Les enjeux de la reconnaissance de l’État de Palestine

Publié le par FSC

Olivier Gebuhrer et Pascal Lederer
Coanimateurs d’Une autre voix juive
L'Humanité du 08 mai 2025

 

 

Une autre voix juive salue les déclarations du président de la République visant à engager, dans le cadre de l’ONU, le processus de reconnaissance par la France de l’État de Palestine. Après tant de mois d’atermoiements et d’hésitations, il s’agit là d’une sérieuse avancée.
Les massacres de masse commis par le gouvernement israélien se poursuivent à Gaza, hélas sans discontinuer, de même que les exactions des colons dans les territoires occupés de Palestine où règne de notoriété publique un régime d’apartheid. Les propos tenus par la présidence de la République doivent dès à présent et impérativement être complétés par des mesures qui interdisent la poursuite de la politique colonialiste israélienne. En particulier l’intervention au niveau de l’Union européenne (UE) pour que soit suspendu immédiatement l’accord d’association UE-Israël est indispensable. Faute de semblables actions, on peut craindre qu’il ne s’agisse que de propos dépourvus d’effet immédiat.


Une autre voix juive a milité activement depuis plus de vingt ans pour une paix juste et durable au Proche-Orient fondée sur l’ensemble des résolutions de l’ONU et en particulier la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés d’Israël, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-est comme capitale, et se félicite d’avoir été, avec d’autres forces démocratiques, au premier rang de ce combat.
Israël est devenu membre de l’ONU à la suite de la déclaration d’indépendance qui stipule notamment : « L’État d’Israël (…) développera le pays au bénéfice de tous ses habitants ; il sera fondé sur les principes de liberté, de justice et de paix enseignés par les prophètes d’Israël ; il assurera une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe ; il garantira la pleine liberté de conscience, de culte, d’éducation et de culture ; il assurera la sauvegarde et l’inviolabilité des lieux saints et des sanctuaires de toutes les religions et respectera les principes de la charte des Nations unies. »
Cette déclaration oblige non seulement le gouvernement israélien mais les États membres, dont la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Elle n’a été que trop souvent piétinée, bafouée, par la politique israélienne avec l’indulgence de notre pays et parfois sa complicité directe. C’est encore le cas aujourd’hui où un gouvernement suprémaciste comportant des ministres ouvertement fascistes assassine avec le soutien direct des États-Unis.
Cette situation doit cesser. Au moment où, au plus haut niveau de la République, on semble vouloir franchir des pas décisifs pour mettre politiquement un terme à un conflit meurtrier et sanglant au Proche-Orient, en respectant les droits fondamentaux des deux peuples palestinien et israélien, l’heure est à décupler la mobilisation de l’opinion démocratique en faveur d’une solution trop longtemps attendue. Une autre voix juive s’y emploiera.

 

« L’État d’Israël (…) développera le pays au bénéfice de tous ses habitants ; il sera fondé sur les principes de liberté, de justice et de paix enseignés par les prophètes d’Israël ; il assurera une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe ; il garantira la pleine liberté de conscience, de culte, d’éducation et de culture ; il assurera la sauvegarde et l’inviolabilité des lieux saints et des sanctuaires de toutes les religions et respectera les principes de la charte des Nations unies. »
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