Gaza : l’armée israélienne mène des frappes meurtrières sur l’enclave

Publié le par FSC

Roland RICHA
Avec l'Afp du 18 mars 2025

 

Un homme près des corps de Palestiniens tués lors de frappes israéliennes dans la bande de Gaza, le 18 mars 2025. STRINGER / REUTERS

Des frappes israéliennes sans précédent depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 19 janvier, ont fait au moins 330 morts à Gaza, mardi 17 mars, selon le ministère local de la santé. L’organisation islamiste a accusé Israël de « torpiller » la trêve.


« Le ministère de la santé a enregistré plus de 330 morts, en majorité des femmes et des enfants palestiniens, et des centaines de blessés, dont des dizaines sont dans un état critique » à la suite de ces frappes, a fait savoir le directeur général des hôpitaux de la bande de Gaza, Mohammed Zaqout, auprès de l’Agence France-Presse. Parmi les victimes figure le général de division Mahmoud Abou Watfa, à la tête du ministère de l’Intérieur pour la bande de Gaza, a appris l’AFP auprès de deux sources du Hamas dans l’enclave palestinienne. Ce dernier avait la main sur la police mais aussi les services de sécurité intérieurs à Gaza.


Dans un communiqué commun publié sur Telegram, l’armée israélienne et l’agence de la sécurité intérieure ont annoncé que, en « accord avec l’échelon politique, les forces de défense israélienne et l’agence de sécurité intérieure sont en train de mener des frappes étendues sur des objectifs terroristes appartenant à l’organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza ».


Ces bombardements, décidés par Benyamin Nétanyahou, et son ministre de la défense, Israel Katz, font « suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu’à son rejet de toutes les propositions qu’il a reçues de l’envoyé présidentiel américain Steve Witkoff et des médiateurs », selon un communiqué du gouvernement israélien. « Israël agira dorénavant contre le Hamas avec une force militaire accrue », y est-il écrit. Selon un responsable israélien, qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, ces frappes visent la hiérarchie civile et militaire du Hamas, et l’offensive durera « aussi longtemps que nécessaire ».

La Maison Blanche consultée


La défense passive a, par ailleurs, annoncé qu’il n’y aurait pas d’école, mardi, en Israël, dans les zones limitrophes de la bande de Gaza.
En réponse, le Hamas a accusé Israël d’avoir décidé de « torpiller » la trêve. Benyamin « Nétanyahou et son gouvernement extrémiste ont décidé de torpiller l’accord de cessez-le-feu, exposant les prisonniers à Gaza à un sort incertain », écrit le mouvement, dans un communiqué, faisant référence aux otages. Le Hamas appelle aussi le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir en urgence et à adopter une résolution pour contraindre Israël à « cesser l’agression » et retirer ses troupes de toute la bande de Gaza.


Israël a consulté la présidence américaine avant de lancer des frappes sur la bande de Gaza d’une ampleur sans précédent depuis l’entrée en vigueur, en janvier, de la trêve dans le territoire palestinien, a affirmé la Maison Blanche, lundi soir. « L’administration Trump et la Maison Blanche ont été consultées par les Israéliens à propos de leurs attaques dans la bande de Gaza de cette nuit », a déclaré la porte-parole de la présidence, Karoline Leavitt, sur la chaîne Fox News, ajoutant que, « comme le président Trump l’a bien fait comprendre, le Hamas, les houthistes, l’Iran – tous ceux qui cherchent à terroriser non seulement Israël, mais aussi les Etats-Unis – en payeront le prix ».

Négociations au point mort


Dimanche, Israël avait annoncé l’envoi de négociateurs en Egypte pour discuter des otages avec les médiateurs égyptiens. La veille, Benyamin Nétanyahou avait « donné instruction » à ses négociateurs « de se préparer à la poursuite des discussions » en vue de la deuxième phase de la trêve, selon son bureau, afin d’obtenir « la libération immédiate de 11 otages vivants et de la moitié des otages morts ».


Arraché par les pays médiateurs (Qatar, Egypte, Etats-Unis), l’accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier, après quinze mois de guerre. Durant la première phase de l’accord de trêve, qui a expiré le 1er mars, le Hamas a rendu 33 otages, incluant les corps de huit personnes, et Israël a libéré environ 1 800 détenus palestiniens. Aujourd’hui, cet accord est en péril, les belligérants campant sur leurs positions et s’accusant mutuellement de le bloquer.


Le Hamas réclame de passer aux négociations sur la deuxième phase de l’accord, qui prévoit, selon lui, un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l’aide et la libération des derniers otages. Israël, de son côté, souhaite une extension de la première phase jusqu’à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la « démilitarisation totale » du territoire et le départ du Hamas.

 

شهداء وجرحى بقصف صهيوني على مناطق متفرقة من قطاع غزة 
https://assawra.blogspot.com/2025/03/blog-post_34.html

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