Colonisation de Gaza, bombardement du Yémen, menaces contre l’Iran… Israël et les États-Unis accélèrent leur escalade militaire

Publié le par FSC

Tom Demars-Granja
L'Humanité du 05 mai 2025

 

       Donald Trump et Benyamin Netanyahou à la Maison Blanche à Washington, le lundi 7 avril 2025.© Bonnie Cash/UP /ABACAPRESS.COM

 

Le cabinet de sécurité israélien a multiplié les menaces, dimanche 4 mai. Le gouvernement mené par le premier ministre Benyamin Netanyahou a annoncé qu’il compte « promouvoir le plan Trump », et en a profité pour menacer l’Iran. Les États-Unis ont, de leurs côtés, bombardé une dizaine de fois la capitale du Yémen, Sanaa, en représailles à l’attaque sur l’aéroport Ben-Gourion, à Tel-Aviv.
En une journée, le gouvernement israélien a donné un feu vert officiel à une future « conquête de la bande de Gaza », a de nouveau menacé l’Iran d’une escalade militaire et s’est appuyé sur les États-Unis, qui ont bombardé une dizaine de fois la capitale du Yémen, Sanaa. Réuni dimanche 4 mai, le cabinet de sécurité israélien s’est illustré en annonçant qu’il « continuait à promouvoir le plan Trump », soit vider la bande de Gaza d’ici plusieurs mois, et « que les négociations à ce sujet se poursuivaient ».


Tel-Aviv a ainsi rappelé, dans l’optique d’accélérer son entreprise coloniale et génocidaire dans l’enclave palestinienne, plusieurs dizaines de milliers de réservistes. Le gouvernement dirigé par Benyamin Netanyahou a, en parallèle, annoncé la création d’une fondation internationale chargée d’organiser l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. Officiellement afin que l’organisation palestinienne Hamas ne prenne « le contrôle des approvisionnements ». Après tout, Tel-Aviv considère qu’il y a « suffisamment de nourriture à Gaza », malgré la famine entretenue par ses soins et dénoncée depuis plus d’un an par les Nations unies (ONU) et encore renforcée par le blocus total imposé depuis le 2 mars.

Une attaque inédite sur l’aéroport Ben-Gourion


Ce plan « viole les principes humanitaires fondamentaux et semble conçu pour renforcer le contrôle (israélien) sur les biens essentiels à la survie, une tactique de pression – dans le cadre d’une stratégie militaire », a rétorqué l’ONU, qui a rejeté la proposition israélienne, lundi 5 mai. Tel-Aviv souhaite que la nourriture et le matériel soient acheminés « via des centres de distribution israéliens, dans des conditions fixées par l’armée israélienne, une fois que le gouvernement aura accepté de rouvrir les points de passage », résume un communiqué.


Sur le terrain, ce dimanche 4 mai a aussi été le théâtre d’une nouvelle accélération des bombardements. Au Yémen, les Houthis ont revendiqué une attaque inédite sur l’aéroport Ben-Gourion, situé à Tel-Aviv. « Nous avons visé l’aéroport Ben-Gourion avec un missile balistique hypersonique qui a atteint sa cible avec succès », ont annoncé les Houthis, qui tirent régulièrement des missiles sur Israël au nom de la défense des Palestiniens de Gaza.


Tel-Aviv a confirmé que l’impact ayant causé un cratère à quelques centaines de mètres seulement de l’aérogare principale avait été causé par le missile tiré du Yémen et non par un des missiles intercepteurs tirés sans succès par les systèmes de défense israéliens. Après enquête, l’armée a précisé qu’il n’y avait eu « aucune défaillance de détection et d’interception » mais un « problème technique de l’intercepteur ». Les secours israéliens ont fait état de six blessés légers.
Les Houthis ont par la suite assuré qu’ils comptaient à nouveau « cibler les aéroports israéliens », en particulier Ben-Gourion et ont appelé dimanche soir « l’ensemble des compagnies aériennes internationales » à prendre au sérieux leurs menaces de nouvelles frappes « en annulant leurs vols vers les aéroports de l’ennemi » israélien. Le trafic aérien a repris après une brève interruption. Lufthansa et Air India ont néanmoins suspendu leurs vols vers Tel-Aviv jusqu’au 6 mai et British Airways jusqu’au 7 mai. Air France a annulé ses vols de dimanche.


Attaque à laquelle ont répondu le principal allié d’Israël, les États-Unis, avec une dizaine de frappes sur Sanaa et ses environs. « Quatorze citoyens ont été blessés dans l’attaque américaine sur la rue d’Arbaeen dans (le quartier de) Saawan », de Sanaa, a affirmé l’agence de presse des rebelles, Saba, en citant leur ministère de la Santé. « Les attaques des Houthis émanent de l’Iran, a de son côté affirmé Benyamin Netanyahou, sur son compte X, sans partager de preuves d’une implication de Téhéran. Israël répondra à cette attaque des Houthis (…) en temps voulu et en un lieu choisi par nous, à leurs maîtres terroristes iraniens. »


Ce à quoi l’Iran a répondu, lundi 5 mai, en niant toute aide militaire aux rebelles houthis. « L’action des Yéménites en faveur du peuple palestinien était une décision indépendante », a annoncé, dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères iranien. Téhéran est un soutien des Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen en guerre depuis 2014.
 

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