Plus de 600 jours de guerre à Gaza !

Publié le par FSC

Lionel Venturini

 


À rebours de la vision d’une société israélienne qui ferait intégralement bloc derrière son gouvernement depuis plus de 600 jours de guerre contre Gaza, de plus en plus de voix deviennent audibles en Israël pour en dénoncer le prolongement. Cette opinion-là n’est assurément pas majoritaire encore, et un ministre de Netanyahou tel que le suprémaciste Bezalel Smotrich peut toujours tranquillement asséner que « Gaza sera détruite parce que c’est une infrastructure terroriste, en surface comme en sous-sol ».


Toutefois, les rassemblements contre la guerre prennent une nouvelle dimension, singulièrement à partir des campus universitaires. Pas un jour sans manifestation pour le retour des otages, pour mettre fin au massacre, pour dénoncer les atrocités commises dans l’enclave palestinienne. Des voix inattendues s’élèvent, comme celle d’Ehoud Olmert, ancien premier ministre de droite, qui accuse son pays, dans une récente une tribune au journal Haaretz, de commettre des crimes de guerre. Une prise de conscience qui a longtemps tardé, tant les images de Gaza ont été bannies des médias dominants israéliens, tant l’expression même d’une quelconque solidarité envers les Palestiniens est dissuadée dans l’espace public.


Les menaces d’une « nouvelle Nakba » sont proférées ouvertement par les ministres racistes du cabinet Netanyahou, à l’encontre des Palestiniens dans les territoires occupés comme des citoyens arabes d’Israël. Benyamin Netanyahou lui-même poursuit une fuite en avant entamée bien avant le 7 octobre, lorsque au début de 2023 il a porté une réforme de la justice ayant provoqué les plus grosses manifestations de l’histoire du pays. Même si elle reste fragile dans une société polarisée comme jamais, cette mobilisation qui soutient un cessez-le-feu immédiat pour ramener les otages chez eux est un point d’appui pour quiconque est attaché à la paix.


Dans ce contexte, la diplomatie doit reprendre la main. Emmanuel Macron affirme – bien tard – que les Occidentaux, s’ils « laissent faire Israël », perdront « toute crédibilité à l’égard du reste du monde ». L’indignation ne suffit plus. Il faut des actes, de toute urgence, pour stopper le génocide en cours. L’Union européenne a la possibilité de prendre des sanctions dissuasives. Il n’est plus temps de tergiverser.
 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article