. Nous avons le regret de le dire, le document du 49ème congrès a tout oublié de cette notion. C'est une notion primordiale pour construire des luttes.

La pédagogie qui doit être celle d'un document de référence comme celui du 49ème congrès est à l'opposé des questions essentielles qui doivent conduire les salariés à s'organiser. On oublie le combat politique autour des questions suivantes :

  • Pourquoi le combat syndical doit-il s'organiser autour de l'axe majeur de lutte de classe et de masse ?

  • Pourquoi ce combat politique est-il nécessaire ?

  • Pourquoi l'objectif de bloquer le pays par la grève générale et reconductible afin d'imposer les revendications des travailleurs est-il incontournable ?

  • Pourquoi parler d'un syndicalisme reposant sur les adhérents plutôt qu'un syndicalisme de syndicats ? Pour nous c'est affaiblir la réflexion syndicale issue de réflexions individuelles multiples mises en débat dans la structure locale. Pourquoi oublier que l'idée majeure de l'émancipation de la classe laborieuse doit être mise en œuvre par les travailleurs eux-mêmes au travers de leurs organisations syndicales d'entreprises, d'établissements ? Pour la CGT cela a toujours été une force et cela doit le rester. Pourquoi dans ce document n'y a-t-il rien sur l'interdiction de tous les licenciements ? Comment pourrait-on faire croire que des plans de reprise d'entreprises, les liens tissés avec le patronat au travers de commissions diverses, de déclarations communes peuvent sauver l'emploi ? c'est comme si nous faisions croire qu'il peut y avoir de bons et de mauvais capitalistes.

 

L'objectif de ce congrès ne pourrait-il pas être, au vu de l'urgence, axé sur la généralisation d'un mouvement de grève et la reconduction de celle-ci pour faire entendre raison au pouvoir et aux patrons ? Dans ce document, au-delà de l'enrobage d'ailleurs pas toujours net il n'y a rien ou presque sur les réformes successives dont la stratégie d'appauvrissement du peuple et de grande richesse pour quelques nantis n'est plus à démontrer. La loi Hôpital Patients Santé Territoire, le démantèlement et la casse de la sécurité sociale, l'emploi précarisé, dans le privé comme dans le public. L'ouverture du capital du secteur public – la poste, EDF-GDF, la SNCF – c'est la privatisation et donc des profits énormes, des ponts d'or pour les trusts.

De très fortes résistances existent et se manifestent contre l'explosion des statuts et des conventions collectives. C'est à partir de ces bases communes que les salariés se mobilisent. Nous ne devons rien lâcher et sous aucun prétexte. Il est très malvenu que notre organisation vienne brouiller les cartes en avançant le statut unique du travailleur salarié, la sécurité sociale professionnelle, la convention collective unique. Comme pour la question de la représentativité, le gouvernement et le patronat sautent sur l'occasion offerte et ce prétexte tout trouvé pour accélérer sa politique de démantèlement. Prenons l'exemple des retraites pour lesquelles l'abandon des 37,5 années de cotisations a été gravissime pour les salariés. Aujourd'hui aucun salarié, du public comme du privé, ne peut dire qu'il part avec plus de droit et de pouvoir d'achat qu'avant les réformes de 1992 et de 2003; et pourtant la confédération reste sur une position analogue, non lisible et ne s'appuyant pas sur l'acquis des luttes.

Prenons aussi l'exemple de la sécurité sociale : ne serait-il pas préférable de revendiquer la gestion pleine et entière de la sécurité sociale par les salariés et leurs représentants c'est-à-dire acquérir la maîtrise plutôt que de partir sur une sécurité sociale professionnelle qui sera l'outil du patronat et de la mobilité ? Se réapproprier la sécurité sociale doit être un axe majeur, ensuite nous pourrons parler d'une extension, d'une nouvelle branche de la sécurité sociale, etc…et puis faisons payer leur dette aux patrons, 23 milliard en 2008, plus de 200 milliard cumulés ces 10 dernières années.

La nocivité des contacts, au travers de commissions diverses, les relations qui se tissent, les négociations bidons avec le Medef comme avec le gouvernement n'est plus à démontrer.

La CGT, notre confédération doit mettre fin d'urgence à un certain nombre de ces contacts qui ne servent qu'à cautionner l'action contre les travailleurs, qu'à faire croire à une forme de démocratie dite participative.

Ce combat contre les capitalistes et les exploiteurs passe par une orientation indissociable de l'action de masse et de classe et c'est la mise en œuvre de celle-ci qui doit mobiliser nos forces militantes et notre réflexion.

 

Le document qui nous est présenté ne peut-être amendable, nous voterons donc contre.

 

Partir des bases acquises et s'arc-bouter sur celles-ci pour étendre les droits, il n'y a pas d'autre solution et ce n'est pas celle choisie par la confédération d’où, le désaccord et le fossé grandissant avec les syndicats, les syndiqués, les salariés. La force de la CGT doit plus que jamais reposer sur ses syndicats de base, ses militants de terrain et ils ne sont plus entendus.

C'est pourquoi nous arrivons à cette extrémité.

 

Le syndicat CGT du Vinatier

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