CHU de Montpellier. La CGT alerte d’un « danger grave et imminent » et appelle à un rassemblement
Révolution Permanente
Alors que l’épidémie de grippe gagne en intensité et que des plans blancs sont décrétés un peu partout en France, personnels et syndicats tirent la sonnette d’alarme et demandent des moyens pour l’hôpital public. Au CHU de Montpellier, un rassemblement se tiendra le 14 janvier.
13 janvier
Au CHU de Montpellier, la CGT a déposé un signalement de « danger grave et imminent » le 9 janvier, dénonçant l’état de saturation des services d’urgence de l’hôpital. Le syndicat décrit des scènes où les patients sont contraints d’attendre sur des brancards voire à même le sol, parfois jusqu’à 17 heures avant d’être pris en charge. Mais ce n’est pas un fait isolé. A Nantes, deux personnes seraient mortes en ce début d’année après avoir attendu 20 heures aux urgences.
Sous la pression de l’épidémie de grippe qui a gagné en intensité ces derniers jours, 87 des 650 établissements d’urgence ont déclenché un plan blanc qui permet de mettre en place des mesures exceptionnelles (déprogrammation de certaines opérations, réaffectation ou rappel de personnel en congés etc). La multiplication de ces plans blancs est un symptôme d’un service public à bout de souffle, victime de coupes budgétaires structurelles, et incapable de répondre à un épisode épidémique pourtant récurrent et qui n’a rien d’exceptionnel. Si l’épidémie de grippe vient mettre en exergue l’état de dégradation des services d’urgence, ce n’est pas un phénomène nouveau. Déjà en 2022, le personnel du CHU de Montpellier se mobilisait pour demander plus de moyens pour ces services sous extrême tension.
Cette situation catastrophique intervient dans un contexte où un nouveau budget de la Sécurité Sociale doit être proposé dans les prochaines semaines. Avec un précédent objectif de cinq milliards d’euros d’économies qui avait été fixé par le précédent gouvernement, le récemment nommé Ministre de la Santé, Yannick Neuder (qui était déjà rapporteur général du dernier projet de loi de financement de la Sécurité Sociale à l’automne 2024) donne le ton. Vaccination obligatoire des soignants, augmentation du « ticket modérateur »,… Autant de propositions destinées à faire porter le poids des mesures austéritaires aux soignants et aux malades.
Ces derniers mois, les mobilisations dans la santé pour dénoncer la casse du service public et exiger des bras et des lits se sont multipliées partout en France :
à Clichy, Bordeaux, Montpellier, Mérignac, ou encore Saint-Avold. La mobilisation exemplaire et victorieuse des grévistes de l’hôpital de Beaujon qui a duré huit semaines montre la voie à suivre.
C’est en coordonnant ces différentes mobilisations et en développant au maximum les dynamiques de grève qu’il sera possible d’obtenir un investissement massif de la santé, des soins accessibles pour toutes et tous sans condition de nationalité, mais aussi l’augmentation du SMIC à 1800€ net et l’indexation des salaires sur l’inflation. En construisant ce « tous ensemble » il sera possible d’arracher des revendications ambitieuses au moment même où Macron n’a jamais été aussi affaibli .
Un rassemblement aura lieu le 14 janvier à partir de 9h devant le CHU de Montpellier, Bâtiment André Benech. Venez nombreux et nombreuses pour soutenir les soignants et exiger des moyens pour l’hôpital public !