L’avocat et professeur à Sciences Po a fait de cette affaire un cas d’école, et huit étudiants ont participé à la rédaction du signalement. Ils ont notamment collecté jour après jour les déclarations des dirigeants israéliens. « Ces gens périront à Gaza », aurait déclaré le général Eiland. Les femmes « sont toutes les mères, les sœurs ou les femmes des tueurs du Hamas » et « Gaza est très similaire à l’Allemagne nazie ». Jusqu’ici, toutes ces déclarations sont restées impunies en Israël, malgré les ordonnances de la Cour internationale de justice (CIJ). Le 26 janvier, saisis par l’Afrique du Sud qui accuse Israël de violer la convention sur la prévention du génocide, les juges ont estimé qu’il existait un risque « plausible » de génocide des Palestiniens de Gaza et ont alors ordonné à Israël, entre autres mesures, de punir les auteurs d’incitations à ce génocide. Or, le 24 novembre, « le conseiller juridique du gouvernement a informé la Cour suprême de son intention de ne pas poursuivre d’enquête criminelle, au mépris de l’ordonnance de la CIJ », déplore Omer Shatz. Dès lors, puisque Israël refuse de juger, en violation des ordonnances de la CIJ, la Cour pénale internationale a l’obligation de juger et devrait donc engager des poursuites, estime-t-il.
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