comprendre, ce sont les raisons économiques qui sont cause des guerres et des ruptures politiques.
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Le clash Trump Zelensky à New-York ce 28 février 2025 met en émoi tout le système politico-médiatique européen. Les masques tombent sur la réalité du pouvoir de l’impérialisme dominant. Il est désormais impossible de répéter que les USA et l’OTAN garantissent la paix, la démocratie, les droits de l’homme. Trump est à l’image de la réalité politique US, le comble des « eaux glacées du calcul égoïste » dont parle Marx dans le manifeste. Il symbolise un système qui « fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange » au profit de « l’unique et impitoyable liberté du commerce ». Que dire de plus que cette phrase du manifeste qui s’applique totalement à Trump « à la place de l’exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale. »
Mais Trump fait tomber le masque sur la nature de l’impérialisme, pas l’impérialisme ! Au contraire, s’il bouscule ainsi les stratégies politiques des années antérieures, c’est qu’il sait qu’elles sont dans une impasse. Le dollar ne peut survivre sans de nouvelles prédations massives de ressources, les USA ne peuvent plus diriger militairement le monde. Trump accélère donc le "pivot asiatique" lancé par Obama en sortant de l’Europe pour se concentrer sur les intérêts immédiats des USA. C’est pourquoi les communistes doivent impérativement refuser de rentrer dans le narratif évènementiel des personnages médiatiques et rappeler toujours la crise profonde du capitalisme qui est la cause de ces transformations politiques.
Peu importe la forme des rencontres Trump, Poutine, Zelenski, Macron ou Von der Leyen, ce qu’il faut permettre à notre peuple, au monde du travail, de comprendre, ce sont les raisons économiques qui sont cause des guerres et des ruptures politiques.
Car bien entendu, les bourgeoisies européennes doivent construire en urgence d’autres masques pour maintenir leur domination. Certains, en Italie ou en Europe de l’Est peuvent accompagner la nouvelle stratégie US, mais pour la France, l’Allemagne ou l’Angleterre, ce serait accepter de perdre ce qui leur restait d’autonomie relative, la puissance nucléaire de la France, la puissance industrielle de l’Allemagne bien qu’affaiblie notamment.
Si la Pologne, qui a largement bénéficié des fonds européens, peut désormais s’aligner sur la stratégie US, et tenter de profiter du marchandage sur l’Ukraine, la guerre inter-impérialiste qu’impose Trump fragilise les pouvoirs européens. L’union européenne est brutalement bousculée et ses fondateurs historiques peuvent tenter une fuite en avant fédéraliste violente, la France aliénant ses armes nucléaires notamment.
Trump a fait tomber le masque du "soft power" US pour imposer ses "intérêts égoïstes", Macron doit sauver le discours des "progressistes face aux populistes" qui fonde sa domination politique. Depuis des années, il nous répète, avec tout le poids d’un système médiatique aux mains des oligarchies, que l’Europe incarne la démocratie menacée par les régimes autoritaires, en premier lieu Poutine.
Son rôle pour la bourgeoisie est de tenter de sauver ce discours, et donc d’en rajouter toujours plus dans le narratif occidental, des enfants volés par les russes au risque que Poutine attaque l’Europe après l’Ukraine, (alors que la Russie serait au bord de la faillite !). Il doit impérativement fabriquer de nouveaux masques après la défection US, et il sait que cela ne peut pas être des demi-mesures.
Ses décisions vers le fédéralisme, la militarisation, la guerre vont donc être brutales.
C’est pourquoi les communistes doivent en urgence sortir de ce narratif européen "démocratique" et mettre au centre de leur analyse la crise économique mondiale de l’impérialisme, son incapacité à diriger le monde comme il a cru le faire depuis la défaite de l’URSS, l’urgence pour les intérêts US de se concentrer sur l’Amérique et la concurrence avec la Chine, de trouver de nouvelles ressources minières ou énergétiques à bas coût pour sauver le dollar que le sud global grignote progressivement, et donc l’impasse d’une construction européenne qui croyait devenir la première puissance mondiale sous le parapluie militaire et monétaire US.
Le PCF ne peut renvoyer Trump, Poutine, Xi sur le même plan. Il y a d’un coté l’impérialisme dominant en crise, de l’autre un nationaliste et un communiste, dont il suffit de lire les discours pour réaliser qu’ils n’ont rien à voir avec Trump. Mais qui lit les discours de Poutine, Xi, Lula, Roussef, Loukachenko ou Diaz-Canel ?
La direction du PCF a tenté ces dernières années de défendre le droit, la paix dans le cadre du discours occidental de la démocratie et des droits de l’homme. Cela a créé beaucoup de tensions entre communistes, comme avec tous ceux qui avaient rencontré des communistes ukrainiens, les mères d’Odessa en 2014-2015, ou encore dans l’horreur du génocide à Gaza qui mobilisait les militants communistes, quand la direction tentait de ne pas sortir du consensus médiatique.
Mais nous savons que « les idées dominantes sont celles de la classe dominante ». Il faut rompre avec le discours dominant. Les masques sont tombés, la démocratie occidentale se fracture de partout. Ce n’est pas seulement avec Trump. C’est le démocrate Obama qui avait fait mettre en prison un patron français pour permettre à General Electric de dépecer le groupe ALSTOM, c’est Biden qui finançait par milliards des interventions dans la vie politique et électorale de dizaines de pays, comme le montre les dossiers publiés de l’USAID.
Et ce n’est pas qu’aux USA. Le trumpisme accompagne la progression continue de l’extrême-droite dans toute l’Europe ! Et du mépris pour le NON populaire au référendum de 2005 à l’annulation des élections présidentielles en Roumanie, le système médiatique européen est à nu sur sa vérité, sa soumission aux intérêts des bourgeoisies européennes.
C’est le moment pour le PCF de rompre avec ce narratif occidental qui méprise les peuples du sud global, comme le montre l’escalade avec l’Algérie. C’est le moment de montrer que la guerre d’Ukraine n’a pas été décidé par un fou dangereux mais est la conséquence d’une stratégie de l’impérialisme en crise, de cette logique d’affrontement pour accéder aux ressources des autres, vielle pratique colonialiste qui n’est plus possible désormais.
Notre préoccupation n’est pas de jouer aux diplomates, aux experts militaires, nous ne jouons aucun rôle sur le terrain militaire comme diplomatique ou économique.
Nous ne devons avoir qu’une seule préoccupation, aider notre peuple à résister à une économie de guerre qui est terrible pour nos services publics, nos emplois, notre pouvoir d’achat.
C’est essentiel parce-que la logique historique est claire pour tout le monde. L’extrême-droite est l’avenir de l’Union Européenne. Pour imposer le recul de civilisation que nécessiterait l’engagement de l’europe dans la guerre d’Ukraine sans les USA, il faudra des régimes plus qu’autoritaires, il faudra diviser encore plus profondément les peuples avec le racisme, le chacun pour soi, la concurrence féroce pour les droits, le logement, la santé, et il faudra les opposer toujours plus entre eux. C’est ce que l’occident à organisé pour le dépeçage de l’ex-Yougoslavie.
Nous devons appeler à un coup d’arrêt dans la dérive militaire et fascisante de l’Europe, en commençant par la France.
Stop aux livraisons d’armes ! pas un soldat français en Ukraine !