Le deux poids deux mesures dans l'ouverture d'enquête sur l'usage d'argent public à d'autres fins que celles initialement destinées
Ni le Parquet National Financier, ni les fins limiers de Mediapart ne semblent s'être intéressé aux accusations concernant Macron concernant l'usage de l'argent public lorsqu'il opérait à Bercy.
Pourtant l'affaire remonte à plusieurs années, à 2017 sans que les instances judiciaires soient pressés de faire la clarté sur les faits révélés par la presse.
Mais il est vrai qu'au cours d'une enquête parlementaire Éliane Houlette La procureure du Parquet national financier au moment de l'affaire Fillon avait avoué avoir subie des pressions de sa hiérarchie . Ses supérieurs lui ayant très rapidement demandé d’abandonner l’enquête préliminaire pour ouvrir une information judiciaire le plus vite possible.
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PRESIDENTIELLE Le candidat d’En marche ! est soupçonné d’avoir utilisé
une partie des crédits de son ministère pour préparer sa candidature présidentielle…

Dans le fracas des révélations actuelles sur François Fillon (beaucoup) et Marine Le Pen(un peu), une autre polémique liée à un candidat à l’élection présidentielle est passée inaperçue.
Les journalistes Marion L’Hour et Frédéric Says, auteurs de Dans l’enfer de Bercy (éd. JC Lattès, paru le 25 janvier, jour des premières révélations sur l’affaire Fillon), ont établi que l’ancien ministre de l’Economie Emmanuel Macron « a utilisé à lui seul 80 % de l’enveloppe annuelle des frais de représentation accordée à son ministère par le Budget, en seulement huit mois, jusqu’à sa démission en août », écrivent les deux journalistes.
Soit 120 000 des 150 000 euros alloués pour l’ensemble de l’année 2016. Invité de TF1 mercredi soir, Emmanuel Macron a été questionné par Gilles Bouleau à ce sujet, et s’est justifié en trois points.
Premier argument
« J’assume totalement cela, j’ai été un ministre actif durant mes deux ans d’exercice de cette fonction. J’ai beaucoup voyagé, j’ai été dans les capitales européennes, je l’ai fait pour ma fonction de ministre. Je n’ai pas utilisé cet argent pour le mouvement En Marche ! »
Explication
Les auteurs du livre sur Bercy n’accusent pas Emmanuel Macron d’avoir financé son mouvement avec l’argent public. En revanche, les témoignages et les chiffres qu’ils ont apportés (confirmés par le candidat lui-même) dessinent l’image d’un ministre recevant au frais du contribuable « des hiérarques religieux, des philosophes, des responsables associatifs, tous estimables, mais qui n’avaient pas grand-chose à voir avec les attributions officielles du ministre, économie, industrie et numérique ».
Bref, Emmanuel Macron, qui « multipliait les dîners, parfois deux par soir », pourrait avoir préparé le terrain pour sa candidature présidentielle entre autres grâce à cette enveloppe ministérielle, comme l’affirment les deux auteurs à 20 Minutes.
80 % des frais annuels étaient consommés fin août 2016. « S’il était resté, on ne sait pas comment il aurait fini l’année », a déclaré une source à Bercy cité dans le livre. Macron justifie cette explosion des frais par ses déplacements officiels de ministre.
Problème : les frais de déplacement ne figurent pas dans la même enveloppe que les frais de représentation. Si Emmanuel Macron dit vrai et qu’il a utilisé une partie des 150 000 euros annuels de frais de représentation pour ses déplacements, qu’a-t-il donc fait du budget alloué spécifiquement pour les déplacements ? Contacté par 20 Minutes, l’équipe d’En Marche ! n’a pas encore réagi.
En outre, Frédéric Says, l’un des coauteurs de Dans l’enfer de Bercy, nous explique qu’Emmanuel Macron est volontairement imprécis sur un point : « Il laisse entendre que c’était une enveloppe attribuée à lui seulement, alors que c’était pour la globalité du ministère de l’Economie, y compris pour ses deux secrétaires d’Etat de l’époque, Martine Pinville et Axelle Lemaire. Or ces 120 000 euros de frais de représentation, il les a dépensés pour lui seul. »
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