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Leurs corps ont été retrouvés à Rafah une semaine après avoir disparu. Quatorze secouristes palestiniens étaient en mission de secours lorsqu'ils ont été pris pour la cible par des soldats israéliens, ce que l’armée a reconnu. L’ONU souligne que depuis la rupture de la trêve, les attaques aériennes israéliennes ont touché des « zones densément peuplées » y compris des hôpitaux.
L’Aïd-el-Fitr, qui célèbre la fin du ramadan chez les musulmans, est d’ordinaire un moment de joie et de partage, un temps pour donner des cadeaux aux enfants. Dans la bande de Gaza, c’est plutôt le partage de la mort. Les tapis de prière ont été déroulés sur les gravats. Dans la nuit du 29 au 30 mars, dans la ville de Gaza, huit civils, dont cinq enfants, ont été tués lors d’un bombardement israélien.
L’horreur encore, ce dimanche 30 mars avec cette annonce du Croissant-Rouge palestinien (CRP) qui a retrouvé quatorze secouristes tués, dont il n’avait plus de nouvelles depuis une semaine. L’armée israélienne a reconnu samedi avoir tiré sur des ambulances dans le sud de la bande de Gaza après avoir jugé ces véhicules « suspects ».
« Ces âmes ne sont pas des simples chiffres »
Les faits se sont produits le dimanche 23 mars, dans le quartier de Tal al-Sultan de la ville de Rafah, au sud du territoire palestinien. Les troupes israéliennes sont repassées à l’offensive au sol le 20 mars. Deux jours auparavant, l’armée avait repris ses bombardements aériens après presque deux mois de trêve.
Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que huit des quatorze corps retrouvés avaient été identifiés comme appartenant à des membres du Croissant-Rouge palestinien, cinq à des membres de la Défense civile et un à un employé d’une agence des Nations Unies.
Un secouriste du Croissant-Rouge palestinien est toujours porté disparu. Younis al-Khatib, le président du Croissant-Rouge palestinien, a laissé éclater sa colère : « Ces âmes ne sont pas de simples chiffres. Si cet incident s’était produit ailleurs, le monde entier aurait remué ciel et terre pour dénoncer ce crime de guerre. »
Le chef du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (OCHA), Tom Fletcher, a souligné que depuis qu’Israël a rompu le cessez-le-feu à Gaza le 18 mars et repris sa guerre contre l’enclave, les attaques aériennes israéliennes ont touché des « zones densément peuplées », avec « des patients tués dans leurs lits d’hôpital, des ambulances visées par des tirs, des premiers intervenants tués ».