FAIRE PAYER LES RETRAITÉS : la CFDT s’aligne avec le MEDEF pour attaquer les pensions
SOURCE : Révolution Permanente
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Dans une interview, la dirigeante de la CFDT s’est montrée prête à remettre en question « les 10 % d’abattement dont bénéficient les retraités » pour financer les retraites. Une revendication de longue date du MEDEF qui vise une hausse d’impôt généralisée pour des millions de retraités.
Une semaine après l’ultimatum à Bayrou de la CFDT, Marylise Léon confirme ainsi sa disposition à sauver coûte que coûte le « conclave ». Dans les colonnes de la Tribune Dimanche, la porte-parole de la CFDT affirmait ainsi être « d’accord avec l’idée qu’il faut un partage des efforts auprès de tous ceux qui le peuvent, les actifs, mais aussi ceux déjà à la retraite ». Avant d’ajouter : « la question des 10 % d’abattement dont bénéficient les retraités se regarde… Bien entendu, il ne s’agit pas de demander un effort à ceux qui sont au minimum vieillesse ou qui ont du mal à boucler les fins de mois, mais aux pensionnés les plus aisés ».
Une position scandaleuse qui cache en réalité une hausse d’impôts généralisée pour des millions de retraités qui ne sont ni riches ni aisés. En effet, la piste de la suppression de l’abattement de 10% présage que des millions de retraités aux pensions « intermédiaires » seront touchés par des hausses d’impôts. C’est ce que pointe l’économiste de l’OFCE, Pierre Madec qui souligne que, si la mesure n’avait quasi pas d’impact pour les 20% de retraités les plus modestes, elle conduirait à des hausses d’impôts pour les 80% restants, avec une hausse d’impôts allant jusqu’à 700 euros pour les 20% les « plus aisées ».
Une position scandaleuse qui cache en réalité une hausse d’impôts généralisée pour des millions de retraités qui ne sont ni riches ni aisés. En effet, la piste de la suppression de l’abattement de 10% présage que des millions de retraités aux pensions « intermédiaires » seront touchés par des hausses d’impôts. C’est ce que pointe l’économiste de l’OFCE, Pierre Madec qui souligne que, si la mesure n’avait quasi pas d’impact pour les 20% de retraités les plus modestes, elle conduirait à des hausses d’impôts pour les 80% restants, avec une hausse d’impôts allant jusqu’à 700 euros pour les 20% les « plus aisées ». Par ricochet, des hausses d’impôts jusqu’à plusieurs centaines d’euros toucheraient les retraités placés dans les catégories intermédiaires comme le pointe le graphique ci-dessous.
Pour illustrer la supercherie, l’argumentaire du patron du COR, Gilbert Cette, qui exprimait la nécessité « d’augmenter rapidement l’âge de départ » se suffit à lui-même : supprimer cet abattement, « cela serait une mesure forte, d’un rendement annuel d’environ 4 milliards d’euros, et équitable puisque les retraites les plus modestes ne seraient pas concernées ».
La proposition de la CFDT s’aligne ainsi sur le MEDEF. Ainsi, sans surprise, le dirigeant du Medef, Patrick Martin s’était déjà dit favorable à une telle mesure, affirmant que « poser la question de l’abattement fiscal de 10% sur les retraites ou encore la hausse de la CSG pour les retraités ». Dans le même sens, en janvier dernier, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, avait affirmé qu’il fallait « arrêter de voir les retraités comme un bloc homogène » et appelait à ce que certains d’entre-eux participent au financement de la Sécurité sociale et du grand âge.
Une proposition qui avait provoqué un tollé tel, que le gouvernement avait été forcé de reculer. En effet, face à l’instabilité politique, mais également à la peur de la Macronie de perdre une partie importante de son socle électoral, les retraités aisés, le gouvernement avait changé de fusil d’épaule, préférant remettre le sujet à plus tard.
Ainsi derrière les apparences d’une mesure de « justice sociale » du type « taxe Zucman », la secrétaire générale de la CFDT se prépare à négocier la régression sociale et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. À la question « Faut-il remettre à plat le financement de toute la protection sociale, comme le suggère le patronat ? », elle a répondu : « Aujourd’hui, la protection sociale repose trop sur le travail. Une remise à plat serait bienvenue. Nous fêtons cette année les 80 ans de la Sécurité sociale. Si on veut l’honorer, il faut accepter de la transformer ». Une position qui ouvre le flanc à un nouveau volet d’attaques visant le salaire indirect et la Sécurité Sociale, contre une hausse des impôts et taxe.
Cette disposition de la CFDT à répondre à des revendications historiques du MEDEF constitue un saut de la CFDT dans la négociation de la régression sociale. L’ensemble des syndicats et fédérations intermédiaires doit dénoncer le positionnement de la direction de la CFDT qui est prête à sacrifier les retraités pour redonner vie à un conclave 2.0 qui présage de futures offensives XXL contre le monde du travail. Il faut exiger une rupture immédiate avec le « dialogue social » et en finir avec cette mascarade qui, en plus de donner de la stabilité au gouvernement Bayrou, prépare de nouvelles offensives anti-sociales.
Face aux attaques contre les travailleurs en poste, les travailleurs à la retraite, il est donc urgent de rompre avec toute forme d’illusion et dénoncer les directions syndicales prêtes aux compromis avec le patronat. Ce n’est ni avec le patronat, ni à l’Élysée que l’on pourra stopper l’offensive patronale. Contre l’offensive militariste qui justifie de nouvelles attaques sociales, nous devons exiger un plan de bataille sérieux s’opposant à la course à la militarisation, aux licenciements, pour les hausses de salaires et pour faire tomber ces plans d’austérité et de casse des services publics !