Ce qui demeure d’essentiel dans cette ruée vers les embarcations de sauvetage…
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Cet article de Libération qui n’implique pas la moindre autocritique de tous ceux, c’est-à-dire la totalité du monde poliatico médiatique français et en particulier sa “gauche” qui ont conduit l’Ukraine, après tant d’autres peuples et nations dans une terrible impasse en inventant des victoires, en diabolisant la Russie au lieu de prendre en compte ce que ce pays estimait sa sécurité face à l’OTAN ; en encourageant un nationalisme russophobe et inspiré du fascisme qui divisait la population ukrainienne et autorisait ce régime à massacrer son propre peuple…
Tous ceux qui, comme nous Marianne et moi, sommes revenus avec des preuves, des témoins avons été interdits, considérés en dehors de toute démonstration comme des partisans de Poutine et pour accroître la stigmatisation traité de “staliniens” y compris par les “officiels” du PCF… Comme cela s’était déjà passé tant de fois en Yougoslavie, en Libye, en Irak, en Afghanistan, partout ceux qui plaidaient pour la paix et contre les livraisons d’armes ont été stigmatisés…
Cela recommencera demain après une autre débâcle, un autre pays en ruine… Tant que l’on aura pas le courage de prendre pied dans la réalité d’un monde en mouvement, un monde complexe et dont les crises non résolues se retournent en boomerang sur notre propre “démocratie”. Comme le disait Marx, un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être libre.
Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Au regard de la sinistre comédie qui partout en “occident” se joue sous couvert de démocratie et qui en fait est déjà le fascisme, le pouvoir pour le pouvoir, l’art et la manière de duper le peuple pour le rendre toujours plus esclave, nourri de son aliénation et enchaîné comme des galériens dans le fond de la cale… On cherche en vain quelqu’un capable de mériter réellement le soutien populaire, quelqu’un un individu, un collectif, sans lequel on ne vaincra pas la bête immonde du fascisme… On craint comme la peste les verbeux, les démagogues qui ne cesseront de décevoir parce que leurs ambitions personnelles, celles de leurs factions nous gorgent d’une morale de Tartuffe, la pire de toute celle des bigots qui nous enchaînent à leurs vertus supposées mais dont l’apologie ne repose que sur le contraste qu’ils tentent de créer par la diabolisation de l’adversaire qu’ils sont censés pourfendre… Il reste quelques mohicans donnant le sentiment de se battre, mal, mais pour d’autres buts, avec d’autres méthodes… Ils sont submergés, impuissants à en pleurer…
Ce monde-là celui de la comédie de la politicaille, est trop vieux pour moi et mes 86 ans, il est incapable de répondre à la jeunesse qui bouillonne dans mes veines… A cette conviction que jusqu’à mon dernier souffle je participe à la vie, à l’histoire, sur un petit vaisseau bleu jeté dans l’infini, l’aventure humaine. Cette exploration n’a de sens que dans la reconnaissance du rôle de tous et de chacun, dans l’humilité devant celui ou celle qui maitrise une part de la matérialité de l’aventure, celui sans qui le rêve humain est impossible… Quand on est sur le seuil, on ne peut plus ignorer qu’il n’y a rien d’autre que ce combat pour la vie qui vous restitue le sens de vos derniers jours, leur accorde toujours et encore la plénitude…
Où et avec qui le mener ? On peut toujours comme Machiavel exilé ne pas se priver des ressources des livres, s’habiller comme pour un gala, en lisant ceux de jadis qui vous nourrissaient, en voyant des films, en tentant comme ici de décrire le jour qui se lève ailleurs… Mais quand on a accumulé ces raisons d’espérer on s’interroge sur les possibles du partage sans lequel il n’y a pas de culture…
Pourquoi cette extraordinaire fidélité à un PCF en état de survie, de coma dépassé ? Dont la plupart des membres et la plupart des dirigeants ne comprennent même plus ce que je leur dis quand je fais référence à Marx, et à l’histoire de leur parti… Quand j’ose envisager une dynamique des contraires dans un temps où ceux-ci nous assaillent et donnent cet angoissant sentiment de confusion, d’impuissance… Pourquoi imaginer que l’on peut attendre quelque chose d’un parti qui n’est plus que cette lente autodestruction qui a épousé celle de la France depuis trente ou peut-être cinquante ans ?
Parce que simplement nul ne peut s’abstraire de la réalité telle que ce cirque l’annonce, un tel système ne peut pas nous laisser espérer le statu quo et que ce que nous voulons ignorer nous l’aurons dans le dos qui nous poussera toujours plus là où nous ne voulons pas aller… Nous n’avons pas le choix de nous mettre sur le côté ni pour les dix ans qui me sont impartis, ni surtout pour cette jeunesse qui n’est que trop désarmée…
J’ignore s’il y a là la moindre chance de voir renaitre ceux avec qui mon temps a partagé la plus grande des épopées mais ce que je sais c’est que c’est là où il existe encore des individus qui partagent les mêmes valeurs de désintéressement face à l’exercice du pouvoir, la modeste dignité du peuple dans ses représentants, le refus de céder comparable au mien. Et qu’il est impossible de négliger ce modeste potentiel…
La tendance de la débâcle actuelle est d’aller d’événement en événement, un clou chasse l’autre, un effet loupe qui occulte le sens réel et nous fait ignorer la nature de l’intervention nécessaire et pourtant l’événement ne cesse d’être le signe de l’impossibilité de demeurer en l’état, ce à quoi s’obstinent ceux pour qui le pouvoir, leur pouvoir est un but en soi comme il est celui de la classe qu’ils représentent… Et ils tentent de convaincre les victimes, les condamnés, que soit c’est leur statu quo soit c’est l’apocalypse… Alors que c’est eux l’apocalypse… Un individu qui se dresse pour prendre le risque de refuser de se taire, de plier, est toujours un rebelle, un danger… Même s’il est la dignité incarnée… surtout…
Ces derniers jours, cette aspiration à la dignité a été incarnée par André Chassaigne, à cause de la bataille pour le perchoir mais pas seulement… Face à cette affirmation de l’unité d’un combat celui si faible de cette entente circonstancielle du NFP, si dérisoire mais qui a été ce sursaut dans lequel beaucoup de jeunes se sont reconnus, sur quelques mesures d’urgence, il y avait le spectacle écœurant de la foire d’empoigne pas pire mais comparable au autres… La réalité et la fragilité de cette “barrière” dite du Front Républicain ne paraissait pas survivre à l’élection… la démonstration de la résignation nous était infligée…
L’entente autour du nom de ce vieux lutteur a provoqué une crainte telle que le président de la République s’est abaissé dans une nouvelle manœuvre : dissoudre le gouvernement pour que sa candidate bénéficie du vote des 17 ministres, plus celles de la droite, plus la complicité du Rassemblement National en embuscade présidentielle… Une telle manœuvre ne s’est plus contentée d’utiliser les excès démagogiques et clientélistes des “enragés” de la France Insoumise, des excès montés en graine alors qu’il s’agit là le plus souvent d’irresponsabilité dans l’art, de flatter (1)… Non! Il ne s’agissait plus de la caricature de la mauvaise tenue, des braillards, voire d’un racisme à rebours, on a vu surgir la grande peur des nantis, la haine des “partageux”, de la terreur, du “stalinisme”… Et tout en reconnaissant le caractère “incorruptible” du communiste Chassaigne, l’homme du terroir, il a fallu organiser leur parade d’un monde en ruine qui est incapable de faire autre chose que de se maintenir en menaçant d’écroulement… de cracher à la figure du peuple qu’il feint de consulter…
Une telle démonstration, osons le dire, ne pouvait être faite que par un communiste, un vrai, ce n’est pas Marx, Lénine, ni même Thorez, non simplement une certaine conception du bien public et de sa défense… Celui qui souhaite un groupe communiste sans chausse trappe. Regardez cette photo qui illustre l’article, celle d’un groupe communiste GDR. Il est ce qu’il est mais aussi ce qu’il n’est pas… Il n’a pas accueilli les “conjurés” de Montreuil… Ceux qui avec d’autres avaient prévu, au vu des résultats des élections européennes de s’attaquer au vieux leader de la FI dans des jeux de couloir et qui ont été surpris par la dissolution… Tout était préparé pour un retour en force de la stratégie du Front de gauche, chère à Clémentine Autain, Elsa Faucillon, contre Mélenchon cette fois avec ses principaux lieutenants comme Corbière… Pour celui qui est un observateur attentif de la vie politique, il y a eu des communistes au niveau de l’Assemblée nationale qui ont refusé ces manœuvres et de s’y associer y compris dans la composition d’un groupe communiste… Ils ont exigé le respect et la dignité, le refus de se prendre pour des Machiavels de sous-préfecture ou pire de la Seine Saint Denis et Paris intramuros…
Ce groupe que nous avons choisi de placer en photo de notre article a un côté dernier des mohicans de la représentativité républicaine…
Il y a chez les communistes et je ne le trouve que chez eux, des gens qui avec l’énergie du désespoir, parfois en se trompant, souvent même, conservent la modestie et la dignité de ceux qui, à la place qui est la leur, tentent de faire le peu qu’ils peuvent pour rester au moins un rempart… Ils sont de plus en plus seuls, sans contacts les uns avec les autres… Ils ignorent ce qu’il faudrait faire parce qu’a été patiemment détruit le collectif qu’ils représentaient… Parce qu’encore aujourd’hui les appels à manifester, voire à se mettre en grève n’a pas été précédé d’un travail sur la réalité des troupes auxquelles des généraux paresseux ne s’intéressent plus depuis longtemps ou envoient leurs ordres depuis un plateau de télévision, là où il faut plaire aux animateurs de l’émission pour faire partie de ceux que l’on invite..
Tous ces communistes sont invités comme la grande masse des Français à être des spectateurs impuissants d’une comédie interne qui n’appelle qu’un constat “la place doit être bonne” et d’une ignorance crasse du mouvement du monde, du basculement historique irréversible dans lequel la France est entraînée, cette tempête qui pourtant donne tout son sens à cette ruée vers les embarcations de sauvetage en piétinant les plus faibles, les femmes, les enfants, les vieillards, les pauvres…
Nul ne peut accepter cela…
Danielle Bleitrach
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(1) Le peuple français étant ce qu’il est, il y a des excès dans la parodie de l’indignation qui ne peuvent que provoquer sa perpicace ironie: était-il bien utile de refuser de serrer la main du plus jeune député de cette pétaudière sous le prétexte qu’il était RN alors que Martine Aubry manifestait une joie conviviale dans les embrassades avec Ursula von lahyène (sic) ? Tout cela n’est que dérisoire, posture mais ne mérite pas les exclusives tout aussi caricaturales et pires encore de ceux qui se coalisent, se transforment en conjurés pour voler au peuple français le sens de son vote en accusant Chassaigne au choix d’antisémite ou de troupes avancées de l’armée rouge menaçant Paris …
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Libération
Lors d’un black-out partiel à Kyiv, le 6 juin 2024.© Roman Pilipey
Le temps presse en Ukraine, et il est cruel car il joue davantage en faveur des Russes. Alors que ceux-ci multiplient leurs frappes sur le pays, fragilisant chaque jour davantage les infrastructures et le moral du pays, les nouvelles en provenance des Etats-Unis ne sont guère rassurantes. L’avancée de Donald Trump dans les sondages était déjà préoccupante, mais l’identité de celui que l’ex-président a choisi comme numéro 2 s’il était réélu est carrément une catastrophe.
Le sénateur James David Vance est en effet un des principaux adversaires du soutien des Etats-Unis à l’Ukraine. Si le tandem accédait au pouvoir, il ne faudrait pas attendre longtemps avant que l’aide américaine à Kyiv soit remise en question. Or l’armée ukrainienne a désespérément besoin d’armes occidentales si elle veut continuer à résister au rouleau compresseur russe qui broie hommes et infrastructures.
Depuis le début de l’année, 90 % des centrales thermiques et hydroélectriques du leader national de l’énergie a été détruit par les missiles russes. Une catastrophe quand la température frôle les 40 degrés l’été et plonge en dessous de zéro l’hiver, un drame pour la vie quotidienne et économique du pays.
Les Ukrainiens ont beau faire preuve depuis le début de la guerre d’une résilience hors norme, il devient délicat de réparer les centrales endommagées plusieurs fois de suite et il va finir par être difficile de vivre dans un pays privé d’électricité. Pour tenter de plaider sa cause, le président ukrainien arpente inlassablement le monde, la semaine dernière à Washington, cette semaine au Royaume-Uni.
Réclamant de l’aide avec d’autant plus d’insistance que le Premier ministre hongrois profite au même moment de sa présidence du Conseil de l’Union européenne pour mener à Moscou et Pékin une soi-disant «mission de paix» qu’aucun pays européen ne lui a confiée. Pour le plus grand bonheur des Russes qui misent, pour emporter la victoire, sur un épuisement progressif des forces ukrainiennes et de leurs soutiens.