Béthune : manif à Bridgestone
Béthune : manifestation à Bridgestone ce lundi 24 mars après-midi pour soutenir cinq salariés convoqués
Source :Nord Eclair

Nouveau ramdam devant les grilles de Bridgestone ce lundi après-midi. Près de 200 manifestants sont venus soutenir leurs collègues convoqués par la direction pour des entretiens en vue de sanctions disciplinaires. Motif ? Entrave à la liberté de circuler, délit constaté le 19 février lors d’une précédente manifestation. Cinq salariés sont concernés, trois issus des syndicats et deux non protégés.
Cet après-midi, ce sont les trois premiers qui, à partir de 15 h, passaient à tour de rôle devant la direction. Sur le fond, Bruno Wable, représentant CGT au sein de l’usine, ne nie pas le blocage mais tient à le remettre dans le contexte : « Évidemment, s’il y avait eu le moindre problème de sécurité, on aurait laissé passer les secours. Après, c’est vrai que certains n’ont pas pu aller récupérer leurs enfants, mais on leur a expliqué que si on ouvrait pour eux, il faudrait le faire pour tout le monde, et ils ont compris… »
Ce que risquent les salariés convoqués ? « Ça va de la mise à pied jusqu’au licenciement… Mais on ne sait rien. En 20 ans de syndicalisme à Bridgestone, j’ai jamais vu ça… Est-ce qu’ils font ça pour nous intimider ? » Pour Bruno Wable, la direction souhaite faire un exemple « pour que les mini-grèves s’arrêtent, parce que c’est la CGT qui a instauré les mini-grèves… » Depuis plus d’un mois, de petits débrayages quotidiens paralysent les chaînes et font chuter les chiffres de productivité.
Lundi après-midi, des représentants d’unions locales de tout le bassin minier étaient présents pour animer la manifestation. Feu de pneus, route bloquée, bouchon… Les deux autres salariés, non-protégés, seront reçus mardi après-midi. Le délai légal pour qu’ils aient connaissance de leur sanction est de trois jours. Il y a donc fort à parier que jeudi ou vendredi, d’autres pneus pourraient brûler devant l’usine.
A. MOR.