En Cisjordanie, Israël sème la mort et la terreur
Khadija Toufik, journaliste
Orient XXI du 05 mars 2025
Deux jours après le cessez-le-feu à Gaza qui n’a pas arrêté le compteur du nombre de morts dans l’enclave — 110 personnes au moins ont été tuées depuis l’arrêt officiel de la guerre génocidaire le 19 janvier —, le gouvernement israélien a lancé une vaste opération militaire en Cisjordanie occupée. Elle cible particulièrement les villes de Jénine et Tulkarem, dans le nord du territoire.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël a tué 946 Palestiniens en Cisjordanie occupée, dont 187 enfants, parmi lesquel·les Sham Mohamed Salah Zahra, 8 ans, Karam Mohamed Salah Zahra, 5 ans, Abdullah Jamal Hawash, 11 ans ou encore Rokaya Ahmed Odeh Jahalin, âgée d’à peine 4 ans.
L’opération actuelle, débutée le 21 janvier, a déjà coûté la vie à au moins 63 Palestiniens, majoritairement des civils, et contraint plus de 40 000 autres à des déplacements forcés, les obligeant à quitter leur maison dans les camps de réfugiés de Nour Shams, Tulkarem et Jénine.
L’objectif de cette opération est de neutraliser les groupes de résistance armée responsables d’attaques contre des colons en Cisjordanie occupée, lesquels agressent régulièrement — et tuent — avec toutes sortes d’armes les habitants palestiniens. Le tout dans un territoire que le ministre des finances et suprémaciste juif Bezalel Smotrich a promis d’annexer le 11 novembre 2024.
Pour la première fois depuis la fin de deuxième intifada (2000 - 2005), Tel-Aviv a déployé des chars en Cisjordanie occupée, territoire qu’elle a également bombardé. Dans un communiqué du 23 février 2025, le ministre israélien de la défense Israël Katz a annoncé l’interdiction faite aux habitants des camps de réfugiés de retourner dans leurs foyers. Il a également adjuré ses soldats de se préparer à un déploiement prolongé, pouvant durer jusqu’à un an.