Israël re-passe devant la Cour internationale de justice (CIJ)
Par Roland RICHA
Lundi, 28 avril 2025
La Cour internationale de justice (CIJ) ouvrira ce lundi 28 avil 2025 une semaine d’audiences consacrées aux obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens, plus de 50 jours après l’instauration d’un blocus total sur l’aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.
Les représentants des Nations unies entameront un marathon de cinq jours à la CIJ, la plus haute juridiction de l’ONU située à La Haye (Pays-Bas), à 10H00 (08H00 GMT) devant un panel de 15 juges. L’État de Palestine sera le premier à faire une déposition, pendant la majeure partie de la journée.
38 autres pays, dont les États-Unis, la Chine, la France, la Russie et l’Arabie saoudite, ainsi que la Ligue des États arabes, l’Organisation de la coopération islamique et l’Union africaine, présenteront leurs dépositions cette semaine.
En décembre 2024, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté à une large majorité une résolution, présentée par la Norvège, demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif « à titre prioritaire et de toute urgence ».
La résolution demande à la CIJ de clarifier ce qu’Israël est tenu de faire concernant la présence de l’ONU, de ses agences, d’organisations internationales ou d’États tiers pour « assurer et faciliter l’acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne ».
Israël contrôle tous les flux d’aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l’effondrement d’un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.
Le chef de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a dénoncé vendredi « une famine provoquée par l’homme et motivée par des raisons politiques ».
Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois.
Israël a repris ses attaques aériennes et terrestres le 18 mars, déclenchant ce que les Nations unies ont décrit comme « probablement la pire crise humanitaire du territoire depuis le début de la guerre »
Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.
En janvier 2024, la CIJ avait sommé Israël de prévenir tout éventuel acte de génocide et de permettre l’accès de l’aide humanitaire à Gaza. En mars 2024, elle avait réclamé - à la demande de l’Afrique du Sud, qui accuse l’État hébreu de génocide - de nouvelles mesures israéliennes face à « la famine qui s’installe » dans le territoire palestinien.
En juillet dernier, la CIJ avait rendu un avis consultatif jugeant « illégale » l’occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu’elle cesse dès que possible.
L’initiative de résolution de la Norvège a été déclenchée par une loi israélienne interdisant, dès la fin janvier, à l’UNRWA d’opérer sur le sol israélien.