Guerre à Gaza : 22 morts dans de nouveaux raids israéliens, dont un sur une école
L'Humanité du 16 juillet 2024
Selon le Croissant-rouge palestinien, cinq personnes ont été tuées mardi 16 juillet dans une frappe sur l’école Al-Razi, administrée par l’ONU, dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza. Dix-sept autres sont mortes dans une frappe ayant visé une station-services à Al-Mawasi, selon le ministère local de la Santé. Les diplomaties françaises et américaines ont dénoncé le nombre de victimes civiles, sans que de nouvelles mesures ne soient prises pour contraindre Israël au cessez-le-feu.
Plus de vingt nouvelles victimes ont péri, mardi 16 juillet, dans les raids incessants de l’armée israélienne sur la bande de Gaza. Cinq personnes ont été tuées dans une frappe sur l’école Al-Razi, administrée par l’ONU, dans le camp de réfugiés de Nousseirat (centre), selon le Croissant-rouge palestinien, qui avait fait état dans un premier temps de huit morts. Dix-sept autres personnes ont été tuées dans une frappe ayant visé une station-service à Al-Mawasi, indique de son côté le ministère local de la Santé.
Samedi dernier, déjà, Israël a lancé une frappe sur un quartier densément peuplé, présenté jusque-là comme une zone sécurisée faisant au moins 90 morts (dont la moitié d’enfants) et 300 blessés. Dans la foulée, dénonçant des « massacres » commis par Israël « contre des civils non armés » dans la bande de Gaza, un dirigeant du Hamas a annoncé dimanche que le mouvement suspendait sa participation aux négociations indirectes mais était « prêt » à revenir à ces discussions lorsque le gouvernement israélien ferait preuve d’une « volonté sérieuse » d’aboutir.
Un « bilan humain catastrophique parmi la population civile »
Depuis, l’armée israélienne a multiplié les opérations meurtrières sur le territoire palestinien portant le nombre total de victimes à 38 713, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas. La diplomatie française a dénoncé, mardi 16 juillet, « les frappes de ces derniers jours » qui « alourdissent le bilan humain catastrophique parmi la population civile ». La veille, les États-Unis, principaux alliés d’Israël, ont également estimé par la voix du secrétaire d’État, Antony Blinken, que le nombre de victimes parmi les civils palestiniens « restait inacceptable ». Pour autant, aucune mesure visant à contraindre Israël à un cessez-le-feu n’a été annoncée.
« Ces événements récents aggravent la catastrophe humanitaire alors même que les ONG continuent de se heurter aux obstacles imposés par la poursuite des opérations militaires israéliennes terrestres », a également alerté, lundi, Médecins Sans Frontières (MSF), dans un communiqué reprenant l’état des lieux sur la « détérioration » de l’accès de l’aide humanitaire à la bande de Gaza publié par l’ONG avec 12 autres organisations, Oxfam, Care, ou Save the children. Elles y dénoncent « l’obstruction systématique à l’aide par Israël et ses attaques contre les opérations d’aide ». Selon elles, moins de la moitié (53) des 115 missions humanitaires planifiées a été facilitée par Israël (46 %).
« Les points de passages au sud sont complètement fermés ou inaccessibles d’un point de vue logistique en raison de la détérioration des conditions de sécurité », pointe MSF, selon qui des « tonnes d’aide absolument nécessaires » y sont « bloquées ». L’acheminement au nord de la bande – isolée du sud par les forces israéliennes et où 20 % des foyers sont classés en situation « catastrophique » et 50 % en situation « urgente » pour risque de famine – reste-lui « très limité », explique également MSF.
Outre la situation catastrophique de la population de Gaza, celle des prisonniers palestiniens a également été dénoncée. Le ministre palestinien chargé des prisonniers, Qadoura Fares, a accusé lundi Israël, qui dément « catégoriquement », de mener une « guerre de vengeance » contre des détenus palestiniens arrêtés dans le cadre du conflit.
Un avocat du Département des affaires des détenus a dénoncé des actes de torture, dont des « viols » et violences « psychologiques », selon les témoignages de détenus auxquels il a rendu visite dans une prison israélienne en Cisjordanie occupée.