Notre ami, notre camarade Gilles Perrault
Nombreux sont les hommages qui sont rendus à l'écrivain et au militant engagé dans de nombreux combats pour la justice, pour les droits des peuples ...
On notera cependant l'omission souvent à gauche dans la bibliographie citée de l'ouvrage portant sur l'activié de " l'orchestre rouge " et de son principal responsable : Léopold Trepper.
Activité qui en plein guerre contre le Reich coûtat aux dires de plusieurs connaisseurs de la période autour de 200.000 hommes aux nazis.
Textes qui comme les mémoires de Trepper lui-même font état de la tentative (avortée) de l'état-major allemand de parvenir à un renversement des alliances sur la base dans le camp capitaliste du consensus anti-communiste.
Eh qui d'ailleurs devait connaître un prolongement et une concrétisation dans la guerre froide et le recrutement massif d'agents nazis par l'empire US pour détruire l'URSS !
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Arrêté en novembre 1942, Trepper fait l’objet d’une grossière tentative de manipulation par les nazis, qui lui assurent souhaiter sa collaboration dans la perspective d’une paix séparée avec l’URSS, ce qu’ils appelleront « le grand jeu ». Trepper parvient à alerter Moscou et à renverser le sens de la manipulation avant de s’échapper, en septembre 1943
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Sur le site de Rolland RICHA
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L'écrivain Gilles Perrault dans sa maison de Sainte-Marie-du-Mont (Manche), le 6 novembre 2002. MYCHELE DANIAU / AFP |
Gilles Perrault est mort jeudi 3 août à son domicile de Sainte-Marie-du-Mont (Manche) à l’âge de 92 ans, a déclaré au Monde un proche parent de l’écrivain, confirmant une information de Ouest-France.
Jacques Peyroles, de son vrai nom, avait commencé une carrière d’avocat, avant de bifurquer vers le journalisme puis la littérature. Sous son pseudonyme, il signe notamment en 1969 un roman d’espionnage à succès, Le Dossier 51, adapté en film par Michel Deville.
Il n’était « pas seulement un formidable raconteur. Mais aussi un homme engagé », a salué jeudi soir le journaliste Edwy Plenel dans un message sur Twitter, rebaptisé X.
Le nom de cet ancien adhérent au parti communiste revient dans de nombreuses tribunes engagées contre le racisme, pour la légalisation de l’euthanasie, ou en 2007 en faveur de l’ex-militant italien Cesare Battisti.
« Plume de combat »
« Avec sa plume de combat, Gilles Perrault a permis d’avancer vers l’abolition de la peine de mort. L’humanisme a aussi guidé son engagement à Ras l’front », un réseau associatif actif dans les années 1990 pour lutter contre les idées du Front national, a souligné la ministre de la culture Rima Abdul Malak dans un message sur X.
En 1978, la parution du livre-enquête Le Pull-Over rouge, qui alimente les doutes sur la culpabilité de Christian Ranucci, guillotiné deux ans plus tôt pour le meurtre d’une petite fille, va donner lieu à une vive polémique, alimentant les pages des journaux pendant plus de trente ans. Des livres ultérieurs sur l’affaire, et ses propos répétés à son sujet (il avait qualifié l’enquête sur le meurtre de la petite Marie-Dolorès Rambla de « forfaiture »), conduiront à sa condamnation, notamment pour diffamation envers des policiers de la brigade criminelle de Marseille. La peine de mort est abolie en France en 1981, mais les trois demandes de révision du procès n’ont jamais abouti.
« Une recherche de révision, ça n’est pas du sprint, c’est du marathon », avait déclaré l’écrivain à l’Agence France-Presse (AFP) en 2006, espérant toujours voir un jour l’affaire réexaminée.
« Il est des auteurs et des œuvres qui savent susciter le débat, et parfois même des vocations. Si je devins avocate, c’est en partie grâce au Pull-Over rouge », a réagi jeudi la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
A l’origine d’une crise des relations franco-marocaines
En 1990, Gilles Perrault avait été à l’origine de l’une des plus graves crises de l’histoire des relations franco-marocaines en publiant le retentissant Notre ami le roi, qui faisait un bilan accablant de trente ans du règne d’Hassan II.
« Les livres de Gilles Perrault sont des marqueurs pour ma génération. Il y a un avant et un après Notre ami le roi dans le regard sur le Maroc d’Hassan II », a appuyé Pierre Haski, journaliste et président de Reporters sans frontières.
L’ouvrage s’interrogeait aussi sur la complaisance de certaines élites françaises à l’égard du monarque.
Gilles Perrault avait préfacé en 2014 un ouvrage très critique à l’égard du roi actuel du Maroc, fils d’Hassan II, écrit par un ancien journaliste marocain de l’AFP Omar Brouksy. Intitulé Mohammed VI derrière les masques, il était sous-titré « le fils de notre ami » en référence au livre de Gilles Perrault.
Le Monde avec AFP du 04 août 2023