Lors d’une journée de rencontre autour des droits des travailleurs saisonniers à la Mongie organisée par la CGT 65, la police municipale de Bagnères-de-Bigorre a verbalisé et expulsé le syndicat, "sans raison juridique valable." Les militants dénoncent une scène "incompréhensible" et un comportement violent des forces de l’ordre.
"Nous demandons des excuses écrites." Quatorze jours après les faits, Julie Perriguey, secrétaire générale de l’UD CGT des Hautes-Pyrénées, ne décolère pas. Le 14 février, lors d’une traditionnelle rencontre d’hiver de la CGT 65 avec les travailleurs saisonniers de la station à la Mongie, son équipe a subi une intervention jugée "incompréhensible et inadmissible" de la police municipale de Bagnères-de-Bigorre. "Des agents sont arrivés et nous ont demandé de remballer notre matériel car selon eux, nous n’avions pas à être là", raconte-t-elle.
Pourtant, l’union syndicale a bien envoyé le 14 janvier, un mois avant la manifestation de sensibilisation aux droits des travailleurs saisonniers, une lettre à la préfecture puis à la sous-préfecture pour annoncer sa venue. "Traditionnellement, quand on n’a pas de réponse, cela fait foi de validation", explique Julie Perriguey.
Sur place, les policiers ont annoncé qu’une amende serait remise. La CGT65 a dans la foulée envoyée une lettre à la préfecture et à la mairie de Bagnères-de-Bigorre pour raconter l’injustice et contester la sanction. Ce courrier du 14 février a reçu pour seule réponse… une amende datée du 27 février.
"Nous avons été traités de voyous"
"Nous allons nous acquitter de l’amende, mais nous contestons le fait que nous étions en infraction", annonce Julie Perriguey. Le premier adjoint au maire de Bagnères-de-Bigorre a présenté ses excuses au syndicat, mais "cela reste insuffisant" pour ce dernier. Si un problème de communication a été reconnu du côté de la municipalité, la CGT 65 attend des excuses claires, notamment sur le comportement des policiers présents le jour de la manifestation.
"Les policiers ont été provocateurs et sont venus au contact, avec un excès de zèle d’une policière qui s’est mis à nous crier dessus en nous filmant", ajoute Ahmad Asgari, coordinateur du comité des travailleurs précaires et privés d’emplois 65. "Nous avons eu le sentiment que cette agente voulait nous pousser à bout. Nous avons été traités de voyous", signale la secrétaire générale de l’UD CGT65.
Ce comportement contraste avec l’accueil des employés et employeurs de la station de la Mongie, la plupart très intéressés par le dispositif mis en place par les syndicalistes. "Cela montre un besoin d’information, alors le vrai problème n’est-il pas que la CGT essaye d’informer les salariés saisonniers sur leurs droits ?", demande Julie Perriguey dans l’attente d’une réponse de la mairie de Bagnères-de-Bigorre.