« Nous allons posséder Gaza » : Donald Trump persiste et signe
Christophe Deroubaix
L'Humanité du 12 février 2025
Profitant de la visite à Washington du roi de Jordanie, Abdallah II, Donald Trump a confirmé mardi 11 février sa volonté de s’emparer purement et simplement de Gaza.
Si c’est une lubie, elle n’est pas passagère. « Nous allons posséder Gaza. Nous n’avons pas besoin de l’acheter. Il n’y a rien à acheter », a-t-il déclaré, assurant que le territoire serait placé « sous contrôle américain », sans expliquer comment il comptait s’y prendre.
Interrogé un peu plus tard par Fox News sur le sort des Gazaouis, Donald Trump a affirmé qu’ils ne seraient pas autorisés à revenir. Alors que l’administration américaine – de la porte-parole de la Maison Blanche au secrétaire d’État – avait tenté de minorer les propos du président nationaliste lors d’une conférence de presse conjointe avec Benyamin Netanyahou, celui-ci persiste et signe.
Donald Trump a également fait monter la pression sur la Jordanie et l’Égypte, les deux pays désignés pour accueillir les 2,1 millions d’habitants de Gaza, menaçant même de frapper au portefeuille via la réduction, voire la suppression de l’aide économique que les États-Unis leur apportent.
Très embarrassé lorsqu’il se trouvait aux côtés de Donald Trump, Abdallah II de Jordanie s’est montré plus clair sur X, où il a exprimé sa « ferme opposition au déplacement de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie » occupée, soulignant qu’il s’agissait d’une « position arabe commune ». Le même jour, s’exprimant devant la Knesset, le Parlement israélien, Benyamin Netanyahou a lancé : « Vous vouliez le plan pour le jour d’après, le voici. »
De manière de plus en plus claire, Donald Trump prépare le terrain pour que la coalition d’extrême droite au pouvoir puisse mener à bien son projet de grand Israël, avec comme première étape un Gaza sans Gazaouis. D’ici quelques jours, le président américain fera connaître sa position sur la Cisjordanie et pourrait se déclarer favorable à l’annexion pure et simple.