Mouvements sociaux dans les ports: pour la FNPD CGT, «le gouvernement doit respecter ses engagements»

Publié le par FSC

 

Par Rédaction Ports et Corridors - 05/03/2025

Le principal syndicat des ouvriers dockers et portuaires, la Fédération Nationale des Ports et Docks (FNPD) CGT, a prévenu de mouvements sociaux plus intenses au mois de mars. Le syndicat attend une réponse du gouvernement pour lever ces actions.

Un article de Ports et Corridors. En 2022, le président de la République a affirmé, lors d’un déplacement au Havre, que « la réforme des retraites ne s’appliquera pas aux ouvriers dockers ». Depuis, les gouvernements successifs brillent par leur absence de réponses aux demandes de la FNPD CGT.

La FNPD CGT durci le mouvement

 

Dans ce contexte, le principal syndicat des ouvriers dockers et portuaires s’engage dans un combat par des mouvements sociaux dans les ports. Après les différentes actions menées en janvier et février, la FNPD CGT a décidé, le 24 février, de durcir les mouvements. Elle appelle à quatre heures d’arrêt de travail, entre 10h et 16h, les 4, 6, 10, 12, 14, 24, 26 et 28 mars. De plus, du 18 mars au 20 mars, le syndicat appelle à 72 heures d’arrêt avec une opération « ports morts » le 18 mars.

Le temps des réponses

 

Des actions qui veulent embarquer à l’ensemble des salariés des ports. « Les mouvements du mois de février ont été largement suivis. Nous appelons l’ensemble des salariés de tous les ports français à se mobiliser pour inciter le gouvernement à nous répondre », nous a confié Tony Hautbois, secrétaire général de la FNPD CGT. En effet, le syndicat souhaite des réponses. « Nous avons négocié et présenté nos propositions. Ce temps est fini. Nous voulons des réponses concrètes, notamment sur l’amiante. La situation actuelle relève de l’entière responsabilité du gouvernement. »

Financer par l’État l’allongement de la pénibilité

 

Pour aller plus loin, la FNPD CGT a envoyé un courrier au président de la République le 25 février. Une lettre dans laquelle le syndicat retrace les différentes étapes depuis avril 2022. Il souligne son intention d’arriver à une solution en rappelant sa décision de suspendre des mouvements sociaux en septembre 2023. Cependant, ces discussions ont subi les effets des remaniements gouvernementaux intervenus à l’automne 2023. En février 2024, le gouvernement ouvre de nouvelles discussions avec une proposition de financer par l’État un allongement du régime de pénibilité de six mois.

Étendre le régime de l’amiante jusqu’en 2027

 

La FNPD CGT rappelle qu’à l’époque elle a refusé cette proposition. « C’est inacceptable (six mois pour compenser deux ans de travail supplémentaires) d’autant plus qu’il existe un problème d’équilibre du régime de pénibilité de la branche », indique la FNPD CGT dans son courrier à l’Élysée. De son côté, le syndicat souhaite une extension du régime de l’amiante jusqu’en 2027, « comme c’est le cas pour beaucoup d’entreprises et de secteurs d’activités ». Le précédent ministre des Transports, François Durovray, a assuré disposer d’un mandat pour négocier sur l’amiante. Or, avec le remaniement ministériel, la situation a changé. « Nous nous retrouvons aujourd’hui face à un gouvernement qui fait machine arrière et qui refuse la porte de sortie de l’amiante : c’est incompréhensible », s’indigne la FNPD CGT.

Le gouvernement doit apporter une solution

 

Le régime de l’Acaata, pour l’amiante, demeure sur une pente ascendante. « Il faut ajuster le dispositif, continue Tony Hautbois. C’est une question de volonté politique. Le gouvernement souhaite en faire un outil de prévention alors qu’aujourd’hui des salariés sont toujours touchés par les conséquences de l’amiante. » Quant au financement, il attend du gouvernement qu’il apporte une solution. « La présence de l’amiante est le fait des gouvernements de ces dernières décennies. C’est à lui de trouver un financement. »

L’amiante, une question de santé publique

 

L’amiante reste un sujet d’actualité dans les ports. Après la première étude faite en 1999, le gouvernement de l’époque a reconnu que l’amiante était présente dans 15 ports. En 2022, lors d’une nouvelle étude réalisée par l’administration, neuf autres ports se sont ajoutés à la liste. « Nous voulons être considérés au même titre que les autres secteurs d’activité. L’État doit assumer sa responsabilité. Il s’agit d’une question de santé publique. » De plus, ce dispositif de l’amiante permettrait de rééquilibrer la pénibilité.

Le respect des engagements du gouvernement

 

Sans une réponse claire et précise du gouvernement sur ces points, la FNPD CGT maintiendra ses modalités d’action au mois de mars, et la menace plane au-delà. « Nous déciderons collectivement des actions à mener en avril si nous n’avons pas de réponses », indique Tony Hautbois.

La détermination des ouvriers dockers et portuaires demeure sans failles. « Nous sommes aussi attachés à notre outil de travail et nous voulons une issue favorable pour reprendre le travail. Il suffit pour cela que le gouvernement respecte ses engagements »

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